
GAME OVER (Critique de Sucker Punch, de Zack Snyder)
Cette chronique sera courte. Pas de raison de s’éterniser sur un film qui ne m’a guère inspiré davantage qu’un abyssal ennui confinant à l’irritation. Snyder puise dans sa matrice culturelle jusqu’à l’écoeurement : Sucker Punch ou la partie de trop ?
On ne va pas tourner autour du pot : Sucker Punch est un hallucinant ratage. Un suicide artistique commis par un Zack Snyder kamikaze en roue libre, aux commandes d’un zinc à 100 milllions de dollars crashé dans la mer saumâtre d’un tout numérique au rabais. Une impasse totale où le réalisateur régurgite une fois de plus les cartes postales formelles les plus éculées de 12 années post-Matrix. Conte rutilant cachant la gratuité de ses délires derrière l’alibi de l’onirisme, comme jadis Besson planquait les trous béants de Nikita sous le cache misère du « secret d’Etat », Sucker Punch s’érige en ultime frontière du « geek porn », le stade terminal d’un cinéma de l’illusion. Celle qu’un mash-up dégénéré d’iconographies estampillées « geek approved » (jeu vidéo/animé/heroic fantasy/SF/burlesque…) suffit à tromper l’ennui d’une intrigue sans chair. L’illusion, encore, d’imaginer qu’on puisse avoir quelque chose à foutre du destin d’une brochette de bombasses virtuelles en body, emmenées par une « babydoll » à couettes dans le paradis mental que cette dernière s’est inventé en guise de refuge psychique après son internement. L’illusion, enfin, de penser que sous couvert d’une fumeuse digression sur la folie et la puissance de l’esprit, conclue en voix off par un message encore plus bateau qu’une pub Adidas, on livre un film « profond ». Pour sûr, les lectrices de Podium vont kiffer !
Mais Sucker Punch n’a de profond, infiniment, que son propre vertige du paraître, son veau d’or, son « précieux ». Un puits de réalité virtuelle à double détente : après une intro digne d’une chaîne musicale sponsorisée par Dickens, nous expliquant pourquoi la jeune Babydoll se retrouve internée, on passe d’un asile de fous à un bordel/club de strip (niveau 1 du monde imaginaire de Babydoll) puis à d’autres dimensions (niveau 2) où notre club des cinq en cuissardes défouraille pêle-mêle tirailleurs allemands période 14-18, dragon, androïdes futuristes… Des missions effectuées par nos effeuilleuses pour récupérer des indices propices à leur évasion (du club, donc de l’asile, mais en fait pas vraiment puisque tout se passe dans l’esprit ensuqué de Babydoll… vous n’avez rien compris ? Pas grave). C’est zoli, on a Saturne dans un ciel orangé, des Zeppelins dans un ciel tout cendre, des Samouraïs géants tatanés par Babydoll sous une neige bleutée. Même le réel a droit à sa palette chromatique irréelle, avec une n-ième désaturation dans les scènes se déroulant à l’asile, mais qui, contrairement à Watchmen, sent ici le réchauffé à plein nez.
Snyder a de l’imagination a revendre ? La belle affaire ! Quel est l’intérêt de cette débauche de 0 et de 1, d’effets clipeux emballés dans une B.O crispante, alors qu’aucune connexion ne se produit entre les pin-up à l’écran et le spectateur ? Embastillé dans son monde de codes et ses fantasmes de pilier de strip-bar, Snyder s’obsède à magnifier ses amazones de bordel au nom du « look cool » mais rate complètement l’incarnation de ses poupées. Qu’elles jactent, tuent, séduisent ou chouinent, la seule pensée que m’inspirent ces top models est l’envie de tirer… le rideau de cette laborieuse choucroute numérique. Le reste du casting ne va pas davantage nous bouleverser. Elle même choucroutée comme il faut et roulant les R, Carla Gugino hérite du (double) rôle le plus ridicule de sa carrière. Guide spirituel aux aphorismes assommants, bizarrement Leonard Nimoysé, un Scott Glenn empaillé nous attriste en ersatz à peine moins drôle du Rayden de Christophe Lambert dans Mortal Kombat.
