
L’échec intersidéral de Damon Lindelof (Watchmen / HBO)
Une indigestion d’œufs de Pâques à la veille de Noël, voilà en gros à quoi nous a conviés Damon Lindelof pour son run sur Watchmen version série. Un scénario diarrhéique, une surexplication jusqu’à la nausée, et un modèle de raté sidéral. Le parfait inverse de la magnifique première saison de Leftovers. Attention, spoilers.
Tulsa, 1921. Un jeune couple de Noirs-Américains, en plein massacre raciste par le Ku Klux Klan, cachent leur petit garçon dans le chariot d’un autre couple qui va tenter de fuir. Une ville en feu, des morts en pagaille, et le garçon se trouve debout, à la lisière de Tulsa rougeoyante, avec un bébé dans les bras. On file ensuite vers une époque non déterminée, et le meurtre d’un flic noir masqué par un blanc arborant la marque de Rorschach.
Toute la série Watchmen en deux séquences. Tous ses défauts. Son didactisme nauséeux, son propos « c’est pas bien le racisme » poussé au-delà de tout ridicule, et surtout pas grand-chose de plus à se mettre sous la dent. Pour faire court, Damon Lindelof (Lost, The Leftovers) a oublié de faire confiance à ses spectateurs.
Quant au trop-plein d’Easter Eggs, il est criant dès le premier épisode. Vision fugace de Dr Manhattan (dans un désert ? sur Mars ?), du smiley du Comédien (des yeux sur le plat), « The Future is Bright » (au lieu de « The End is Nigh »), « Veidt officially declared dead », le sang et l’eau sous la porte, la goutte de sang qui tombe sur l’insigne de police, la police de caractères et sa couleur jaune…
La suite est à l’avenant. L’idée de revisiter le comic séminal d’Alan Moore et Dave Gibbons à l’aune du racisme historique américain (donc anti-Noirs) n’est pas mauvaise en soi. Reste que Lindelof n’en fait rien ou si peu. Ou qu’il en fait trop, et de travers : le moment où Angela ouvre le compartiment secret de Judd pour trouver une tenue KKK sur fond de Requiem de Mozart… N’en jetez plus ! Crime encore plus grand, c’est d’une banalité carrément affligeante.
Le côté d’abord arty, « bizarre à 150% pour perdre le spectateur », est outré et franchement irritant. On est à la limite du fan-service débile : « Vous avez aimé la dimension mystérieuse et dense de The Leftovers ? Vous aimerez le nouveau chef-d’œuvre inclassable de Damon Lindelof ! » Sauf que… Ce qui fonctionnait merveilleusement avec The Leftovers est complètement dévoyé ici. On dirait une parodie, mais une parodie minable.
Quand il s’agit d’avaler l’ingrédient « dénonciation du racisme », on se prend à espérer que le fil narratif lié à Angela soit plus intéressant que le propos global. Et l’on déchante rapidement. Lindelof met en branle la totalité de l’argumentaire antiraciste mais se limite à cela. Et pour être bien sûr que son procédé soit compris du spectateur lambda, il appuie sur tous les boutons, et de toutes ses forces.
Si tout n’est pas complètement à jeter dans la série Watchmen, Lindelof parvient à écœurer tous les publics – les fans hardcore du comics comme les néophytes de la geste moorienne – par sa volonté de tout expliciter. Prenez cet élément déjà classique aujourd’hui : le changement de sexe d’un personnage à l’occasion de la transposition d’un média à un autre (déjà vu notamment dans Hannibal). L’agente spéciale du FBI Laurie Blake est le Silk Spectre II mais reprend nombre de traits de son père naturel, le Comédien, jusqu’à quasiment le remplacer. Elle répond ainsi, à quelqu’un qui l’accuse d’avoir tiré sur un « héros » (un sosie de Batman baptisé « Mr. Shadow ») : « He’s not a hero. He’s a fucking joke ». Ce qui est le leitmotiv du Comédien dans Watchmen le comics. Mais dans la cabine bleue où Laurie Blake raconte une blague par téléphone à Dr Manhattan, la blague se termine sur « And the hero goes to Hell » au moment où, en route vers l’enterrement du Chief Crawford, la voiture passe sur le panneau annonçant le nom du cimetière : Tartarus Acres… Ha ha. Lourdingue.
