
Top 5 des comics des X-Men
On aurait pu titrer ce top : « Top 5 des meilleures histoires X-Men du XXe siècle », «Top 5 des meilleurs histoires de Chris Claremont sur les X-Men – guest star : Dennis O’Neil », « Top 5 des meilleurs histoires X » (j’imagine même pas le nombre de clics) mais au final le titre le plus juste serait : « Top 5 de mes histoires préférées des X-Men, et franchement vous êtes des enfoirés à m’en demander que cinq parce que j’en ai encore une vingtaine qui me viennent en tête. Enfoiré de boss, t’as pas honte de me torturer ainsi? Et puis je vais me faire reprocher de n’avoir pas mis telle ou telle histoire. Tu te venges parce que j’ai osé piquer ta place de parking, salaud. Rahhh putain j’ai même pas mis une histoire de Grant Morrison ». Mais je vous accorde que cela était un poil trop long comme titre.
Difficile, en effet, de faire une sélection parmi un univers aussi vaste ou de sortir des sentiers battus. Citer des grands classiques de la série tels que Days of Future Past ou La saga du Phénix Noir apparaît inévitable et pourtant nous ne l’avons pas fait. Parce qu’elle représente l’apogée du run de Chris Claremont et John Byrne et parce qu’elle tire sa force de tout ce qui fut construit auparavant, La saga du Phénix Noir est pour nous trop dépendante de ce qui précède pour être dans ce top. Quant à Days of Future Past, nous lui consacrons un article entièrement dédié aujourd’hui même.
Que reste-t-il alors ? Me direz-vous. Eh bien… plein de choses. A commencer par :
5/ X-men #1 à #3 (1991) – Ecrit par Chris Claremont et dessiné par Jim Lee
…par la fin. En 1991 ; après 17 années où il présida à la destinée des X-Men et en avoir fait la série à succès que l’on connaît, Chris Claremont claque la porte de Marvel. Un énième conflit avec son éditeur et l’influence de plus en plus importante à ses yeux des dessinateurs ont eu raison de sa patience. Paradoxalement on peut se dire que le moment est bien choisi. Depuis quelques années les X-Men étaient séparés et vivaient différentes aventures en divers lieux du globe tandis que Charles Xavier était dans l’espace. Mais à la suite de son retour et de son combat contre le Roi d’Ombre toutes les équipes furent réorganisées et beaucoup de X-Men revinrent au bercail. L’occasion alors pour l’éditeur de lancer une nouvelle série en plus d’Uncanny X-Men intitulée sobrement : X-Men.
Scénariste des trois premiers épisodes, Chris Claremont va en profiter pour faire un adieu en forme de feu d’artifice flamboyant à tous les amoureux des X-Men. Il est difficile d’exprimer les sensations qui parcoururent le lecteur lors de ces retrouvailles. Quelle joie de revoir Cyclope, Wolverine, Colossus, Tornade, Jean Grey, le Fauve, Archangel, le Hurleur, Spylocke, iceberg, Malicia, Gambit, Forge s’entraîner dans l’école, rebâtie, de Charles Xavier. Tout un symbole après sa destruction des années auparavant. Le symbolisme est encore là lorsque Chris Claremont convoque un Magneto tel qu’on ne l’avait pas vu depuis des années. Gigantesque, charismatique, martyr et à la fois bourreau, il redevient l’opposant idéologique de Xavier. Comme pour faire un écho avec le premier épisodes des X-Men, Claremont oppose une nouvelle fois nos héros avec le maître du magnétisme. Magnifié par un Jim Lee alors au sommet de son art, ces épisodes portent en eux les adieux d’un homme et signe également la fin d’une époque dont la suite ne saura que rarement en retrouver l’aura.
4/ Before I’d be slave (X-Men #65 – 1970) – Ecrit par Dennis O’Neil et dessiné par Neal Adams
Beaucoup ont du mal à le croire, mais les X-Men ne furent pas toujours le gros succès que l’on connaît aujourd’hui. En fait pendant les années 60, la série fut plutôt la cinquième roue du carrosse et fut plusieurs fois menacée d’annulation. Toutefois en 1970, Roy Thomas, alors scénariste de la série, vit arriver le dessinateur Neal Adams dont le dessin provoqua un véritable choc. Il suffit de comparer le numéro précédent son arrivée pour se rendre compte à quel point le jeune dessinateur poussa vers le haut les aventures de l’équipe de mutants alors composée de Cyclope, Jean Grey, Le Fauve, Angel et Iceberg.
Neal Adams, c’est bien sûr un des futurs piliers de DC Comics qui révolutionna Batman ainsi que Green Lantern et Green Arrow avec son comparse Dennis O’Neil. C’est d’ailleurs avec lui qu’il va réaliser une épisode tout à fait remarquable. Alors que les X-Men viennent de vivre des aventures dantesques sans jamais souffler une seule seconde, les voila face à une menace terrifiante : une race extra-terrestre belliqueuse, Les Z’nox, s’apprêtent à détruire la Terre. Pour les empêcher, Charles Xavier (que l’on croyait mort et qui réapparaît ici) conçoit un plan ingénieux basé sur la combinaison des pouvoirs de ses élèves.
