
The Walking Dead : on ne marche plus ! (bilan de la saison 3)
Démarré pied au plancher, le troisième cru de la série phénomène retombe comme un soufflé, nous laissant dramatiquement sur notre faim dans un final d’une non-intensité particulièrement frustrante. Désolé, camarades supporters du show (qu’on aime aussi malgré tout) mais là, on va sortir les crocs.
ATTENTION : CET ARTICLE COMPORTE DES SPOILERS MAJEURS SUR L’INTRIGUE
On ne va pas s’étendre ici sur les raisons exactes du départ brutal du showrunner Glen Mazzara et son rapport éventuel avec la dégringolade qualitative de The Walking Dead sur ses huit derniers épisodes. D’abord parce que l’intégralité de la saison 3, qui s’est achevée dimanche sur une sinistre impression de bâclage et d’indigence scénaristique après un départ en fanfare, était déjà écrite et tournée avant l’annonce officielle de la démission/renvoi de Mazzara. Ce dernier était donc en poste sur l’ensemble de la production des 16 épisodes (y compris leur post-production et montage final). Ensuite, nous n’avons pas en l’état assez d’informations pour savoir ce qui s’est réellement passé dans (et autour de) la writing room entre Mazzara et Robert Kirkman, créateur de la BD et producteur exécutif tout puissant de la série.
A quel moment la lutte de pouvoir entre les deux hommes, qui s’est soldée par la victoire de Kirkman, a-t-elle fini par nuire au “work flow” de la production ? Auquel des deux doit-on exactement les pistes boîteuses validées dans cette seconde moitié de saison ? Glen Mazzara a-t-il pu sereinement travailler avec un Kirkman chouchouté par AMC et de plus en plus intrusif dans le processus créatif (il ne goûtait visiblement pas le traitement plus musclé de Mazzara, le jugeant contre nature par rapport à l’esprit de la BD) ? Bref, un peu les mêmes questions qu’au moment du départ/renvoi de Frank Darabont un an plus tôt et ce ne sont pas les commentaires comme toujours lénifiants de Gale Anne Hurd, championne toutes catégories de la langue de bois, qui nous aideront à y voir plus clair.

J’ai un bandeau à l’oeil et je tire bien fort la tronche : je suis badass, ok ?
Peu importe au final, du moins dans le cadre de cette review, de connaître le responsable de la situation mais une chose est claire : du 3.9 au 3.16, cette seconde partie de saison n’aura eu de cesse de décevoir et le yoyo qualitatif de The Walking Dead commence à devenir lassant. C’est vrai quoi, flûte : après un excellent pilote en 2010, la mini-saison 1 mordait la poussière jusqu’à un final édifiant de paresse, suivi d’une saison 2 au départ catastrophique avant une épatante reprise en main à mi-parcours et une première moitié de saison 3 flamboyante. Patatras : sur l’ensemble de la seconde moitié, les épisodes semblent retomber dans les travers de la première saison : l’action se traîîîîîîne, les héros geignent et surtout, les scénaristes renouent avec l’art de la fausse bonne idée n’aboutissant qu’à du mou. Une fausse bonne idée, c’est quoi, coco ? Hé bien vois tu mon garçon, c’est une idée qui sur le papier fait vachement cool mais qui, dans son exécution, ne fait rien qu’à ralentir l’action et produire du caca. Exemple : l’arc narratif autour de la relation fraternelle torturée entre Daryl Dixon et son psychopathe de frangin Merle. Ressort dramaturgique classique remontant à la Bible (Cain et Abel, tout ça…), producteur potentiel d’émotions révélant les déchirements internes des personnages… ce canevas n’aura accouché à l’écran que d’une suite de scènes laborieuses et bavardes.