Les épisodes et certaines séquences se terminent fréquemment sur des phrases-chocs rabâchées. Comme « No, it’s only the beginning » (Veidt). Ou, au début de l’épisode 4, « That… is mine ». Un procédé des plus énervants. Et que l’on croyait réservé aux séries les plus formatées. Où est le génie tant décrit par les thuriféraires de Lindelof ?
Le showrunner repasse bien consciencieusement sur chaque lien qu’il peut tisser entre plusieurs éléments : le jeune homme mis à poil dans le labyrinthe aux miroirs, les « sept ans de malheur » traversés par son ex qui a tout fait pour le convaincre qu’elle ne partirait pas en le laissant nu… Verre cassé = sept ans de malheur… On aurait compris tout seul, merci bien. Il en va de même pour la discussion d’Angela et de Jon, avec cette image du tunnel (of Love ?) sur laquelle Angela elle-même insiste, au cas où on n’avait pas nous-mêmes compris.
Les choix musicaux ne sont pas meilleurs ni plus fins. Le Requiem mozartien revient à plusieurs reprises mais semble toujours à côté de la plaque. Trent Reznor et Atticus Ross s’en sortent mieux avec leurs synthés, mais ne relèvent pas du génie non plus. Leur réinterprétation de Life on Mars, particulièrement, est d’une triste fadeur et surtout une vraie tarte à la crème – on l’attendait depuis le premier épisode, ou plutôt on la craignait.
Quant à l’épisode 6 où, après avoir absorbé les cachets de Nostalgia renfermant les souvenirs de son grand-père, Angela revit les événements-clés de la vie de celui-ci, on entend vraiment Lindelof crier : « Attention, ça va être un super-épisode de fou sur la vie d’un Noir américain à une époque ultra-raciste, vous allez voir mon génie à l’œuvre dans un montage incroyable et inédit ! ». Pourtant, narrativement comme techniquement, cet épisode n’ajoute rien. L’invention des origines de Hooded Justice est plutôt bien vue, mais c’est long, c’est lent, et Lindelof avait déjà parlé de tout cela dans les épisodes précédents. Et puis, il a quand même la main lourde côté effets spéciaux… On dirait du Zach Snyder (réal de Watchmen le film) formaté pour le petit écran, ce qui n’est pas un compliment. On parle beaucoup de l’extrême virtuosité de cet épisode, mais cela sonne creux en l’absence d’une véritable moteur narratif.
Prenez l’épisode 7. La mort des parents d’Angela était déjà outrée, mais celle de la grand-mère, venue la sauver d’un orphelinat peu reluisant, se révèle franchement hénaurme. Watchmen la série, c’est l’anti-Leftovers : Damon Lindelof veut tout montrer, c’est quasiment pornographique mais sans l’excitation ni a fortiori le climax. Il ne crée aucune tension, c’est du pur cérébral, et même là, il fait tout pour débrancher le cerveau qui regarde. Aucunes viscères, aucunes tripes, aucune émotion, aucune empathie. Que du cerveau mais sans l’électricité pour animer le tout.
Que du cerveau… Bien que le scénario souffre de faiblesses évidentes. Car on pourrait (peut-être) pardonner un côté « show off » au scénariste qui aurait produit une histoire absolument géniale. Pas de ça ici. Le scénario de Lindelof est d’une terrifiante banalité, plein de poncifs et de clichés, de non-rebondissements et de « surprises » auxquelles on s’attend avec trois épisodes d’avance. Mention spéciale pour le plan final du dernier épisode, avec ce pied qui s’approche de l’eau… et… cut. Au secours.
Et ce, quand les erreurs ne crèvent pas les yeux. Le dispositif attaché au bras d’Angela aurait dû être relié à son système sanguin via une aiguille ; or, elle l’enlève sans aucun problème. Quant au show que Trieu a absolument voulu produire avec le sénateur Keene transformé en soupe, s’il est relativement cohérent avec son côté narcissique, il ne coïncide guère avec le fait qu’elle aurait pu/dû prévoir que Jon pourrait passer par ce liquide sanguinolent pour téléporter Blake, Veidt et Tillman.
