
MOVIE MINI REVIEW : critique de Les 8 salopards
Bienvenue en enfer ! C’est ce message rempli d’espoir que nous assène Quentin Tarantino dès la scène d’ouverture hypnotique de son 8e film. Un long plan magnifié par la musique sépulcrale d’un Ennio Morricone transfiguré malgré ses 87 printemps ! Une diligence erre dans la neige… Avec à son bord un chasseur de primes moustachu (l’immense Kurt Russel) et sa prisonnière vouée à la pendaison (une Jennifer Jason Leigh dans le rôle de sa vie). Mais un duo mal assorti va venir s’incruster (le major Marquis Warren, un autre bounty hunter, l’incontournable Samuel L. Jackson et le shérif Chris Mannix, Walton « l’homme au sourire le plus flippant d’Hollywood » Goggins, un nostalgique de la confédération) et tout ce beau monde va se retrouver, face à un bien étrange quatuor, dans un relais paumé dans ces montagnes neigeuses impénétrables qui ont donné lieu à tant de westerns mythiques (Le Grand Silence à Sergio Corbucci, Pale Rider à Clint Eastwood, La Chevauchée des bannis à André De Toth). Un huis clos vénéneux se met lentement, très lentement, trop lentement en place (la première partie frise le soporifique verbeux), avant un déferlement de violence orgasmique, typique du cinéma taré de ce grand taré de Quentin Tarantino… Un Tarantino qui abandonne ses relectures postmodernes si passionnantes du cinéma de genre pour plonger corps et âme dans un cauchemar…
Avec Les 8 Salopards, Quentin nous invite au théâtre… Un théâtre de l’absurde… Un théâtre sépulcral… Un théâtre de souffrance, de mort et de folie pure qui rappelle les climax les plus fous de sa filmographie (le final de Reservoir Dogs et la scène de la taverne dans Inglourious Basterds) ! Jamais les tensions raciales et sociales n’auront été aussi exacerbées… Les plaies de la guerre de Sécession ne semblent jamais vouloir se refermer ! Ces cowboys impitoyables irradient de haine et de démence. Avec en parangon de saloperie vertueuse un Samuel Jackson hallucinant ! Un ange exterminateur démoniaque… Qui rend une justice implacable avec un sadisme infernal…
Fini de rire ! Tarantino livre une œuvre hautement politique, prophétique et crépusculaire (qui résonne furieusement avec l’actualité), le manifeste d’une humanité condamnée à s’entretuer dans un torrent de sang et de rage, sans le moindre espoir de salut… Un putain de traumatisme dont on se relève péniblement. Cette fois, les codes du western sont transfigurés (à l’inverse du bancal Django Unchained incapable de s’en affranchir) pour s’adonner à un collage sensoriel et visuel inédit, la fusion entre le western et le cinéma gothique (même si ce grand malade de Lucio Fulci et d’autres s’y étaient déjà essayés). Ce nihilisme gore, poussé à l’extrême (âmes sensibles s’abstenir !), trouve ses racines chez John ‘The Thing’ Carpenter, Clive ‘Hellraiser’ Barker, Sam ‘Evil Dead’ Raimi, Roman Polanski et chez ce taré viscéral de David Cronenberg ! Pour un résultat qui dépasse l’entendement, un spectacle dégueulasse à la limite du soutenable.
Tarantino est définitivement le seul à oser et pouvoir s’aventurer sur ces chemins tortueux qui mènent à cet opéra mortifère, qui synthétise la paranoïa contemporaine pour la faire éclater, au milieu d’un geyser de tripou fumant, dans une apocalypse apocalyptique !
Les 8 Salopards est un film fou, un geste de kamikaze… C’est la première fois que Tarantino est aussi sérieux et sombre dans un film. L’humour noir est toujours là mais pas cette légèreté ludique qui imprégnait chacun de ses films. On passe en une microseconde d’une léthargie savamment entretenue à un déferlement de violence suffocant qui semble ne jamais vouloir s’arrêter avant la disparition totale de l’espèce humaine ! Houlala il a pas l’air bien dans sa tête là, le Quentin… Et il vient tout simplement de prendre le plus grand risque de sa vie… On se sort pas indemne d’un film comme ça…
En salles depuis le 6 janvier
2015. USA. Réalisé par Quentin Tarantino. Avec Kurt Russel, Samuel L. Jackson, Jennifer Jason Leigh…
Les 8 Salopards (The Hateful 8) Bande Annonce VOST par DailyMars
Je suis content de revoir Kurt Russel un peu plus souvent ces derniers temps. Bon pas que dans des bons films malheureusement. Art of steal, mou et pas original pour deux sous. F&F7, il doit être le seul à bien jouer là-dedans mais il faut se taper tout le reste autour. Bone Tomahawk, il a déjà les moustaches et ce film western-gore très bavard mais avec quelques scènes bien sales est assez décevant dans l’ensemble.
En tous cas, la bande-annonce suinte le huis clos qui va mal finir.