Ca sentait déjà mauvais à la fin de l’épisode 3.8 (Suicide Kings) avec ce pseudo-duel, façon Thunderdome d’un Mad Max 3 du pauvre, entre Daryl et Merle sous la houlette de ce salopard de Gouverneur. Visuellement cheap, l’idée se soldait par un cliffhanger peu électrisant auquel l’épisode suivant allait apporter une issue sans relief et surtout matrice d’interminables atermoiements pleurnichards de Daryl autour de son frère-dont-il-aimerait-tant-faire-un-type-bien. La sous-intrigue totalement inutile de leur brève escapade en forêt, suite à l’exclusion de Merle par Rick après l’évasion de Woodbury, est révélatrice de ce sentiment de girouettes que nous auront donné les scénaristes cette saison. Autre fausse bonne idée : les retrouvailles de Rick avec Morgan, retranché depuis l’épisode pilote dans sa maison et devenu à moitié fou dans l’épisode Clear (un épisode entier de palabres dans une maison) ou encore les “négociations” de Rick avec le Gouverneur dans un face à face prétendûment badass et tendu dans le 3.13 Arrow on the doorpost (un épisode entier de palabres dans un hangar).
Avec le recul, c’est tout l’affrontement entre les deux camps Rick/Gouverneur qui semble avoir été mal géré, faisant littéralement passer les zomblards au second plan au profit d’intrigues psychologiques dont, il faut bien le dire, on se carre royalement pour la plupart d’entre elles. Je ne parle même pas de personnages qui auront brillé par leur inutilité (coucou Carol, Hershel et Beth !) voire du gâchis relatif de celui de Michonne : la prestation très correcte de Danai Gurira n’est pas en cause mais là encore, les scénaristes semblent n’avoir simplement jamais su vraiment quoi faire de la sabreuse, plutôt en retrait dans cette seconde moitié de saison. Quant au Gouverneur, rien à faire : malgré tous les efforts de David Morrissey, je n’ai jamais réussi à ressentir avec lui le dixième de l’effroi que m’inspirait son terrifiant modèle dans le comic book. On comprend qu’une série télé se doive d’expliciter davantage la psychologie de ses protagonistes mais la rationalisation des actes du Gouverneur n’aboutit à rien d’autre qu’à son édulcoration. A l’écran, il est “juste” un bad guy ordinaire rongé par sa violence. Dans la BD, c’était un fou dangereux dont la sauvagerie et la gratuité des actes en faisaient un animal imprévisible et proprement intimidant.
Au rayon personnages trop cuits, j’allais oublier Andrea, la mouche du coche, qui aura passé son temps en allers-retours d’un camp à l’autre, avant une petite partie de cache cache bien inutile avec un David Morrissey se prenant pour Robert Mitchum dans La Nuit du chasseur. Le sort expéditif réservé à la blonde jadis badass, dans un hors champ idiot et peu efficace, reflète lui aussi les carences terribles d’efficacité de la série à ce stade de son histoire. Et Rick Grimes ? Encore la logique du « tout ça pour ça » : il voyait la défunte Lori partout et, Ô miracle, après avoir pris une décision moralement salutaire en dernière instance, sa psychose hallucinogène est guérie ! Mais où est donc passé le Rick en pleine descente aux enfers psychotique de la BD ? Saluons en revanche la perspective d’un Carl nettement plus dangereux, abattant à bout portant un gamin en fuite lors que l’assaut raté de la prison par les hommes du Gouverneur. Espérons que la saison 4 ne laissera pas cette direction en fiche. La plus grande frustration revient cependant au season finale, qui atteint sans peine son homologue de la saison 1 sur l’échelle du foutage de gueule tant il ne tient aucune des promesses de début de saison. La soi disante “guerre” entre le camp de Rick et la communauté du Gouverneur accouche ainsi d’une putain de souris et se termine dans une ahurissante ambiance “alleluiah” absolument indigne du magnifique final hyper tendu de la saison 2.

Maggie, d’humeur machette en ce début de saison 3 qui promettait le meilleur. Mais ça, c’était avant. (Credit: Gene Page/AMC)
A l’heure du bilan, The Walking Dead nous laisse de nouveau sur notre faim et donne une furieuse envie de mordre les scénaristes. Nous l’avions retrouvée en pleine forme et décidée à privilégier une approche à base d’actes et d’action plutôt que de blabla et sous intrigues personnelles proches du soap. Un choix payant puisque non seulement les épisodes semblaient filer à la vitesse du son, mais ils dégageaient parallèlement une charge émotionnelle foudroyante – on n’est pas prêt d’oublier les morts de T-Dog et Lori. Las, inexplicablement, The Walking Dead termine son troisième printemps en se prenant de nouveau pour une série d’auteur et retombant ainsi dans ses pires défauts. Seuls les maquillages toujours bien cradingues supervisés par Nicotero, complétés par de très correctes projections sanglantes en CGI (c’est assez rare pour être souligné), semblent faire leur job.