Qu’en est-il des acteurs ? Car il faut avouer que The Leftovers reposait en (bonne) partie sur l’intensité de ses acteurs et actrices, au premier rang desquels Justin Theroux. Dans Watchmen, Regina King consent des efforts considérables pour incarner Angela Abar/Sister Night, mais elle ne peut sauver un rôle aussi faible – et ce n’est pas la multiplication des « fucking » dans ses répliques qui change la donne, au contraire : elle ne fait que souligner la volonté trop affichée de Lindelof de faire d’Angela une badass…
Toute la distribution fait son possible mais ne parvient pas à sauver la série. Don Johnson bénéficie d’une belle présence. Jeremy Irons en fait des caisses dans le rôle d’un Ozymandias vieillissant, dont l’ennui affiché pendant son « procès » est aussi celui du spectateur. Et Jean Smart est très bien dans son rôle d’agente spéciale du FBI revenue de tout. Et c’est l’une de ses répliques qui résume le mieux, en définitive, le sentiment qui se dégage de la série elle-même : « I’m tired of all the silliness… Just know that I don’t give a shit. »
Pour un parcours temporel centré sur un personnage, on préférera l’épisode 7 de Castle Rock saison 1, où l’on suit une Sissy Spacek atteinte d’Alzheimer naviguer à travers le temps, et avec ce qui manque cruellement à la série de Lindelof : de l’émotion. Une vraie, belle et violente émotion. Et pour un retravail ahurissant de matériau littéraire pour le petit écran, on préférera – et de loin – l’Hannibal de Bryan Fuller.
WATCHMEN (HBO) Saison en 9 épisodes
diffusés en France sur OCS à partir du 21 octobre 2019
Série créée par Damon Lindelof
Épisodes écrits par Damon Lindelof, Nick Cuse, Lila Byock, Christal Henry, Carly Wray, Cord Jefferson, Stacy Osei-Kuffour, Claire Kiechel et Jeff Jensen
D’après le comics d’Alan Moore et Dave Gibbons
Épisodes réalisés par Nicole Kassell, Stephen Williams, Andrij Parekh, Steph Green, David Semel et Frederick E.O. Toye
Avec Regina King, Don Johnson, Jean Smart, Tim Blake Nelson, Hong Chau, Louis Gossett Jr., Sara Vickers, Jeremy Irons, etc.
Merci d’avoir trouvé les mots pour qualifier cette boursouflure qui mise tout sur la forme, au détriment du fond et de l’histoire, dans la lignée des Westworld et autres Mr Robot.
J’ai lâché au bout de 3 épisodes
Merci pour ce retour positif ! Je ne pense pas être majoritaire au sein du paysage français de la critique audiovisuelle, ceci dit. Ni même au sein de l’équipe du Daily Mars 😉 J’espère que mes collègues qui ont aimé « Watchmen » auront le temps de prendre la plume pour m’expliquer en quoi je me suis planté. Car oui, j’aimerais m’être trompé : un chef-d’oeuvre tel qu’on m’a vendu le nouveau Lindelof, c’est toujours bon à prendre, surtout quand on a été soufflé – comme je l’ai été – par la première saison de « The Leftovers »…
The Leftovers était sûrement moins pédant mais le côté « variations autour du deuil » a fini par me gonfler également.
Cette obsession à ne traiter que d’un seul thème de toutes les manières possibles rejoint ce que vous dites à propos de la dénonciation du racisme dans Watchmen.
« The Leftovers était sûrement moins pédant mais le côté « variations autour du deuil » a fini par me gonfler également. »
Très juste. Il y avait beaucoup trop d’emphase. En outre, Lindelof (à l’instar de son comparse J.J. Abrams) semble avoir des difficultés chroniques à terminer convenablement une histoire.
Vous êtes qui déjà…?
ATTENDEZ, vous avez pas aimé la série c’est votre problème mais arrêtez de cracher dessus il y a des moments de longueur mais de là à dure que tout est pourris c’est totalement faux. Si les moments de longueur vous gêne je ne vous conseille pas la saison 1 de Westworld. Cette série à parfaitement marché donc respecter l’opinion des autres ! Bande de rageux
Merci, cet article est juste haineux. Je trouve pour ma part que c’était génial
Exemple type du critique aigri de ne rien créer et qui préfère défoncer le travail des autres.perso j’ai bien aimé la série contrairement à la critique qui est à chier et fait par un guignol qui pète plus haut que son cul
Incroyable ce commentaires, non on est pas obligé d’aimer ce que vous aimer, pire encore de condamner celui qui n’est pas de votre opinion, surtout quand celui ci développe son opinion tandis que vous vous contentez d’un: j’ai bien aimé.
