
MOVIE MINI REVIEW : Her
Il s’en passent de bien belles dans le cerveau du dedans du crâne de la tête à Spike Jonze. Depuis l’étourdissant DANS LA PEAU DE JHON MALKOVITCH, cet ancien clippeur fou nous balance régulièrement ses visions étranges et mélancolique de l’humanité. Avec HER, qu’il a écrit lui-même, Spike nous propulse dans le futur. Un futur bizarre, néo-retro-50’s–lofi-bidule tout en couleurs pastel délavées et pantalons en tweed remontés jusqu’aux aisselles (je veux mourir avant de devoir porter ça bordel! nddn). Bref on erre dans les recoins cérébraux spinaux d’un designer scandinave dépressif viré de chez Ikea.
Theodore à les glandes. Et pas à cause de son prénom. Il est tout malheureux dans son pitit cœur d’artichaut à moustache. L’amour de sa vie l’a plaqué, plus rien n’a d’importance pour lui dorénavant. Et c’est pas son boulot débile, écrivain de vraies-fausses lettres pour authentiques familles paresseuses, qui va l’aider à s’en sortir. Il s’achète, sur un coup de tête, le nouveau système d’exploitation bidule de son ordinateur à oreillette. Un truc à base d’intelligence artificielle. Et il va tomber éperdument amoureux de ce logiciel à la voix de velours d’ange (c’est Scarlett Johansson qui nous submerge avec sa voix rauque et horriblement érotique). Bref, Theodore a le disque tout dur pour Samantha. Et elle va pas être facile facile à gérer cette relation aussi virtuelle que réelle.
La solitude du monde moderne, l’incommunicabilitude des gens, l’introspection mélancolique à go-go, et l’amour absolu et impossible… C’est le code source de HER. Dans un monde déshumanisé où tout le monde parle tout le temps mais jamais à personne Theodore va faire le deuil de son mariage raté et découvrir la puissance numérique de sa girlfriend codée. D’I LOVE YOU à GHOST IN THE SHELL en passant par A.I. INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ou le méconnu ELECTRIC DREAMS, la relation humain/ordinateur nous a offert une pelletée de films plus ou moins passionnants. Spike Jonze s’y colle lui-aussi, avec son style inimitable, l’éthéré-monumental. Tout est tout le temps contenu, en dedans, épuré et limite prétentieux voire soporifique.
En fait il y a deux films dans HER. Celui, classique et interminable, sur Theodore et celui, passionnant et un peu trop mis de côté, sur Samantha, l’intelligence artificielle qui découvre le monde. Et malheureusement, y en a que pour les aventures de la bite à Theodore. On se fout très vite de ce mec insipide (l’ectoplasme Joaquin Phoenix, au jeu horriblement limité). Jonze se plante gentiment là où Mamoru Oshii excellait dans l’immense GHOST IN THE SHELL. Réussir à donner vie et sens à cette intelligence artificielle avide de connaissance et de vie. Dommage…
Bref c’est très joli (faut aimer l’austérité névrosée) mais assez insipide quoi…
En salles depuis le 19 mars
2013. USA. Réalisé par Spike Jonze. Avec Joaquin Phoenix, Amy Adams, Scarlett Johansson…
La critique à pliskounet c’est par là…
Je n’ai absolument pas eu le même ressenti que toi.
Enfin, à part pour les codes vestimentaires du futur proche.
Mais je ne trouve pas que le film soit mièvre ou qu’il se dissipe en développant des intrigues inutiles.
Déjà, je pense que tu seras un peu esseulé quant à ton avis sur Joaquin Phoenix (mais bon, on a tous des opinions isolées sur certains acteurs).
Pour ma part, j’ai adoré le film.
Je trouve que le futur (mis à part les choix esthétiques peut-être) sonne terriblement juste dans ses évolutions, que les relations de Théodore sont un passage nécessaire pour offrir une comparaison avec sa relation avec Samantha.
Le film prend par ailleurs une direction très intéressante et assez originale (je n’en dis pas plus pour ne rien spoiler).
Je trouve par ailleurs ta critique assez réductrice.
Le film est quand même plus subtil que ce que tu décris.
Enfin, les gouts et les couleurs…
Dr No, tu es mon praticien bidule préféré.
J’ai vu ce truc qui s’appelle HER et je me suis globalement ennuyé parce que c’est plan plan et interminable et Phoenix y est pour beaucoup.
Comme dans un film Français, les personnages n’ont aucun problème d’argent, ils vivent dans la bourgeoisie éthérée de villes hygiéniques sans pauvre, sans mauvaise bouffe, sans stress et n’ont que des problèmes sentimentaux dans la vie. Pauv’ piti choux.
Comme dans un film Français, ça bavarde beaucoup trop parce qu’au fond dans le film de Spike Jonze, il n’y a rien à montrer à part quelques décors froid et vides et l’ascenseur le plus lent du monde. Le job du héros est une escroquerie anachronique. Aujourd’hui des logiciels sont capables d’écrire des textes, alors dans le fiouture…
A un moment je me suis dit que le film allait explorer la piste du piquage de job par l’OS super intelligent. Mais non.
Je ne sais pas quel pervers s’est mis en tête que Scarlett Johanson avaient une voix sexy mais en ce qui me concerne son timbre rugueux et grave me laisse de marbre.
Je suis d’accord avec toi, le personnage le plus intéressant est l’OS pas le geek dépressif bi-dimenssionnel qui avec sa moustache ressemble à un Magnum rachitique.
