
Assassin’s Creed : l’essentiel
Personne – même les non-gamers – n’a certainement pu échapper à la récente sortie du jeu vidéo Assassin’s Creed Unity. D’abord, parce que son éditeur Ubisoft a une fois de plus mis le paquet niveau campagne de communication, ensuite, parce quelques personnalités y sont allées de leurs petits commentaires (sans doute pour profiter du buzz). Le dernier opus de cette excellente saga vidéo-ludique a de quoi nous rendre chauvin : il se déroule durant l’époque de la Révolution Française, rien que ça ! Quelle belle occasion pour faire un petit retour sur les méandres de cette épopée tentaculaire… (et donc, y’a un peu de SPOIL voilà)
les débuts
Le projet Assassin’s Creed démarre en 2004, mais le premier jeu du nom ne sortira qu’en 2007 dans la catégorie « jeu à inspiration historique ». Cependant, on ne s’y contente pas d’incarner Altaïr Ibn-La’Ahad, un assassin au temps de la grandeur de Constantinople… en réalité, on se retrouve de nos jours, dans la peau d’un Desmond Miles propulsé dans l’esprit de son ancêtre ottoman par l’entremise d’une machine révolutionnaire, l’Animus. On découvre très vite que cette machine a été crée pour la caste ennemie des Assassins – les Templiers – dans le but de retrouver des artefacts capable de dominer l’Humanité (et Bim !), les Fragments d’Eden. Ce mélange de Science-Fiction et d’Histoire fera le succès du titre, évidemment porté par un scénario à rebondissements, une prise en main immédiate (quelle joie de courir libre sur les toits !) et des graphismes au top des plateformes de l’époque (PS3 et Xbox 360 fin 2007, puis PC en 2008). Son énorme succès commercial inattendu permettra l’arrivée rapide d’un certain nombre de suites…
« rien n’est vrai, tout est permis. »
Sur ce credo, plusieurs descendants de Desmond vont se succéder au fil des titres : donc Altaïr dans Assassin’s Creed, ensuite Ezio Auditore da Firenze dans Assassin’s Creed II, Brotherhood et Revelation, puis Connor Kenway dans Assassin’s Creed III, son aïeul Edward Kenway dans Assassin’s Creed IV : Black Flag et enfin Arno Dorian dans Assassin’s Creed Unity, qui est donc, d’une certaine façon, le 5e ancêtre (si on exclut les versions ‘parallèles’, mais on y reviendra, surtout sur Aveline*). Cette diversité nous permettra tour à tour de visiter la Constantinople du XIIe siècle, la Renaissance Italienne, la Guerre d’Indépendance Américaine, l’Age d’Or de la Piraterie et tout récemment, la Révolution Française avec Unity.
Tour à tour dans la peau de plusieurs de ses ancêtres à plusieurs époques clés de l’histoire des Assassins et de leurs ennemis de toujours les Templiers, Desmond va comprendre que ces derniers cherchent depuis des centaines d’années les artefacts laissés par les Anciens, nos créateurs : les Fragments d’Eden. Ces objets à la technologie hyper avancée permettent, entre autre, de manipuler l’esprit des humains et ainsi leur faire « perdre leur libre arbitre », si cher aux assassins. Les retrouver avant les Templiers, voir leur arracher quand il est trop tard va devenir la raison d’être de la caste secrète et cet objectif perdure depuis des centaines d’années, alors même que le peuple pense qu’il n’existe plus aucun Templiers depuis le Moyen-Age (depuis leur condamnation par le roi Philippe Le Bel au XIVe siècle, eux aussi ont appris à vivre dans le secret). Cependant, si le scénario nous laisse entendre que les Assassins sont les gardiens de notre liberté, un épisode parallèle vient de sortir (sur PS3 et Xbox 360) – Assassin’s Creed : Rogue – et nous met cette fois-ci aux commandes du Templier Shay Patrick Cormac durant les prémices de la Guerre de 7 ans (donc fin XVIIIe siècle), permettant ainsi d’apporter un nouveau point de vue et de nouvelles informations…
Si on devait faire un résumé très succinct de cette vaste quête (vous êtes ici pour ça non ?), c’est celle d’un homme ‘normal’ se retrouvant propulsé ‘sauveur de l’humanité’ à cause de ses gênes. En raison des connaissances de ses éminents ancêtres assassins, Desmond va se retrouver traqué par les Templiers et leur société écran Abstergo, toujours à la recherche des puissants Fragments d’Eden laissés par les Anciens. Chaque plongeon dans la mémoire de ses aïeux va donner lieu à d’épiques aventures en parallèle de faits historiques patinés de complots centenaires et permettre la mise au jour des secrets mettant en péril la survie même de l’espèce humaine.
