
MOVIE MINI REVIEW : critique de Crimson Peak
Après son kaiju eiga pour les nuls (coucou Pacific Rim, mix grotesque entre Goldorak, Le grand bleu et Independance Day), Guillermo del Toro nous propose de découvrir sa dernière œuvre, le gothique pour les nuls ! L’énergumène mexicain ne rechigne devant aucun cliché, y compris les plus éculés… Crimson Peak est un carnaval de portes ouvertes qui grincent, de manoirs anglais décrépis avec un gros trou dans le toit, de secrets inavouables découverts en 30 secondes chrono, de fantômes rigolos à gogo (avec hachoir incorporé dans la tête), d’amours impossibles et de romantisme noir en papier crépon.
Une jeune blondasse américaine naïve comme les blés qui viennent de naître (la délicieuse Mia Wasikowska en mode pitit oisillon apeuré) tombe éperdument amoureuse d’un baronnet fin race qui l’embarque illico presto dans sa grande bâtisse délabrée paumée dans les landes anglaises imbibées d’argile rouge sang qui suinte de partout (métaphore subtile).
Ce grand hommage (pour pas dire plagiat) désincarné de l’intégrale de Mario Bava et d’Edgar Allan Poe (pour faire très court), aussi respectueux et ambitieux soit-il, marque quand même un recul spectaculaire dans l’œuvre de del Toro (si on oublie Pacific Rim). Disparu le génie thématique et visuel du Labyrinthe de Pan, disparue la mélancolie et le bestiaire flamboyant d’Hellboy II. Del Toro n’est plus que l’ombre de lui-même, qu’un formaliste imbécile de plus (coucou Tim Burton) qui se vautre dans un fan service décérébré dénué de la moindre vie ou de la moindre poésie noire. Contempler cette gigantesque photocopie mécanique et ampoulée se conclure à grands coups de pelle nanarde, d’esprits en CGI moches, de héros immortels et de punch lines débiles, en dit long sur l’abandon artistique total et le cul-de-sac créatif dans lequel se trouve le colosse mexicain.
Le fantôme le plus flippant dans Crimson Peak, c’est celui du talent d’un artiste autrefois génial qui n’a plus rien à dire. Ou pire, qui se contente de satisfaire son public dévoué avec des machins paresseux dignes des productions EuropaCorp…
En salles depuis le 14 octobre
2015. USA. Réalisé par Guillermo del Toro. Avec Mia Wasikowska, Jessica Chastain, Tom Hiddleston…
La critique au Chaton venimeux c’est par là…
Crimson Peak, Bande Annonce 2 VOST par DailyMars
Tu as la plume un peu trop sévère DrNo, si le film est loin d’atteindre le niveau des précédents films de Del Toro, il a au moins le mérite de proposer un film sublime (le plus beau de cette année), ce qui paradoxalement nuit à ce dernier dans sa dernière partie.
En effet si les meilleures histoires d’horreur sont avant tout des histoires d’Hommes, qui interrogent notre humanité, Del Toro se focalise trop sur la maison et lui donne un peu trop d’importance au détriment de son casting (tous impeccable).
Effectivement, l’esthétique gothique est sublime… mais le scénar est d’un vide ! On s’emmerde sec dans cette histoire. C’est fort dommage parce que le Guillermo avait tout ce qu’il lui fallait sous la main niveau décors, acteurs, éclairage, etc. Tout ça pour ça. Mouais…
le scénar n’est pas vide, Del toro raconte (et son co-scénariste) un compte gothique sans effet de manche, sans detours alambiqué inutile.
On peut lui reproché certes d’être conventionnel mais pas d’être vide, d’autant plus que Del toro fait partie ce ces réal qui en disent beaucoup aussi via l’image (logique pour du cinéma, mais nombreux sont les réal sans talent qui ne comprennent pas le medium ). Et dans CP l’image est riche, belle.