Non seulement l’OS est LE personnage le plus intéressant mais surtout à chaque fois qu’on l’entend, on voit Scarlett. C’est la raison pour laquelle dans la scène où une inconnue veut prêter ses traits à l’OS pour avoir un rapport physique avec son geek friend, ça ne fonctionne pas du tout.
Bref, pour ma part, je trouve ce film largement surestimé.
Mais bon, ça commence à devenir une habitude ces derniers temps.
ben merci!
en fait, et j’ai complètement oublié de l’écrire, je pense que Jonze aurait du faire la scène à trois AVEC SCARLETT! Ça aurait rendu le film carrément plus malsain et ouf!
Encore une fois, le film n’est pas tant une réussite pour ce qu’il montre grossièrement que pour ce qu’il suggère.
Le film ne montre personne avec des problèmes d’argent ?
Hors sujet, il n’exclut pas le fait qu’il y ait des pauvres et ne prétend pas dresser un portrait des classes sociales de toute façon…
Il parait d’ailleurs logique que les gens ayant de faibles moyens dans le futur ne puissent pas avoir accès aux technologies exploitées dans le film.
Rien à montrer à part des décors froids ?
C’est normal, dans un scénario les décors sont censés être une incarnation des personnages, ou des enjeux du film (voir par exemple le manuel d’écriture cinématographique de John Truby).
En l’occurrence, ces décors servent parfaitement le film.
La même remarque s’applique à son travail, le film ne cherche pas à être réaliste sur ce point, il ne s’agit que d’un symbole supplémentaire.
Quel intérêt aurait présenté le traitement du « piquage de job » par l’OS ?
Encore une fois, tu recherches davantage un film de sf sur les confrontations entre les classes sociales, les conflits liés à la richesse…
Tu ne cherches pas à critiquer ce film pour ce qu’il est, tu lui reproches de ne pas être un autre film.
Si je critiquais 12 years a slave suivant ton raisonnement (poussé à l’extrême), pourrai dire que ce n’est pas un bon parce que je n’ai pas ri une seule fois !
Une critique, pour avoir un intérêt, doit être basée sur le film.
Tes seuls arguments en fin de compte sont :
– le film est « plan plan »
– Scarlett n’a pas une voix sexy
– Joaquin est « un geek depressif bi-dimensionnel » (ce qui est en soit ne serait déja pas mal. Les films Hollywoodiens peuvent rarement se vanter d’offrir ne serait-ce que deux dimensions à leurs personnages).
Pour revenir sur le film, il s’agit de l’exploration d’une relation, du deuil, de la difficulté à tourner la page, à nouer des liens dans une société ou l’hyper-connexion nous a séparé de la réalité (sans exagération puisque les gens continuent de se voir entre ami, d’avoir des familles etc…).
Les personnages principaux en souffrance vont réapprendre à aimer, à exprimer leurs sentiments et à communiquer grâce à des OS qui, dans le même temps vont découvrir ces sentiments.
La thématique du corps est par ailleurs exploitée avec brio.
Tu as tout dis, je suis à 1000% d’accord avec ta critique.
Moi j’ai trouvé ce film fabuleux (malgré ses quelques faiblesses).
Le thème de la cyber dépendance est bien traité je trouve. Ce film amène beaucoup de question sur ce que pourrait devenir notre futur, peut-on tomber amoureux seulement d’une voix, et quelle voix! (Scarlett :love:)…
J’ai beaucoup aimé le look néo-retro-50′s–lofi-bidule qui amène de la poésie au film.
Ce film m’a fait penser sur certains point au très bon 500 day for Summer 🙂
Yep, pas fan de Spike Jonze du tout je suis quand même plutôt dans la team Plissken pour ce film, même s’il ne m’a pas touchée de façon aussi personnelle.
J’ai pensé la même chose que toi Dr No au tout début de la scène avec le double corporel de Samantha, jusqu’à ce qu’on entende la voix de la doublure, donc la faire jouer par Scarlett était impossible … à moins qu’elle ait parlé du nez exprès … mais là c’était trop ridicule.
Be seeing you,
Mentine
elle était pas obligé de parler.
en fait je pense que Spike Jonze n’ne a jamais eu l’idée!
Et bien pour une fois, je suis presque entièrement d’accord avec vous, Dr. C’est rare sur un film qu’autant de gens apprécient (d’habitude, je suis plutôt dans la masse des « gens »). Mon seul point de divergence est que je trouve que Joaquin Phoenix est un acteur fabuleux. Il porte le film tout seul. Mais je me suis horriblement ennuyé dans ce film. Mis à part le fait que je pense qu’une relation amoureuse sans rapport charnel soit selon moi impossible (mais admettons), je trouve que le final est complètement incohérent.
SPOILER
Qu’on m’explique comment le héros peut se relever aussi rapidement de la disparition de son amour virtuel, un amour qui ne peut pas avoir d’égal, alors qu’il a déjà eu autant de mal à se remettre de son divorce ? Il avait trouvé la femme parfaite, elle disparait, et bien tant pis, la vie continue ? Ca me serait arrivé à moi, franchement, je pense que je me serais foutu en l’air.
Un autre point m’a gêné : pourquoi tout le monde (à part l’ex femme, qui de toute facon est tout de suite présentée comme une névrosée bidule) semble trouver normal qu’on puisse tomber amoureux d’une intelligence artificielle ? Mais merde, c’est la fin de l’humanité si une chose pareille arrive. J’aurais été les autorités, j’aurais demandé à ce qu’on débranche la machin tout de suite. J’ai d’ailleurs cru que c’était ce qui arrivait au moment de la mise à jour de l’OS…