Attention cependant. Comme cité plus haut, les Assassin’s Creed sont des jeux inspirés de notre Histoire et non historiques. S’il on y croise parfois des têtes connues – comme Leonard de Vinci, la famille Borgia, Barbe Noire, Georges Washington, etc – et des faits réels, à l’image de toute adaptation (pas seulement vidéo-ludique)- tout est romancé afin de privilégier l’amusement. Même une saga qui a fait l’objet de longues recherches et de l’appui d’historiens et autres spécialistes n’a en aucun cas la prétention de remplacer les cours d’Histoire, tout au plus aider les jeunes générations à s’y intéresser (ça a été mon cas !). Politiciens et autres éminences grises en mal de notoriété, le jeu vidéo ne sera pas votre bouc-émissaire cette fois-ci 😉
« ah ! ça ira ! ça ira ! ça ira ! »
Quant au dernier épisode en date, Assassin’s Creed Unity, je défie tout français, tout parisien, tout amoureux des beaux monuments de ne pas être émerveillé devant ces magnifiques images reconstituées du Paris de la fin du XVIIIe. Car dans cet opus, encore plus que dans les précédents, Ubisoft Montréal a apporté un soin tout particulier au réalisme et à l’exactitude dans le rendu des grands monuments parisiens, comme la cathédrale de Notre-Dame, le Panthéon ou encore le Palais du Louvre. Quant à la Vision d’Aigle* d’Arno, lorsqu’il se poste en hauteur pour mémoriser une carte, c’est un peu la visite de la ville qu’on ne pourra jamais faire… splendide (je vous invite à regarder cette courte vidéo d’escalade de Notre-Dame, surtout la synchronisation à 1:50 !).
Pour les gamers, on peut aussi dire que même si le gameplay reste le même (certains s’en sont lassés), il a une nouvelle fois légèrement évolué : la prise en main est plus instinctive et ainsi exploration et combats s’en voient facilités. Attention, je n’ai pas dit qu’Assassin’s Creed Unity était un jeu facile (loin de là !), mais plutôt qu’on n’a plus autant besoin de se souvenir de dizaines de manip pour arriver à ses fins, le tout est plus naturel et le plaisir en est décuplé (pour ma part, j’aime toujours autant me balader sur les toits !).
Le côté monde ouvert (parfois un peu limité par l’avancé du scénario… les fameux ‘murs invisibles’) de ce Paris recréé en fait un titre qui pourra trouver à la fois son intérêt auprès des adeptes de la franchise, mais aussi des autres joueurs. Cela reste avant tout un très bon action-aventure, ici embelli par des graphismes next gen (une petite préférence pour la version PS4 pour ma part, malgré les ‘exclus’ de la version Xbox One). Certains trouveront sans doute l’histoire d’amour à la Roméo et Juliette un peu mièvre, n’oublions pas qu’elle n’est certainement là que pour donner un peu plus d’humanité à notre héros. Même si Ubisoft semble parfois user et abuser de sa licence chérie (un titre en moyenne par an, parfois encore pas mal buggé à sa sortie), il faut bien avouer qu’elle nous a jusque-là toujours fourni des contenus globalement de qualité… « Pourvu que ça dure ! » comme dirait la maman de Napoléon Bonaparte.
Assassin’s Creed Unity, sortie le 13 novembre 2014 sur PS4, Xbox One et PC, PEGI 18+
Si vous avez des questions, des interrogations sur la saga Assassin’s Creed, des moments de scénarios pas totalement compris ou ratés (ça arrive de ne pas finir un jeu hein), n’hésitez pas à m’en faire part en commentaire. Si personnellement je suis incapable de vous répondre, je poserai la question chez Ubisoft.
Sources principales : Assassin’s Creed : Entre Voyages, Vérités et Complots, de par Guillaume Delalande (aux éditions Pix’n Love) et la base de données des communiqués de presse fournis par Ubisoft.
* Lexique :
Aveline est le personnage central d’Assassin’s Creed III : Bloodline, épisode considéré par certains comme « parallèle » car sortie uniquement sur PS Vita (en octobre 2012).
Vision d’aigle : les descendants d’Altaïr ont hérité d’une capacité visuelle proche du 6e sens, qui leur permet de visualiser les éléments importants dans leur champ de vision, comme les coffres, les cachettes ou encore leurs ennemis. Celle-ci leur permet aussi, lorsqu’il se poste sur un point de vue en hauteur, de mémoriser une carte des lieux.
Est-ce qu »on peut arreter de dire que les remarques des ploiticiens francais contre le dernier AC etait une question de bouc emissaire ?
Au contraire, leurs remarque aide grandement, a mon sens, le jeu video a s’assumer en tant qu’art.