J’entends déjà la garde rapprochée me hurler : « Mais Plissken, on s’en fout du scénario et des acteurs, on va juste voir Sucker Punch pour en avoir plein la vue ! » Ok les gars, électro-encéphalogramme plat, rabattons nous sur la forme… Certes, y a du kaboom (c’est le minimum syndical, quand même). Mais même là, le tour de force de ce triste spectacle se limite à endormir quelques brebis égarées concernant ses soi disantes qualités esthétiques ! Je ne suis pas expert en jeu vidéo, d’autres ont souligné ailleurs mieux que moi le scannage par Snyder de pans entiers de best sellers des consoles (cf cet article bien senti sur le site Les Gameuses). Au-delà même de ce repompage grossier, comment peut-on ressentir la moindre excitation ou implication viscérale devant une impression aussi écrasante de déjà-vu dans la grammaire visuelle ? Franchement d’un niveau graphique équivalent à celui de cinématiques de jeux mille fois vues, les CGI de Sucker Punch s’ébrouent grassement dans une mise en scène cumulant les effets les plus cramés du monde.
Bouton de chemise, mégot de cigare, flingue, seau à patates…. dans Sucker Punch, la moindre chute d’objet au sol se fait forcément au RA-LEN-TI ! Pour Snyder, la force émotionnelle passe obligatoirement par le RA-LEN-TI… et aussi les poses de Cosette de son héroïne (Emily Browning en train de laver le plancher sur une musique mortifère, au secours !). Supposément original parce qu’il se déroule presque entièrement dans le monde rêvé d’une gamine brisée, Sucker Punch convoque à son désavantage (forcément) les souvenirs de Brazil et du Labyrinthe de Pan dans un final à l’image de son histoire : lourdingue et sans surprise. Vous apprécierez peut-être le voyage, c’est pas exclu, mais comme i’disent dans les films, en ce qui me concerne, « been there, done that »… Avec Sucker Punch, Snyder ne célèbre pas la culture geek, il l’enterre après lui avoir sucé la moelle une fois de trop. La partie est finie. Y a personne d’autre pour Man of Steel ?
Sucker Punch, de Zack Snyder (1h50). En salles.
End of transmission…
Déjà que le pitch me tentais pas des masses, je crois que je vais passez mon chemin!
ceci dit si il y a des prostitués ouzbeks dans le film j’irais peut être le voir 😉
« amazones de bordel », j’adore !
Sinon je n’ai pas vu le film et je ne suis pas déçu d’avoir économisé mes pépettes vu que toute ma la blogosphère et la plupart de mes aminches exècrent ce film.
Je m’attendais pourtant à avoir du bon poutrage d’ennemis démesuré par la bande de pucelles écevellées en mini-jupe mais le ralenti ça commence à me gaver, déjà quelques scènes de 300 étaient bien lourdes du point de vue de la mise en scène ; alors j’éviterais à mes cellules et nerfs ultra excités et caféïnés ce terrible spectacle vitesse escargot.
Zack, arrêtes le massacre ! J’ose encore croire à un changement de la part de ce réal qui a désormais chuté bien profond dans les abysses insondables du cinéma bouseux.
Sinon très bon article Mister Plissken, j’aime beaucoup ton style d’écriture et tes critiques, qu’elles idolâtrent ou qu’elles coulent un film, une série,… J’attends avec impatience le prochain SCUDS et la petite surprise que vous nous avez préparé.
Comme quoi, une fois n’est pas coutume, la bande-annonce à suffit à me convaincre de ne pas voir ce film. Et au vu des chroniques et des retours qui sont arrivés, voila 10 euros bien économisés.
Autant j’ai adoré 300, autant là on a le même taux de nudité mais Sucker Punch n’éveille aucun intérêt en moi, pas même de la curiosité type « film pop-corn que-je-vais-voir-avec-les-potes-juste-pour-déconner ».
Bref je l’ai pas vu, j’arrête donc là.
Merci monsieur Plisken pour cette chronique.
Celle là je la met sur le forum !
Rien qu’en survolant la BO, je me suis dit la même chose que toi, mais bravo, j’admire ton courage et ta ténacité dans l’exercice de tes fonctions. Pouvez être fière de vous agent Plissken !
C’est vrai que plus ça va plus les films dotés d’un vrai scenar’ se font rares laissant place à de nombreuses oeuvres seulement visuel.
