
The Dead don’t die : Jarmusch plus mort que vivant
Dans un bled paumé, Bill Murray et Adam Driver affrontent des hordes de zombies. Une parodie pas drôle, un film politique bas de plafond : Jim Jarmusch en voie de zombification.
C’était l’ouverture de Cannes.
Un « film de genre », comme disent les critiques et professionnels de la profession, avec des gros morceaux de zombies dedans.
Un film envisagé comme un défilé de stars indé : Bill Murray, Chloë Sevigny, Adam Driver, Tilda Swinton, Steve Buscemi et encore plus pointu, Tom Waits ou Iggy Pop.
Un film méta.
Un film politique.
Un film de Jim Jarmusch.
Voilà.
Sauf que Jarmusch, 66 ans aux fraises, est en perte de vitesse et d’inspiration depuis quelques années déjà. Il n’a plus rien à dire, alors il tente de retrouver son tempo nonchalant, sa cool attitude, sa poésie très beat generation, remixe ses célèbres travellings latéraux, plaque ses boucles de guitares électriques, filme ses acteurs interdits, comme absents à eux-mêmes et aux autres. Las, rien ne fonctionne. En roue libre, JJ patine dans le rien, le gore et Z. The Dead Don’t Die est pire qu’un mauvais film, c’est un film inutile. Un cinéaste en voie de zombification ?
Sauf qu’un film politique qui te dit que le libéralisme, eh bien, c’est pas bien, la société de consommation non plus (hello Zombie de George Romero), que Trump est trop méchant, et, in fine, que les humains sont plus zombies que les zombies eux-mêmes, c’est juste embarrassant.
Sauf que le film méta se résume à deux vannes d’Adam Driver qui sait ce qui va arriver car il a lu le scénario (Bertrand Blier, sort de ce corps !).
Sauf que la plupart des stars n’ont rien à jouer. Ça te fait marrer de voir Iggy Pop claudiquer en roulant des yeux comme une star du muet et ânonner « Coffee, coffee » ? Un enterrement de première classe !
Sauf que les zombies de parodie de JJ ne font pas rire, ne font pas peur, simplement pitié.
C’était l’ouverture de Cannes…
The Dead Don’t Die
Réalisé par Jim Jarmusch
Avec Bill Murray, Adam Driver, Tilda Swinton.
En salles le 14 mai 2019
Ah mince! le dernier Jarmush exécuté proprement, une balle entre les deux yeux…
J’irai quand même le voir, en souvenir de Ghost Dog et pour Bill « s’il te plait Dieu, fais qu’il soit immortel pour de vrai » Murray.
Vincent, dites-moi ce que vous en avez pensé…
Bon… Bon… Bon! Je n’ai pas votre plume alors je vais être cash:
Rhooooo! quelle déception!
Ça commence bien pourtant, j’adore le style lent, presque paresseux des films de Jarmusch, ses travelling onctueux où l’on devine juste ce qu’il n’a pas envie de nous dire, cette tricherie stylistique qui donne la profondeur à ses personnages qu’on a envie de leur donner (ai-je précisé que Ghost Dog est dans mon top 10 perso?).
Ben là, en plus d’être paresseux, Jim s’endort carrément et nous avec. Il n’a rien à dire sur le sujet, ne s’en sert même pas, c’est juste une galerie de guests (Tilda Swinton en Kill Bill est géniale, Iggy Pop c’est rigolo deux minutes) qui se succèdent pour parodier ou rendre hommage à d’autres monuments du genre.
Bill Murray est en service minimum en plus. Impassible/flegmatique de bout en bout, comme on l’aime, sauf que t’as l’impression qu’il se lève de son lit en mode radar à chaque plan.
J’aimerais dire que la technique sauve un peu le coup (comme dans les films de Nolan), mais même pas.
Je suis dégoûté… au cas où ça ne se sent pas.
Monsieur Godin, vous l’aviez déjà exécuté proprement une balle entre les deux yeux; prenez les bras, je tiens les jambes, on va l’enterrer discrètement dans un coin et faire comme si c’était jamais arrivé.
Rien que la vue de la bande annonce était ridicule…pour le reste mise à part pour perdre du temps ou être payé a rédiger une nécro sur cette merde ,ne jamais le visionner sera un grand plaisir.