Histoire remarquable qui pousse nos héros à bout, Before I’d be slave nous montre également un professeur Xavier implacable et intransigeant avec ses élèves. Dans le même temps son plan est une magnifique illustration de la perception qu’il a de l’humanité. Celle-ci nous ai montrée comme un peuple disparate mais qui peut s’unir pour contrer les terribles menaces. Dernier épisode dessiné par Neal Adams et une des premières collaboration du fameux tandem, Before I’d be slave est également le chant de cygne (encore un) de la série qui sera annulée à la fin de l’épisode suivant.
3/ Dieu crée, l’homme détruit (1982) – Ecrit par Chris Claremont et dessiné par Brent Anderson
On avait déjà eu l’occasion de dire tout le bien que l’on pensé de ce graphic novel. Cela ne va pas nous empêcher d’en remettre une couche tant Dieu crée, l’homme détruit est la quintessence des X-men. Dès l’ouverture, on est pris à la gorge par la vision de ces fanatiques religieux qui n’hésitent pas à tuer des enfants dont le seul tort est d’être des mutants.
Preuve de l’aura de ce récit, il servit de base à X-men 2 mais jamais le film de Singer n’atteignit la force et la puissance du récit de Claremont. Faire de Stryker un militaire plutôt qu’un révérend fanatique était sûrement une erreur mais la force de Dieu crée, l’homme détruit se trouve probablement dans des aspects propres à la bande dessinée et que le cinéma ne peut retranscrire. A l’heure où X-Men – Days of future past sort en salle, on ne peux que souhaiter que Panini ressorte enfin ce monument.
2/ X-Men & Alpha Flight – The Gift (1985-1986) – Ecrit par Chris Claremont et dessiné par Paul Smith
L’avion de Cyclope et Madelyne Pryor (sa jeune épouse) vole en direction d’une station de recherche lorsqu’il est victime d’une terrible tempête. Alors qu’elle s’entraînaît avec les X-men, Rachel (fille de Cyclope et Jean Grey qui vient du futur), a une vision de son père mourant et devient folle de rage. Dans sa quête pour trouver le responsable, elle se heurte à la Division Alpha. Après la confrontation de rigueur dans ce genre d’histoire, les deux équipes vont s’unir pour retrouver le coupable. Ce qu’elle trouve est alors remarquable. Cyclope, l’équipage et les passagers de l’avion ne sont pas morts mais se trouvent dans une immense cité. Plus incroyable encore, tous les humains ont acquis des pouvoirs remarquables après avoir été en contact avec une source magique. Certains peuvent guérir les blessures, d’autres peuvent construire des bâtiments etc etc. Tout cela est trop beau pour être vrai et la réalité de ces miracles va mettre nos héros devant un terrible dilemme.
Les X-men et la Division Alpha, c’est une grande histoire. Ce groupe de superhéros canadien apparut en effet dans les pages d’Uncanny X-Men #120. Liés à Wolverine (il devait devenir le chef de l’équipe avant de décider de rejoindre les X-men), les Alphans gravitèrent souvent dans la galaxie X-Men. Les vieux lecteurs se souviennent d’ailleurs avec émotion de la série écrit et dessinée par John Byrne qui parut dans Strange.
X-men & Alpha Flight – The gift est une mini-série en deux épisodes écrit par Chris Claremont et dessiné par un Paul Smith dont le passage, trop court, fait partie des grandes périodes de la série. Contrairement à X-men – Dieu crée, l’homme détruit, on est là dans un registre totalement différent et assez inédit pour les X-men. Ils sont ici confrontés à la magie et a la mythologie. Pour autant les dilemmes moraux et les oppositions idéologiques sont toujours et fortement présent et prompt à servir de prétextes à de grosses batailles. On reste dans une espèce de situation extrêmement tendues où on sent bien que la moindre étincelle provoquerait l’incendie. Paul Smith offre ici un travail remarquable et met en valeur certains personnages. Histoire très touchante qui arrive à lier grande histoire (la nature et le dilemme du pouvoir) et petite (Rachel face à son père), X-men/Alpha Flight – The gift fait partie de ces récits oubliés qui font pourtant partie du haut du panier de l’univers. Le genre de récit qui nous rappelle pourquoi on aime les X-Men.
1/ La saga Protéus (Uncanny X-men #126 à #128 – 1979) – Ecrit par Chris Claremont et dessiné par John Byrne
Mutant devant voler le corps des gens pour survivre et ayant également la capacité de déformer la réalité, Proteus est une des plus grande menace que les X-Men ont du affronter. Nouveau sommet qualitatif du duo Claremont/Byrne, la saga Protéus nous emporte dans une horreur comme on l’a rarement vu chez les X-Men. Alors que nos héros viennent d’apprendre que Le Fauve et Jean Grey sont vivants, les voilà confrontés à ce mutant qui n’est autre que le fils de Moira MacTaggert.