Ils n’arrêteront donc jamais leur conneries de film exclusivement bayien (expression se rapportant aux oeuvres de Michael Bay ) la plupart du temps en 3D (souvent très proche de la version normal) ?, non juste le droit a des oublies de scénarios digne de la prestation visuelle du produit.
Il faudrait avoir le « satisfait ou remboursé » au ciné. là je dis oui .
Tu as ton avis et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il est tranché. Et où je ne suis pas d’accord avec toi c’est que tu as l’air de dire que tout est une merde dans ce film.
Moi je me demande simplement si n’importe qui avec ce budget aurait pu en faire autant. prenez une caméra, un budget et go faire pareil. Je ne crois pas que ça soit aussi facile que d’écrire quelques lignes le fracassant à coups d’extincteur.
En plus vous lui reprochez un truc pour lequel il n’a jamais été le plus fort. Son scénar. Mais bon sang, ce mec est un gars qui fournit visuel et adrénaline. Le scénar, il a toujours reprit celui d’un autre. Alors oui si ce n’est pas le plus fouillé, ce n’est pas non plus le plus merdique du monde.
Concernant le visuel, dire que c’est du vu, de revu et de re-revu. Peut-être. Mais le gars montre ce qu’il lui plait (et par la même occasion ce qui me plait aussi). Bien sur il y a des références mais je crois que ça fait partie de ce qu’il cherche aussi. Le lui reprocher ça serait reprocher pas de choses a des gens comme Tarentino qui copient plein de choses car ils les aiment.
Bref cette descente en flamme d’un gars juste parce qu’il a voulu faire un truc un peu plus personnel. Juste parce qu’il est plus médiatisé que les autres (et ce n’est pas une raison pour qu’il souffre plus que les autres, il a rempli le même contrat que les autres films). Juste parce que ca fait bien de descendre ce film car tout le monde le descend ben la je suis un peu moins à l’aise.
Alors ce film n’est pas le meilleur au monde. Mais en sachant ce qu’on va voir, il se laisse regarder. Et dire que c’est une merde finie est juste trop fort.
Voilà, je m’insurge et me brandit mon gourdin pour combattre avec la minorité.
Toxïne.
PS: Sur ce Mister Plissken je vous connaissais beaucoup moins vomitif dans vos critiques. Vous m’étonnez un peu.
Ah !!!!! Critique « c’est de la merde » approved. Le Stif jubile devant tant de rage et de haine. Le dégoût de la facilité cinématographique transpire dans chaque phrase, chaque mot, chaque virgule. De l’art vomitif à l’état brut, éructé avec un style imparable.
Une critique qui me remonte à bloc et me pousse à être encore plus méchant. Et rien que pour ça, bravo Monsieur Plissken.
Hello camarades et merci pour vos réactions, vous savez comme moi qu’elles sont vitales pour la pérennité d’un blog et la motivation de son auteur, et je vous suis reconnaissant d’avoir pris le temps de les poster. Dans l’ordre :
– @capitainpicol : qui sait, quelques putes ouzbèques ont pu peut- être infiltrer les rangs des figurantes !
@Voxhunt, Ardanel, Sheppard et Toma : merci pour vos compliments et Sheppard yé soui honoré ! De meme que je suis très honoré de me prendre le sceau « c’est de la merde » par Stif42, glorieuse distinction s’il en est.
Sinon, @Toxïne : je respecte totalement ton appréciation de Sucker Punch, ainsi que ton gourdin défenseur ;-), mais je trouve le reproche que tu me fais un peu malhonnête, genre procès d’intention : tu peux trouver de meilleurs arguments que de me sortir que je défonce le film juste parce que c’est tendance. Je ne remets pas en cause la sincérité de Snyder, c’est évident, et l’amour des cultures de l’imaginaire transpire dans Sucker Punch on peut au moins lui accorder ca. Mais vois tu, hélas, l’authenticité n’est pas forcément gage de qualité et on peut faire le plus sincèrement du monde de gros films de merde. Sucker Punch, grâce à la sincérité de Snyder justement, ne m’inspire pas autant de dégout et de haine qu’une merde démago et cynique comme Kick Ass, mais c’est quand meme à mes yeux un très gros ratage, y compris dans son esthétique qui va prendre un immense coup de vieux dans 5 ans (si ce n’est avant).