Je terminerai en vous traitent d’aimable baltringe et vous invite à vous enfoncer votre clavier suffisamment profondément dans votre anus pour en gratter les amygdales.
Cordialement.
C’est bien d’écrire des insanités sur le travail des autres quand on n’a soi même jamais écris, ou adapté quoique ce soit. Tant d’aigreur dans votre plume, que mes yeux en sont boursouflés. La série n’était pas parfaite, mais elle reste l’une des meilleures de cette année. Je ne vois pas en quoi elle mérite une telle haine de votre part. Et je pense que les critiques devraient respecter un tout petit peu les créateurs dans leur travail, parce que votre métier dépend du leur. C’est eux qui agissent et pas vous!
Non mais laisse tomber ce genre de gens qui s’improvisent critiques et pro du cinéma alors que ce sont juste des charlatans. Il faudra faire le ménage un jour sur tout ce qui polue les médias sociaux et la presse.
Je suit environ 150 séries à l’année et celle ci est vraiment l’une des meilleures de 2019. D’ailleurs bien au dessus du film fait il ya quelques années. Je ne comprend absolument pas votre critique acerbe et négative à ce point. Surtout en comparant à the leftovers qui été certes à la longue pas si mal mais surtout d’une lenteur et d’un ennui profond sur tout le début. Cette saison de Watchmen était peut être un peu compliqué sur les 2 ou 3 premiers épisodes lorsqu’on est étranger à l’univers mais tout prend sens au fur et à mesure pour finir en apothéose sur les derniers épisodes. Les acteurs, la réalisation, la cinématographie, la bande originale, tout démontre un talent et une maîtrise inouie. Je suis sur qu’elle sera récompensée à multiple reprises en 2020.
J’ai un seul truc à dire, pourquoi chercher vous à discrédité ce film. Un VRAI journaliste est objectif mais vous, vous donnez juste vôtre PROPRE avis simplement pour vous faire connaître.
Quand tout le monde est d’accord pour dire que la série est une grande réussite, les media de merde qui veulent du buzz en écrivant un article juste pour cracher alors qu’ils sont incapable de faire quoique ce soit de leurs doigts si ce n’est d’ecrire de la merde ! Bravo
Tout le département des « fan boys » pour venir à la rescousse de cette série médiocre, c’en est émouvant.
VOUSETESNUL : « Quand tout le monde est d’accord pour dire que la série est une grande réussite »
Et quand ce « tout le monde » critique ce que vous aimez, ça rue dans les brancards contre les médias…
Je suis plutôt d’accord avec cette critique. J’ai bien aimé malgré tout les épisodes 5 à 8. Mais le 9 c’est quoi cette catastrophe scénaristique ?! L’autre méchante qui est pas contente parceque papa l’a pas reconnu, le Dr. Manhattan punit comme un gosse, la pluie de poulpe qui fait tomber la grosse machine ça y est c’est cassé tout le monde est sauvé.. ciao les nazes.
150 séries ? À 10h la saison minimum ça fait un peu plus de 62 jours à regarder … A moins d’être au RSA et n’avoir aucune autre distraction c’est complètement farfelue.
Au delà des qualités et défauts de la série, que j’ai plutôt bien aimé sans plus, c’est le côté « Watchmen » qui m’a déçu.
On s’éloigne complètement de l’essence du graphic novel et pire c’est tout l’inverse d’Alan Moore. Quand je repense à ses dernières interviews (dispo sur Arte pendant un temps, un must have, vraiment) la série représente parfaitement tout ce que déteste l’auteur, un produit de notre culture parfaitement formaté à notre société, la brossant dans le sens du poil à coup de fables faciles et à la mode. Tout l’inverse de la contreculture qu’il affectionne.
Après je sais que le bonhomme n’aime pas grand chose, en particulier les adaptations de ses créations, mais là c’est le dernier clou sur le cercueil.