Rohlala j’avais un peu oublié cette sortie avec Star Wars. j’ai eu peur que tu massacre le film juste avant noël et la tu m’envoie du rêve.
Si même toi tu a apprécier je vais forcément prendre mon pied devant ce film. J’ai hâte!!
Hello,
C’est son 9ème film et pas son 8ème ! Je ne comprends pas pourquoi je lis cette erreur partout…
c’est annoncé dans la bande)annonce…
Il doit avoir honte de l’un d’entre eux 😉
Salut!Enfin quelqu’un qui s’y connait un peu!Je pensais etre la seule a avoir remarque que c’était son neuvieme film.Eh oui kill bill 1 etkill bill 2 sont deux films bien distincts ,j’en veux pour preuve la duree de chaque film ,ainsi que le budget depense bien distinct de chacun.Tu lis cette erreur partout parce que les gens sont nuls.Nous,nous sommes des passionnes ,donc nous sommes dans la verité.
Tout dépend si on considère Sin City comme l’un de ses films, comme il n’était pas tout seul dessus…
Pour le décompte de sa filmo ça dépend si on comptabilise Kill Bill comme deux films ou un seul !
Ouais, enfin ça dépend quoi 🙂
Voici la liste : Reservoir Dogs, Pulp Fiction, Jackie Brown, Kill Bill 1, Kill Bill 2, Boulevard de la mort, Inglorious Basterds, Django, Hateful 8. C’est pas compliqué, ça fait neuf. Il suffit juste de faire son travail….
Ouais, mais ça dépend aussi 🙂
Heu cher Laurent puisque manifestement tu es tres a cheval sur la vérification des infos, il ne t’aura pas échappé qu’à l’origine, Kill Bill est un seul et meme film, tourné comme tel, mais dont les distributeurs ont ordonné et imposé à QT une sortie en deux parties, pour des raisons purement commerciales. Kill Bill est un seul et meme film. Je te laisse refaire le compte maintenant et bonnes fêtes à toi sinon !
Bonjour,
En fait non, Kill Bill vol.1 et Kill Bill vol.2 sont 2 films distincts puisqu’ils sont sortis à 2 moments différents (2003 et 2004) et que cela a été voulu comme tel. Ils sont donc techniquement distincts et sont de toute façon traités ainsi par la critique (le Vol.2 étant considéré comme plus « bavard » et, dans l’ensemble, moins aimé que le vol.1). Je vous laisse donc refaire le compte maintenant avec vos petits doigts boudinés et vous souhaite de bonne fêtes !
Laurent, vos propos rejoignent ceux de John Plussken lorsque vous dites que les deux volets de Kill Bill sont sortis à deux moments différents : c’était la volonté des Weinstein et de Miramax, mais pour Tarantino, il ne s’agit bien que d’un film (il nous parle suffisament souvent de sa version « intégrale » pour en être convaincu). Les distributeurs se sont servis justement du fait qu’il y est deux parties distinctes dans son film pour le convaincre de le couper. Donc selon Tarantino, on a bien huit films, et de toute manière, d’autant plus que c’est lui le réalisateur, il peut bien les compter comme il veut !
Et pour en revenir aux 8 Salopards, pour ma part se fut encore une claque, malgré un démarrage un peu difficile c’est vrai, où, n’ayant pas vu de bandes annonces, je me demandais vraiment où le film allait m’emmener.
well and good
before DJONGA DONGA MANGA 8 SALOPARD THE LOVEFULL MOIN BIEN. RESON IMPORTANT Q TARANTINO NEVER PLAY A ROLE IN THIS 8 OWN FILM.DJONGO MEILLEURE MOMENTS PRISE ANGLE CAMERA 10 MINUTES CETTE GENIE JEU LA ROLE EXPLOSE.BACKGROUND STRENTH OF THAT MOVIE.WE HOPE ALL HE WILL PLAY ROLE IN COMING HIS OWN MOVIE.
Sinon,a part cela n’ya t’il rien qui vous choque sur l’affiche banniere des huit salopards?
Je me demande si ce n’est pas Tarantino lui même qui confonds les 8 et les 9 exprès et comme je vois qu’ici on aime bien la compta j’aurais peut être une réponse vous en comptez combien des salopards dans la mercerie ?!
Moi, ce qui m’a surtout frappé dans les 8 salopards, ce n’est pas un « nihilisme gore », mais c’est la maestria du réalisateur Quentin Tarentino. On a un film constitué de deux huis clos, d’abord dans une diligence, puis dans une auberge, et il arrive à tenir en haleine pendant 2h48 ! En fait le film est construit comme un Whodunit ( qui l’a fait ? ), c’est à dire un scénario à la Agatha Christie, un policier donc en quelque sorte. Il y a des outrances, une grande violence, parfois sourde, de temps en temps qui éclate, mais il y a aussi une histoire d’une amitié improbable qui se noue au milieu de tout ce charivari. C’est vraiment très bien fait, c’est du cinéma autant sensuel, par la qualité de la réalisation, que cérébral, vu que le film tient aussi sur ses dialogues. Vraiment super.