
MOVIE MINI REVIEW : critique de Inherent vice
Mais quand Paul Thomas Anderson se décidera-t-il enfin à arrêter de se prendre pour l’historien cynique et divin (et über arrogant) de l’Amérique?
Après le fantastique THERE WILL BE BLOOD (avec du Orson Welles tout partout dedans) et le vaniteux THE MASTER (avec de la mégalomanie tout partout dedans), voici INHERENT VICE (avec de la paresse tout partout dedans), vision délirante et factice d’une Californie 70’s défoncée par les vapeurs de marijuana, parfumée à la cyprine, accompagnant une révolution culturelle sexuello-hippie morte-née. Encore merci la Manson Family!
C’est que PT Anderson, en adaptant pour la première fois l’écrivain culte Thomas Pynchon, se perd corps et âmes dans ses références écrasantes. INHERENT VICE reprend les codes du film noir incompréhensible (coucou LE GRAND SOMMEIL à Howard Hawks) version post-moderne (coucou les chef-d’œuvres irrévérencieux LE PRIVÉ à Robert Altman et THE BIG LEBOWSKI aux Coen brothers) sans jamais savoir quoi en faire ni jamais réussir à les transcender.
Accompagné d’une insupportable voix off qui sert à rien (et absente du livre d’origine) et d’une coolitude frelatée insupportable, le détective privé parano et camé jusqu’aux rouflaquettes Larry ‘Doc’ Sportello (un Joaquin Phoenix aux yeux injectés de sang et au jeu injecté de néant) part mollement à la recherche de son ex-girlfriend disparue dans les méandres du trafique de drogue local et de la perte des illusions libérales d’une Amérique rongée par la guerre du Vietnam (jamais mentionnée) et les turpitudes scandaleuses de son président démoniaque Richard Nixon.
INHERENT VICE tourne totalement à vide. La faute à une mise en scène en cruelle manque d’inspiration, écrasée par le tsunami de dialogues verbeux déclamés par par une horde de guest stars plus inutiles et inconsistantes les unes que les autres. PT Anderson se noie dans l’adaptation impossible de Thomas Pynchon. INHERENT VICE tourne désespérément à vide. Sans le moindre point de vue. Juste l’autocontemplation mégalomane d’un PT Anderson drogué par son propre génie comme tous ces junkies pathétiques qui jonchent ce truc où il ne manque que la participation d’un Dirk ‘John Holmes’ Diggler et de son instrument hypertrophié pour pimenter cet océan de platitude. Au final il ne reste rien de ce délire interminable en carton pâte (jamais drôle malgré toutes les pitoyables tentatives) sensé décrire avec acidité la fin des illusions d’une Amérique naïve (qui n’a jamais existé) plongeant dans la paranoïa et la schizophrénie (le flic conservateur et le détective hippie étant les deux faces d’une même pièce). Juste de l’esbroufe qui vire au vide intergalactique, la grande spécialité de PT Anderson!
En salles depuis le 4 mars
2014. USA. Réalisé par Paul Thomas Anderson. Avec Joaquin Phoenix, Josh Brolin, Katherine Waterston…
Inherent Vice – Bande-annonce (VOST) par cinematon
Bravo pour la critique, mais pourquoi tant de haine ? « Mégalomanie », « vanité » ? Ce n’est pas parce qu’un film est différent qu’il est prétentieux. Au contraire, « Inherent Vice » ne se prend pas au sérieux (on comprend rien et c’est pour ça que c’est bien !.
https://thomasnicolon.wordpress.com/2015/03/04/inherent-vice/
« Bravo pour la critique, mais pourquoi tant de haine ? »
LOL THOMAS, relis la critique bidon de « Gone Girl », et tu sauras ce que c’est vraiment, une critique pleine de haine.
si Anderson arrive un peu a retrouver l’atmosphere du tres bon film The Long goodbye de Altman avec ça gallerie de persos, ça me va…