JOE : « 150 séries ? À 10h la saison minimum ça fait un peu plus de 62 jours à regarder … A moins d’être au RSA et n’avoir aucune autre distraction c’est complètement farfelue. »
Et encore, même en étant au RSA, ingurgiter plus de 150 séries à la suite ce n’est tout simplement pas possible. Les journées ne font que 24 heures.
Je crois qu’il y avait de la part de ce commentaire fantaisiste l’idée de larguer un argument d’autorité (sic) de ce type : « j’en regarde tellement que je peux vous dire de façon certaine que « Watchmen » est une excellente série et que votre critique n’est guère pertinente. »
Entièrement d’accord sur Alan Moore. La série concentre en elle tout ce que cet anarchiste libertaire détestait.
Lol l’article avec la critique de merde. Encore un abruti. Je me demande ce qu’il a aimé comme série cette année qu’on rigole un bon coup. Heureusement qu’il y a des critiques plus pro et crédibles ailleurs sinon au secours xD.
L article n est pas une critique objective et factuelle mais bien un lynchage au vocabulaire acerbe et insultant dont le but est certainement de faire parler de soi, que l on soit blasé par le propos je le peux le concevoir mais critiquer la mise en scene, la realisation ou la photographie et la prise de risque, c’est ou ne rien y connaitre ou vouloir attirer du click à but publicitaire comme une fille joie.
Et ça marche un peu, je suis tombé sur ce site par hasard , au gré de mes recommandations google, et n y reviendrais sans doute plus, ce site nage dans les limbes, alors faites vous plaisir sur le crachoir.
RYMO : « Heureusement qu’il y a des critiques plus pro et crédibles ailleurs sinon au secours xD. »
Oui, en somme, une critique qui puisse vous caresser dans le sens du poil…
TORWELL : « que l on soit blasé par le propos je le peux le concevoir mais critiquer la mise en scene, la realisation ou la photographie et la prise de risque, c’est ou ne rien y connaitre ou vouloir attirer du click à but publicitaire comme une fille joie. »
Il va de soi que « s’y connaître » revient a tresser des lauriers à la série. Au lieu de vous en prendre au messager, si vous nous disiez, en argumentant, ce qui vous semble tenir debout avec cette série.
Sinon en ce moment il y’a star wars au cinéma, vous allez aimer c’est vraiment pas bien.
C est une serie assez originale. Le sujet « reste racisme / entrisme du klan » semble vous gêner. N importe quel autre sujet débile vous aurait comblé d aise. Sans doute.
Visuellement et en termes d atmosphère weird Le spectateur en a pr son compte (Les scenes avec jeremy irons sont saisissantes et étranges à souhait)…en tt cas on ne nous ressert pas la énième resucee de super heros tant dans l histoire contée, l esthétique choisie et les visages montrés. Ne vous en déplaise.
Au vu de certains commentaires à cette critique, il est peut-être temps de clarifier l’une ou l’autre chose.
Certain.e.s écrivent : « Qui êtes-vous pour critiquer cette série/Damon Lindelof/quoi que ce soit en général ? » Ce à quoi on pourrait répondre par une autre question : « Qui n’êtes-vous pas ? » On a tous le droit d’avoir un avis. Dans la mesure où il est correctement argumenté (et évite d’être insultant), il a tout à fait sa place ici. Je n’ai aucun problème avec celles et ceux qui me disent : « Cette série est géniale », tant qu’on me dit pourquoi, avec un certain nombre d’arguments sensés et étayés.
Je ne « crache » pas sur cette série, j’en dis du mal et je dis pourquoi. Nuance. À quel moment ne respecté-je pas « l’opinion des autres » ? Le problème, c’est qu’en commentaire à cette critique, jusqu’à présent du moins, « l’opinion des autres » (« les autres » se limitant de facto à « celles et ceux qui ont aimé la série ») se limite à me dire au mieux que je n’y connais rien, au pire que je suis un imbécile. Ce genre d’« opinion », en revanche, je n’ai pas à la respecter.
Quant à être un « critique aigri de ne rien créer », c’est nous ramener au vieux débat des « critiques qui aiment dire du mal des créateurs parce qu’ils sont incapables de créer eux-mêmes ». Difficile de déduire cela d’une simple critique sur une seule série, sans verser dans la généralisation abusive. Et surtout sans me connaître.