C’est assez drole de voir comme la communauté JV trop souvent attaqué a tort, se braque automatiquement, meme quand une remarque peut provoquer, pour une fois, un debat fertile et interessant.
Sinon, je reste assez globalement d’accord avec l’article, meme si je suis plus tenté de marmonner « Liucense qui perd son fil rouge pour devenir une pompe a fric » que vous.
Bonjour Quentin. Je ne cible personne en particulier, ni ne me braque XD lol Je dis simplement que trop de gens ayant micros et cameras braqué sur eux ont tendance à trouver tous les maux du monde au JV. Mais pas tous heureusement.
En effet, le simple fait d’en parler démontre que ce n’est pas uniquement un loisir d’enfants (et de grands enfants 😉 et ouvrir une fenêtre de dialogue reste de toute façon toujours positif ^^
Il ne faut pas de voiler la face, même les petits dév indé qui bossent seuls dans le cave voudraient pouvoir vivre de leurs jeux… alors pourquoi pas les milliers d’employers d’Ubisoft ? Je conçois que parfois certain titres laissent à penser que les éditeurs regardent plus les courbes de leurs stats de ventes qu’ils n’écoutent les retours des joueurs… bin voilà.
Merci de m’avoir lu en tout cas 🙂
C’est juste que avec la sortie d’Unity on a enfin eu un débat interessant de la part de politiques francais, qui ne le considerait pas comme quelque chose d’abrutissant, mais bien comme un art.
Qu’on soit d’accord ou pas avec Melenchon et son avis, on ne peut pas lui reprocher son proposvu que, pour une fois, on reproche au jeu video ce qu’on pourrait reprocher au cinéma parfois.
Ce reproche est une des plus belle choses que la France a pu faire en terme de reconnaissance du jeu vidéo, c’est un énorme pas en avant.
(Et je ne dit pas ca juste parce que je suis d’accord avec lui)
Sinon,pour le coté pompe a fric, c’est vraiment une déception que je ressens envers la série, qui n’était clairement pas déstiné a devenir cela a la base.
Cependant, je suis tres heureux de voir que le jeu arrive a Ubi Quebec, au moins peut etre que Montreal pourra passer a autre chose, et revenir a sa gloire des Prince of Persia par exemple, excellent jeu, sans egraement massif de license a faire tout et n’importe quoi.
Puis pour ce qui est de faire vivre, je suis désolé, mais naughty dog par exemple, sont loin d’étre des devs indé mais parviennent a maitriser leurs creation jusqu’au bout, sans égarement notoire.
J »ai un peu une relation double avec Ubi en fait. De l’amour pour certaines choses nottament ce qu’ils ont apporté aux jeux, et de la haine car je les trouve devenu dangereux, et sur une pente glissante.
Les dernier Prince Of Persia c’était quand même devenu chelou et pas maîtrisé… n’importe quoi en somme. De cette licence je ne retiens que le « premier » épisode de la nouvelle saga (les sables du temps, pas les touts premiers opus vintages auxquels je n’ai pas joué) et le suivant (WW)… mais dès les « deux royaumes » ça a commencé à perdre en saveur). Les deux derniers opus étaient carrément fades… oubliables. Pompe à fric aussi quoi. Même vices que AC.
Bon là je viens tout juste de commencer Black Flag sur PS4. Après un Revelation bofbof, un III ultra décevant… j’espère que l’intrigue va me prendre parce que pour l’instant j’ai l’impression de jouer au même jeu depuis ACII. En fait, seul le 1 proposait une mécanique un peu différentes, mais depuis le II, le système est ultra installé. Et là, je démarre à peine que je m’ennuie déjà…
Bonjour Arno,
J’étais un peu comme toi à la fin d’AC3 (malgré l’originalité des décors et du héros Connor), lassée par un gameplay qui n’évoluait plus. Mais pourtant, j’ai adoré Black Flag ! Premier opus sur Next Gen, d’abord tout m’a semblé plus beau et fluide. Ensuite, étant fan de l’univers des pirates, j’ai adoré visiter ces îles secrètes, nager en eaux troubles et participer à des bagarres pour une pièce ou une bouteille de Rhum. Et enfin, même si la prise en main n’est pas évidente au début, une fois maîtrisées, les batailles navales apportent une nouvelle dimension au jeu… à tester 🙂
(Bon je viens à peine de débarquer à Nassau !)
Effectivement, les phases « bâteau » m’avaient bien plu dans le III donc m’ont motivée pour ce IV !
Par contre au niveau des graphismes, je suis sur PS4 là et autant oui les décors sont zoulis (et encore, je m’attendais à une plus grosse claque), autant la modélisation des personnages est toujours aussi catastrophique ! Ils ont un gros pbm de ce coté là sur la licence ! J’espère que le Unity réglera le problème 🙂 Bref je continue ma virée Pirate…