@johnplissken Le reproche que je fais est très général et pas trop personnel. On dirait que les lecteurs apprécient ce poste juste parce qu’il ne fait pas dans la dentelle et qu’il détruit quelque chose. Si je reprends une phrase (ou deux 🙂 ) de @Stif42:
>>
Le Stif jubile devant tant de rage et de haine. Le dégoût de la facilité cinématographique transpire dans chaque phrase, chaque mot, chaque virgule. De l’art vomitif à l’état brut, éructé avec un style imparable.
<<
Ce qu'il apprécie (du moins si c'est autre chose, sa manière de le présenter ne le laisse pas transpirer) c'est le ton que tu utilises. On dirait qu'il prend son pied avec et que le film en tant que tel n'a pas énormément d'importance. Il est enfin soulagé que tu puisses vomir. Donc ma critique n'était pas tellement personnelle. C'est plus global. Même si au final c'est vrai que c'est toi qui vomit c'est contre un tout que je me bats ici. 🙂
A propos du ratage de Snyder, je ne sais pas si c'est une question de goût ou pas, moi je le trouve pas si raté que cela. Je suis un peu cinéphile (pas énormément mais j'aime quand même le bon cinéma) et je pense que c'est loin d'être le pire film que j'ai vu. Et pour ce qui est de son aspect dépassé dans 5 ans… Ben comme pour tout ce qui utilise ce qui est tendance et technologie, je suis assez d'accord que ça vieillit. Mais ce n'est pas pour cela que c'est un mauvais film maintenant.
Pour en finir je regarde tes podcasts, je te trouve intelligent et bien à ta place dans tes délires qui me font marrer. Alors rien de personnel. Juste que là je voulais me présenter avec mon gourdin défenseur contre tous ceux qui détruisent ce film car moi je ne le trouve pas si moche que cela et je trouve qu'il mérite un visionnage cinéma pour s'en faire sa propre idée.
Voili voilou. Comme souvent, et c'est ce qui fait l'intéret de ce monde, il y a des gens pas d'accord entre eux. Juste que j'aurais bien aimé discuter de tout cela devant un rhum et du sauciflard. Je crois que ce genre de discussion prend toute sa valeur en LIVE.
A plus tard pour d'autres romans Mister Plissken.
Toxïne.
D’accord sur tout avec toi. Je rajoute que John Plissken est beau et sexy, surtout avec des boules de Noël sur la tronche. Bref…
J’ai adoré ce film (je ne hurle pas au chef-d’oeuvre, attention!). Certes le scénario, c’est pas le point fort, mais Zack a fait un film où il trip avec ce qu’il aime. J’aime les mêmes choses, donc le film m’a plu. Par contre, c’est vrai qu’on s’attache pas tellement aux personnages.
Sinon, chacun ses goûts !
Ote moi d’un doute Violette, tu es bien de sexe masculin ? Juste pour savoir quelle réponse appropriée apporter à ta sortie sur les boules 🙂
Sexe masculin oui 😀
@Toxine
Non mais hé, tu vas arrêter ça tout de suite ! Il y a une chose que je ne te permets pas de dire à propos de Plissken ou même à mon propos, c’est que nous sommes malhonnêtes. Si ce cher John crache sur un film, ce n’est certainement pas parce qu’il est de bon ton de le faire. Si j’ai bousillé Avatar sur mon blog, ce n’est pas en réaction à son score au box office.
La vérité, c’est que nous n’acceptons pas la facilité avec laquelle les réalisateurs feignants ou ratés voguent sur l’argument de dire qu’un film est bon à partir du moment où il est fun. C’est simplement l’aboutissement de la médiocrité culturelle ambiante.
Ainsi soit il !
@stif42
Juste deux choses:
D’abord je disais juste dans mon commentaire que ce que tu as l’air d’apprécier dans sa critique c’est l’aspect violent de celle-ci. Je dis aussi que tu as peut-être voulu dire autre chose mais que clairement la façon de l’exprimer ne le laisse pas transparaître. Rien dans ton commentaire ne donne ton avis sur le film. Tu dis juste que c’est écrit d’une manière qui te plait. Moi je n’aime pas trop cette manière et donc je soulève ce point et je défends mes idées.