Vague réconfort : Kirkman vient tout juste de déclarer que la saison 4 serait très différente et bien plus recentrée sur la menace des walkers. Un aveu en soi mais, bien refroidis par une fin de saison 3 sans tripe, on attend désormais de pied ferme et l’estomac dans les talons un renouveau créatif d’envergure pour l’an prochain. Espérons que Scott Gimple, promu showrunner après le départ de Mazzara, saura mener sa barque et travailler harmonieusement avec Kirkman, dont les désidératas semblent vraiment faire force de loi aux yeux d’une AMC soucieuse de ne pas se couper de la fan base du comic book. Tu m’as bien entendu, Robert ? Rendez-vous en octobre 2013 pour ta saison 4 avec de la tripe et du cerveau, pas du mou pour le chat !
Alors ou j’ai raté un personnage, ou tu as appelé Beth par le vrai nom de son actrice Emily mon cher James Kevin ?
(soupir)… oui…. corrigé…. (re-soupir)….
Non mais je me suis dit « P’tain il a raison, elle était tellement insignifiante que je sais plus qui sait ! ».
Sinon, j’ai un peu plus apprécié que toi (ou je serais moins sévère c’est selon). Quand on y réfléchit bien, c’est la première fois qu’ils ont à faire avec une groupe armé et réfléchi (et vivant), même si le blabla était chiant,je considère plus normal qu’ils veulent y réfléchir deux mn de plus avant de foncer dans le tas que pour les zombies. Mais ça restait moins palpitant que la partie 1 c’est sûr…
Pour la fin, elle est frustrante, mais je l’ai trouvé tellement innattendue que ça m’a fait marrer. J’ai dû mal à croire qu’on aura pas droit à notre règlement de compte en saison 4 voir même dès le premier épisode…
Et pour Morrissey en Gouverneur, je te rejoins parce que j’ai lu le comic et le bouquin après d’ailleurs, avec Penny…
Voilà, pas aussi bien qu’avant loin de là mais pas désagréable non plus, la ferme ayant été traumatisante pour moi !
Ohlala, tous ces rebondissments étaient à prévoir, effectivement depuis le pilote en 2010… Excellent pilote, suite pourrie… Quand une série connait autant de hauts et de bas (ok, surtout des bas), je n’insiste pas, la saison 4 ne mériterait que du dédain pour ne pas encourager à produire plus de médiocrité!
En ce qui concerne nos amis zombies, une excellente série britannique qui part sur de bonnes bases: In the flesh. A essayer pour remplacer The walking dead?
Pas mieux pour In The Flesh, mini-série intelligente.
Quelle déception cette 3ème saison, bordel. Déjà la deuxième flirtait dangereusement vers l’ennui le plus total, mais avait quand même réussit à lâcher les chevaux sur la fin. Autant là, l’accumulation de mauvais choix scénaristiques, d’histoires survolées, de comédiens faisant plus office de figurants qu’autre chose et de plans cam foireux rendent le tout bien indigeste.
Je préfère ne pas parler du charisme d’endive du gouverneur. ils ont quand même réussit à rendre cette lutte entre les deux aussi passionnante qu’une élection municipale
Une série qui devient dangereusement énervante tant le potentiel des comics est énorme , et pourtant à chaque épisode on y croit, on attend de l’ épique comme il y en eut tant dans la 1ère saison, et pis que dalle.
En gros, une série mort vivante, dont vous avez très bien dépeint le triste portrait.
Des choses intéressantes dans ce bilan, quelques remarques :
– J’ai envie de dire que la première partie de la saison a de la chance d’être suivie par la seconde. Elle laissera de meilleurs souvenirs, mais dans les faits tout ce qui se passe autour du Gouv/Andrea/Michonne la Muette puait déjà grave. La seul point positif des 8 derniers ép, c’est que Michonne aura commencé à claquer des blagues de tps en tps…
– A propos de Kirkman/Mazara : « il ne goûtait visiblement pas le traitement plus musclé de Mazzara, le jugeant contre nature par rapport à l’esprit de la BD ». Ca vient d’où cette histoire? Ca m’intéresse, mais je n’ai lu ça nulle part, donc j’adorerai pouvoir lire la source.