À nouveau, je n’éprouve aucune « haine » pour cette série (ce n’est pas un être vivant, rappelons-le). Mais c’est aussi notre rôle, lorsque nous avons des arguments pour le faire, de dire : « À nos yeux, tel livre, telle série, tel album, telle BD, tel jeu vidéo est d’une nullité affligeante. » Confondre le respect de l’œuvre et le respect du créateur, c’est déjà une erreur. Mais partir du principe qu’on ne peut jamais dire du mal d’une création car « il ne faudrait pas risquer de froisser le créateur » (qui est, après tout, un être humain sensible), c’est inacceptable.
Quant à la « neutralité du journaliste », le Daily Mars est avant tout un site de critique culturelle, où la dimension subjective est assumée – je me répète mais cela paraît nécessaire – dans la mesure où elle est argumentée. Sinon, on se limite à décrire un contenu, mais quel serait l’intérêt d’une telle démarche ? Pour certain.e.s, pour qu’une œuvre soit réussie, il suffit que « tout le monde soit d’accord pour dire qu’elle est une grande réussite » : un succès populaire ou une critique unanime et hop, c’est un chef-d’œuvre, c’est ça ? Un avis unanime (dans l’approbation comme dans la détestation) est un des premiers signes que quelque chose ne va pas.
Le rôle du/de la critique est d’être honnête avant tout. Si vous pensez que j’ai été malhonnête dans ma démarche en voulant « me payer Damon Lindelof », c’est ne pas avoir vraiment lu ma critique d’une série (et non d’un homme). Ou me prêter la pensée magique que mon avis a une quelconque importance pour ledit Lindelof (spoiler : il n’en a aucune). En revanche, tous les critiques culturels, qu’ils soient actifs pour un média papier ou vidéo, audio ou en ligne, partent du principe que ce qu’ils ont à dire peut avoir une valeur pour au moins un.e lecteur.trice.
Ce qui n’est pas si éloigné de la création elle-même, en définitive. À moins de croire qu’un scénariste comme Damon Lindelof a conçu “Watchmen” simplement pour faire du fric. Je ne le pense pas, et personne ici ne serait de cet avis, j’en suis certain. J’estime simplement qu’il a, et pour de multiples raisons explicitées ci-dessus, raté son travail sur cette série. Alors, si on revenait à une argumentation étayée d’une œuvre plutôt qu’aux insultes ?
JD : « C est une serie assez originale. Le sujet « reste racisme / entrisme du klan » semble vous gêner. »
Y a pas à dire, plus transgressif/subversif au XXIème siècle, tu meurs…
J’ai trouvé ça puissamment chiant.
Je lis en ce moment la biographie de Moore – Incantations : le grand oeuvre d’Alan Moore par Lance Parkin – et j’ai une petite idée de ce qu’il penserait de cette pseudo suite à son bouquin si ça l’intéressait.
Franchement, je ne comprends pas qu’on puisse être fan du comic book et aimé cette série comme étant dans l’esprit de Moore…
Pour la question du racisme en tant que « thème qui m’aurait gêné », ce n’est évidemment pas le thème qui me gêne (pas central dans le comics, mais justement, un territoire un peu neuf à explorer) mais son traitement que je trouve ultrabasique et téléphoné dans la série.
Quant à Moore, je pense aussi qu’il ne trouverait rien à sauver dans la série. Ce n’est que son avis et n’a pas à être le nôtre. Mais le Dr Manhattan n’a pas beaucoup de cohérence avec celui du comics : il me semble que celui du comics n’aurait pas recréé un morceau de Terre sur une autre planète, avec deux êtres reproductibles à l’infini et tout juste aptes à le vénérer. Au contraire, sa fascination pour la Création avec une capitale l’aurait plutôt conduit à créer qqch d’entièrement nouveau, non ?
J’ai lu qq part que Lindelof avait eu l’impression de subir la « malédiction de Moore » pour sa série. Vaniteux et ridicule… à moins qu’il ne s’agisse de second degré. Mais quel intérêt, dans ce cas ?
@Vincent :
http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18683924.html
Est-ce que vous avez eu en tête le fait qu’Alan Moore déteste que l’on adapte « Watchmen » pour le grand ou le petit écran ?