Ensuite je m’élève un peu par rapport à l’aspect démesuré des propos. Un film fun est certainement déjà moins raté qu’un film ennuyant et ne serait-ce que pour cela il mérite autre chose qu’on ne le lapide violemment sur la place publique. Le ton employé, selon moi, est parfois en peu fort et disproportionné en comparaison du ressenti vis-à-vis du film.
Ton style de critique je ne le connais pas. Je me basais sur ton commentaire fait dans cette colonne. Par contre celui de Plissken n’était pas toujours aussi virulent. Et là ça m’a fait bizarre. Vous traiter de malhonnêtes… Ben j’avoue que mes propos le sous entendent. Mais en fait j’essayais juste de trouver une explication à tant d’adjectifs peu élogieux. Et je pense que l’aspect médiatique n’aide pas Snyder dans ce procès.
Mais ces critiques écrites et les forums mènent toujours à des discussions incendiaires pour plein de raisons que je ne listerais pas ici. Si nous en avions parlé derrière un verre, on se serait certainement pris moins la tête.
Mais bon voila. Trop tard. C’est fait.
Toxïne
qui parle de prise de tête ? 🙂
D’accord. Alors je te dois une bière… Mais il va falloir que tu viennes jusqu’en Belgique :p
J’apprécie beaucoup le débat des commentaires , tout comme la critique que John , même si je ne la partage pas obligatoirement. Je ne plébiscite pas SUcker Punch , j’estime juste qu’il a le droit de plaire à certzaiens catégories de specitateurs , jeunes ou moins juens , cinephiles ou pas.
Sucker Punch n’est et ne sera jamais un grand film , mais il n’en demeure pas moins un film acceptable. Je co-opte l’avis de Toxïne, qui considère le film comme « fun » au demeurant, et j’ai un peu l’impression à lire toute les critiques que l’on tire sur une ambulance.
Des films de l’envergure de Sucker Punch, il y en a eu pléthore, et je dirais que notre avis sur ce type de film se radicalise au fil du temps; peut être par agacement de ne voir actuellement des films creux gonflés aux effets spéciaux, ou tout simplement parce que notre culture cinématographique nous rend apte à discerner les points négatifs de ces films qui nous auraient enchantés à 13- 16 ans.
Alors oui ce film repompe allègrement l’univers GEEK, et il aurait certainement été mieux compris si au lieu d’être un film , il était sorti en tant que jeu vidéo. La encore , a toujours chercher à faire coexister deux univers, la limite de ce qui est acceptable pour un jeu se confronte à ce qui est acceptable pour un film. Et c’est surtout notre expérience qui va parler. Un ado appréciera peut être ces films , un adulte moins.
Alors si la cible, de ta critique John, est les 25-35 et plus, elle sera apprécié à se juste valeur, mais clairement , un jeune de 13 ans cinévores, nourrit au effets spéciaux , nous prendra certainement pour des vieux con qui n’ont rien compris, et se forgera un esprit critique sur la base de ces films, tout comme nous l’avons fait a son âge avec des films au scénario aussi bien ficelés que nous avons pu voir .
Mais de quels films parles-tu, par exemple ?
je pense en faire hurler plus d’un sur ce topic , mais par exemple
– Jack Burton – film que si l’on juge uniquement par le scenar, l’action ..on pleure.
– TOP GUN , Aigle de fer…. : gros film d’action, belles images, mais creux
– Commando , Cobra et autres….
– BATMAN, DARKMAN, Condorman ….
Bref pour moi Sucker Punch est l’équivalent de ces films , ni meilleur ni moins bon, seul la forme a changé(effets numeriques…)mais le fond demeure le même; des films populaires ciblant les teens.
De même, si on regarde le ration Bon/mauvais film de l’époque , il est a peu près le même que maintenant, 90% de films moyens, 10% de bons.
Reste a savoir si le fond de tout cela , n’est pas que le geek de +30 ans auraient adoré voir Sucker Punch à 13 ans. Et que malheureusement pour nous, nous sommes déçus de ne plus avoir cette fraîcheur d’esprit, cette capacité a nous enthousiasmer pour ce type de film.
C’est le syndrome de la madeleine,on idealise le produit qui n’a concrètement plus la saveur d’antan.
AAAaaaaargh! (je hurle).
COMMANDO!?! TOP GUN si tu veux, mais on ne touche pas à COMMANDO, Trohzen, s’il te plaît! CORDORMAN c’était Disney, qui a certes mal vieilli, mais l’histoire mêlant super-héros et espionnage avait tout pour plaire aux gamins.