PS : Faudrait ptêt penser à trouver une traduction à « badass »… Une fois ça va, mais partout…
Je plaide coupable pour Mazzara/Kirkman, étant donné que je suis infoutu de retrouver le lien que j’avais vu passer qui racontait des bruits de couloirs (on n’a pas mieux, hélas, et on n’aura jamais mieux) sur le fait que Kirkman trouvait que ça avançait trop vite, que Mazzara « cramait » trop l’histoire.
Le truc le plus repris vient des divergences de visions entre Kirkman et Mazzara. AMC a clairement penché pour Kirkman, qui a vraiment les mains sur son bébé.
RePS: Mauvais cul ? Non, sérieusement, c’est le titre de la rubrique, on ne va pas le changer tous les jours !
« GraveCool », rien de littéral, mais c’est aussi ridicule! Mais c’était pas pour la rubrique, il y en a 3 rien que dans ce bilan! 🙂
J’ai trouvé ça qui va dans le sens de ce que vous rapportez : http://www.uproxx.com/tv/2013/01/heres-why-glen-mazzara-was-booted-as-the-walking-dead-showrunner/
C’est un peu le mot du mois au Daily Mars, donc on matraque ! 😉
@ Jean : entièrement d’accord avec toi sur l’abus de badass hors la série qui est consacrée à ce terme, c’est too much ! Dont acte.
Si toi aussi tu es pour Le Gouverneur dans le Top 100 des badass…
Je comprend pas l’aura qu’a acquis le gouverneur. Il était incroyable dans le comicbook mais sa transposition a l’écran fait pale figure.
La saison était pas trop mal!
Je continue de regarder, mais je dois avouer que je ne crois pas avoir ressenti la claque du tout premier épisode… depuis le premier épisode!
Et effectivement, le gouverneur est un bon degré en dessous du comics!
J’ai été agréablement surpris par cette saison 3. J’ai commencé à lire le comicbook et je suis captivé par cette œuvre. J’espère que la saison 4 respectera l’œuvre originale.
Bonjour,
Je participe au concours 🙂 Meric c’ets trop bien comme cadeau ! Je croise les doigts. J’ai RT (@TheRealMicky147 et partager sur FB : Mickael Palmeira)
MERCI !
Je participe !
Bon un petit post afin de participer au concours ! Et Hop ca c’est fait.
Bonsoir,
Je ne connais pas du tout et pourtant je suis plutot fan des séries et films… ça pousse ma curiosité à dcouvrir ces épisodes… Par contre je suis pas très zombies alors à voir mdr
Au passage, je tente ma chance également au concours qui est gentiment proposé…
bonne soirée. Gwen
Faut vraiment que je prenne le temps de terminer cette saison…
Faudrait que je la finisse aussi… Gagner le coffret DVD m’aiderait sûrement! Je participe!
Très bonne saison mais un peu déçu par le final
Moi j’ai plutôt bien aimé cette saison, le seul bémol, c’est qu’il n’y avait pas assez de zombie a mon goût, je pense que ce serais corriger dans la saison 4 🙂
Une saison remplie d’action et de suspense 😉
Ouais ! les scénaristes faut les prendre par le pieds et les mettre devant Le miel et les abeilles l’intégrale.
Ils ne sont pas foutu de finir la 3eme saison comme ils n’ont pas été foutu de commencer la précédente.
la saison aurait du finir sur la confrontation Le gouverneur/rick sur le mode Connor MacLeod (il ne peut en rester qu’un).
Comme tu le soulignes des épisodes blabla avec peu d’action. Cependant j’ai préféré cette saison à la précédente.
Si je peux gagner la 3eme saison en participant au concours ça me permettra d’augmenter mon pourvoir d’achat et ça c’est bien
J’aimerais bien gagner le concours ^^
The Walking Dead, une série qui déchire!
Maintenant j’attends la saison 4 🙂
Vivement la saison 4 !!!
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