Damon Lindelof (showrunner) : Tout à fait. Alan Moore est un pur génie et l’un des écrivains les plus talentueux de notre époque. Donc forcément, cela me gêne de savoir qu’il ne veut rien avoir à faire avec une adaptation de son travail. Et bien sûr, nous ne pouvons pas utiliser son nom pour promouvoir la série. Il n’a même pas voulu savoir ce que vous faisions malgré mes nombreux appels pour communiquer avec lui. Je respecte son point de vue et sa décision, mais cela m’attriste. Je pense que l’état d’esprit d’Alan Moore est un état d’esprit punk et rebelle. Si on avait dit à Alan Moore en 1984 ou 1985 qu’il ne pouvait pas adapter Superman ou Swamp Thing, il aurait dit à ses créateurs d’aller se faire voir. Et donc, en me mettant dans la peau d’Alan Moore, je luis dis : « Fuck You, je vais adapter Watchmen de toute façon ! »
Ou ceci : https://www.vulture.com/2019/10/watchmen-hbo-damon-lindelof.html
Tout ceci est passablement grotesque. Alan Moore n’a jamais caché son dédain (euphémisme) pour les adaptations de ses oeuvres. De là à revendiquer le « punkisme » de Moore pour dire à celui-ci « Fuck you, je vais adapter Watchmen »… Au secours. C’est d’abord une histoire de détenteurs de droits. Quant à la « malédiction », c’est encore plus grotesque. Lindelof a une façon de se mettre en scène qui me paraît vraiment étrange. A moins qu’il ne s’agisse de second degré.
Effectivement je suis au rsa une partie de l’année, je voyage beaucoup et fait le tour du monde et participe à des missions humanitaires, du coup beaucoup de transports avion ou trajets bus qui peuvent aller jusqu’à 20h donc oui si je dis que je suit environ 150 séries à l’année c que un fait sinon je ne le dirais pas. Vous pouvez d’ailleurs suivre mon profil « Pikpok » sur l’appli tvtime, appli de séries, critiques etc ou vous pourrez voir tte les séries que je suit et regarde si vous en doutez et je cumule effectivement 11mois, 8jours et 14h de temps de séries regardé sur ces 10 dernieres années. Mais surtout je ne vous demande pas d’avoir un avis sur ma vie ou de devoir me Justifier, je crois que l’on s’éloigne fortement du sujet.
VINCENT DEGREZ : « A moins qu’il ne s’agisse de second degré. »
J’ai vu le documentaire de Des Doyle (2014) qui avait été consacré aux Showrunner et parmi les interviewés figurait Lindelof. Il n’y a guère de second degré chez le personnage. Ce que l’on perçoit, au contraire, c’est une forme d’obséquiosité qui finit par devenir ridicule. Il disait, dans ce documentaire, qu’il avait tellement d’admiration pour J. J. Abrams qu’il souhaitait lui ressembler (sic)…
Pourquoi Watchmen est trop « politiquement correct » :
https://www.ouest-france.fr/medias/television/series/hbo-pourquoi-watchmen-est-trop-politiquement-correct-6565777
Alors déjà que, de base, cette « adaptation » (et vous noterez les énormes guillemets) de Watchmen mais à une autre époque avec d’autres personnages (donc à mon sens pas une adaptation mais une trahison) ne me tentait absolument pas, maintenant c’est certain, je vais l’éviter comme la peste. Et surtout, au-delà de l’échec, au-delà de la mauvaise qualité, ce qui me sidère c’est que, bon sang!, quand tu prétends adapter une œuvre, adapte l’œuvre, n’en fait pas un prétexte à un autre propos!
Je comprends votre point de vue, ceci dit, je pense précisément que, quitte à faire ‘autre chose’, autant y aller à fond et créer un nouveau chef-d’oeuvre, peut-être très différent mais d’un niveau égal, d’exigence, d’intelligence, d’efficacité, de propos politique, etc., que l’original. Prendre « Watchmen » et cracher une telle soupe tiède me paraît, là, oui, une trahison, non du matériau originel proprement dit, mais de son intelligence (et de la nôtre, au passage).
J’étais très enthousiaste a ça sortie .mais au file des épisodes on déchante. Ça se regarde mais de la à parler de chef d’œuvre . Je préfère largement le film . Un critère qui me donne un vis aussi . C’est que si j’aime bien je peux revoir . La pas du tout .