De nouveau au complet, l’équipe doit retrouver et arrêter un mutant qui représente à lui seul tout ce pourquoi les X-men existe. Traque à l’homme haletante et combats incroyables où Protéus démontre toute sa puissance et où nos héros peine à lui tenir tête, la saga Protéus reste comme l’une des meilleurs (si ce n’est la meilleure) histoires des X-Men. On se souviendra longtemps de la manière dont Protéus essaime des morts lors de son périple ou bien encore l’attitude implacable de Moira (qu’on n’avait jamais vu aussi sombre) face à son fils. Les X-men sont ici à leur meilleur. Ce groupe d’individus qui avait du mal à travailler en équipe et aujourd’hui une formation soudée qui fait le job remarquablement bien. Ils savent faire face dans la défaite et apprendre de leurs échec, preuve en est la manière dont Cyclope remet en route ses équipiers via un combat servant de catalyseur à toutes les frustrations.
Mais surtout on se rappelle de ce final incroyable dans les rues d’Edimbourg où, tout en essayant d’arrêter Proteus, les X-Men tentent de sauver les gens. Acculé mais pas battu, le terrible mutant montrera toute la haine qu’il a en lui mais en face se tiendra l’X-Man le plus pur qui soit et lui démontrera, dans l’ultime instant, la puissance des héros.
Et vous ? Qu’allez vous manger à midi ?
(et c’est quoi votre top ?)
Eh quoi ? Pas de Phoenix saga ? Le Club des Damnés, le Cerveau, le combat sur la lune contre les Shi’ar ? Une des morts les plus bouleversantes de l’univers Marvel ? Le trio Claramont / Byrne / Austin au sommet de la gloire ? Non ?
Pfff….
Peut-être des crêpes, je ne sais pas encore.
J’ai toujours eu un souci avec les X-Men, c’était beaucoup trop foisonnant (pour ne pas dire bordélique) à mon goût leurs histoires. Des équipes tout le temps recomposées, des morts qui reviennent sans arrêt, trop de personnages pour qu’on arrive à s’y attacher. Les mutants que je trouvais vraiment intéressants tenaient sur le doigt d’une main, Serval, Vif Argent, Mystique, et surtout Magneto, putain, il est tellement sous-estimé ce personnage. Il vaut bien un Batman dans l’univers Marvel.
Pour ma part j’ai bien aimé l’Age d’Apocalypse et House of M.
Et sinon j’aimerais savoir pourquoi on a abandonné le nom de Serval, c’était tellement bien trouvé et plus intéressant que Wolverine, qui ne veut absolument rien dire !
Serval, c’était la version française appartenant à LUG.
Wolverine étant le nom original américain qui est également un petit animal d’Amérique du nord assez robuste près à défendre sa nourriture face à une meute de loup ou à attaquer un ours comme on peut le voir sur certaines vidéos youtube.
Le choix pour les classements est effet toujours difficile. Rien que le run de Claremont contient suffisamment de perles pour remplir un Top 100 épisode par épisode …
Là le choix est relativement hétéroclite avec différentes époques représentées. Je n’aurais sans doute pas choisi Proteus en 1, mais le reste des choix est au moins original.
Pour ma part, j’ai toujours apprécié les histoires dans la jungle sauvage (celle de Neal Adams, celles de Claremont avec John Byrne ou Jim Lee, même si pour cette dernière c’était plus Malicia et Magnéto (associé à Kazar et Nick Fury) dans la Jungle.
Il y a aussi cet épisode de Neal Adams avec les sentinelles et le drame de la famille Trask.
Difficile de ne garder que 5 arcs dans une histoire aussi riche !!
Sans trop réfléchir, je dirais :
– La saga des broods
– L’attaque des Reavers
– Xmen 1-3 (mon premier comics, la claque !)
– Le chant du bourreau (il envoie du pâté ce crossover quand même !)
– Le 1er arc de Morrison
A l’instar d’Alex the Ghit, je mets aussi House of M et L’Age d’Apocalypse (et Apocalypse en général en fait).
« Rahhh putain j’ai même pas mis une histoire de Grant Morrison » <= Encore heureux !
Et pour moi, le meilleur de X-Men, c'est paradoxalement le run de Claremont et Davis sur… Excalibur.
Pour ma part j’ai vraiment été marqué par « Dieu crée l’Homme détruit » et « La saga des Brood » que je suivais à l’époque dans Spécial Strange…et oui, je suis un enfant des années 80 !!
Je ne les ai pas relu depuis mais ils ont grandement marqué mon imaginaire.
Chris Claremont for ever.
Les X-Men aux Enfers… C’est tout (bon et puis Dieu créé, l’homme détruit).
Au vu de la photo illustrant l’article, je pensais que tu avais mis « la mort » des X-Men à Dallas.
Dur de retenir 5 histoires. Ma préférence va aussi aux histoires racontées par Chris Claremont dans son premier run. Sans doute parce qu’elles étaient meilleures mais aussi parce qu’au temps de Special Strange, il fallait parfois attendre plusieurs mois avant un nouveau numéro. J’avais donc le temps de relire, de rerelire etc, les histoires.
Mais Dieu crée, l’Homme détruit, effectivement. En mémoire pour toujours, dans les dernières pages, ce policier et son arme. Et un Magneto qui, quasi pour la première fois, me paraissait humain.