En tout cas, ces films n’ont rien à voir avec les films playstation-like qui font office de films d’action depuis les 10 dernières années. Le problème dans ce que tu dis c’est que les gamins qu’on était s’enthousiasmaient d’une cascade ou d’une explosion, même si on devinait un harnais de sécurité ou des poches de sang sous les costumes (l’émission Faux raccord en fait même son fond de commerce en dézinguant tous les films des années 80). Tandis que les gamins d’aujourd’hui se font peut être un peu chier devant des images trop parfaites, des plans ou mouvement de caméra à la mode FPS, des personnages porte-manteaux des fringues qu’ils voudront à tout prix avoir … mais pas d’histoire à se remémorer.
Be seeing you,
Mentine
Je vais laisser l’ami John t’assassiner comme ils e doit pour avoir mis Jack Burton dans le même sac que Top Gun. John, je t’en prie.
Pour le reste de ta liste, il est vrai que même à l’époque je trouvais ces films de moyens à complètement à chier. Donc finalement, je m’aperçois avec bonheur que mes goûts n’ont pas trop changé avec le temps.
En revanche, je tiens à te reprendre sur ton ratio 90/10. Je vais prendre une année, au hasard… 1982 !
Alors, rien que cette année j’ai vu : E.T., Blade Runner, Conan, The Dark Crystal et Tron, pas moins donc de 5 films qui nous offraient du jamais vu. Je ne compte pas The Thing (que j’ai vu l’année d’après) et Poltergeist (pareil).
Si l’on reste dans le « déjà vu », The Secret of NIMH, 48 heures et Star Trek II sortent très nettement du lot, pour diverses raisons.
Ensuite, hors culture « geek », voici les excellents films (voire pour certains des chefs d’œuvres) j’ai vu cette même année, et me souvient avoir vu cette même année : Dead Men Don’t Wear Plaid (aussi du jamais vu), Fanny & Alexander, Missing, One from the Heart, Tootsie, The Verdict, The Year of Living Dangerously, Victor Victoria.
Même si je réunis 2009 et 2010, je n’arrive pas à trouver autant de films aussi marquant que ceux que je viens de citer. Je pourrais prendre une autre année et cela serait sans doute la même chose. Le fait est là.
Merci cher Shep…. TROHZEN ENFIN QUOI !!!!!!! L’argument de l’age et du fossé des générations est très certainement à prendre en compte, tu as raison d’un côté. Mais de l’autre (côté) on ne peut pas appliquer ce raisonnement systématiquement au risque de basculer dans un relativisme absolu rendant inutile toute critique. Y a des films authentiquement creux, je pense, quel que soit l’âge auquel on les découvre. Les exemples cités par Sheppard sont vraiment significatifs. Je serais curieux de voir les réactions des 10/15 ans à Sucker Punch, cela dit. Suis pas si sûr que le film représente pour eux un choc aussi fort que le fut Star Wars pour nous. Quel sera l’héritage de Sucker Punch mmmmh ? Je lis pas dans le marc de café mais franchement, je le soupçonne d’etre trèèèès mince. Et sinon, mon Trotro, ta vision de Jack Burton me remplit en effet d’effroi. Mais j’ai hélas plus le temps ce matin de m’étendre dessus…. (mais quand meme, quel effroi !!!)
Mon cher Jaune !
Tu omets de manière coupable la performance (oui je dis bien performance (oui je répète, performance)) de Oscar Isaac dans le rôle de Blue, la toute aussi seule que vraie révélation du film.
A côté de ça, je suis pleinement d’accord avec toi, même si je n’ai pas boudé mon plaisir à travers les scènes de bas résilles, d’explosions et de bastons… Snyder m’a bien gavé pour mieux me faire vomir avec sa conclusion « nous sommes tous des héros blablabla »…
@mentine , je suis tout comme toi désabusé par le fait que désormais seul l’action prime au yeux des nouvelles générations. L’histoire est au second plan, mais la encore,c’est générationnel, les jeux videos ont pris la place des livres, les tutos vidéos remplacent les notices, les logos expliquent mieux que les instructions écrites. La facilité tue l’apprentissage et la culture.
SUCKER PUNCH par son coté video ludique a tout pour plaire à un gamin de 13 ans d’aujourd’hui dont les préoccupations sont les JV, et la puberté.
@sheppard,
en effet, tu as vu juste ,les films dont tu parles sont matriciels et donc nos références pour les films a venir.
pour le référentiel 90%-10% ,pour ma part j’ai bien eu mes 10% de bons films avec Inception, les Toy story , Black swan, la trilogie , The Wrestler, .. et d’autres. Certes je n’ai pas tout vu mais de ce que j’ai vu je l’estime à 10% de ce qui a pu sortir dans ces années.
1982 etait une grande année , et nous désespérons tous de voir une année de cette classe dans cette décennie qui me parait bien norme et peu innovante.Mais je me dis que les jeunes générations qui découvrent le cinéma et dont certains deviendront les cinéphiles de demain, prendront ces films comme référence, certes à l’instar d’un TOP GUN, SUCKER PUNCH restera peut être dans leur mémoire comme un film moyen,mais je me souviens avoir bien apprécié TOP GUN, à sa sortie, du haut de mes 15 ans, tout comme Arizona Junior d’ailleurs. Gageons que leur esprit critique se développe suffisamment pour remettre de l’ordre dans tout cela plus tard.
@John, héhé, je me disais bien que la référence te ferais réagir ; mais tu sera bien d’accord avec moi que le commun des spectateurs ne puisse pas trouver dans Jack Burton, tous les éléments qui font que tu idolâtres ce film. a titre personnel, je ne t’achèvarais pas en te décrivant le regard désabusé de ma femme lors de mon dernier visionnage de Jack burton
Or le cinéma, c’est 80% de spectateurs et 20% de cinéphiles (grosso modo), voir moins.
En tant que cinéphile ta voix portera sur les cinephiles mais le spectateurs lui, trouvera peut être en Sucker Punch, un divertissement correct, hors norme.
Mais peut être est ce que je fourvoie en pensant que le spectateur a le droit d’aimer ce que le cinéphile rejette. Certes il existe des grands films plébiscités par les deux communautés, mais ils demeurent rares aujourd’hui. Et je suis d’accord avec toi, Sucker Punch ne plaira pas aux cinéphiles.
1982 était en effet une grande année, mais si tu prends même l’année d’après, 1983, tu trouves plus de 10 excellents films (14 en ce qui me concerne) et c’est pire l’année d’avant (1981, donc).
Je suis d’accord sur ton ratio en ce qui concerne le cinéma d’aujourd’hui, en revanche, ce ratio n’est pas du tout exacte en ce qui concerne le cinéma des années 80, pour faire large.
Pour ma part, les choses ont commencés à se gâter vers la fin des années 80, début 90. Mais c’est un autre sujet, sur lequel je reviendrais probablement sur le forum ou ailleurs…
ah parce qu’un cinéphile n’est pas spectateur ? Elle est bien bonne celle-là. A moins que spectateur soit synonyme d’une personne totalement dénuée de bon goût…
c’est ton avis Stif ^^ , je ne crois pas qu’apprécier Sucker Punch soit une faute de gout ou une absence de bon gout ^^
je crois que dans ton esprit, cinéphile = quelqu’un qui n’aime qu’une catégorie de films (intello, avant-gardistes…) alors que je te rappelle que le cinéphile est simplement une personne qui aime le cinéma. Un cinéphile peut très bien avoir des goûts de chiotte, ce n’est pas incompatible.
1982 ét
une très bonne ann
ainsi que 1983 où on tr
Chapeau bas, je crois que c’est l’article le mieux écrit que j’ai lu de toi. Sans compter que, même si je n’ai pas vu le film, Snyder et son bullet time font partie de ces gens qui, pour peu qu’on leur laisse les rennes d’Hollywood, pourraient tuer ce qui fait la base cinéma. Les rappels au Labyrinthe de Pan et à Brazil sont d’ailleurs vachement bien sentis.
Bravo et merci pour cette confirmation de mes pressentiments sur la bande-annonce : après une première scène moche comme tout visuellement et quasiment inaudible, mais laissant au moins entrevoir un brin de mise en scène, la fin du trailer montrant les mondes imaginaires a fini de justifier ce que je pense de ce réalisateur. Superman a du soucis à se faire, il risque de se faire violer.