
Broforce
En réponse à la sonde envoyée il y a peu, des Terriens viennent en villégiature sur Mars pour vous proposer des articles sur le Jeu Vidéo. Aujourd’hui, c’est Florian Falcucci qui pose ses valises pour vous parler de Broforce. En Joie
Broforce est un jeu indépendant développé par Free Lives et édité par Devolver Digital (les mecs qui récupèrent la plupart des jeux indépendants), et rentre dans un genre que l’on peut appeler le “run and gun”, dont son digne représentant est la série des Metal Slug, que tous les fans de Neo Geo (ou les autres) connaissent bien. Le principe est simple: on dirige un personnage surarmé qui va devoir traverser le niveau en tirant sur tout ce qui bouge, mais meurt si une seule balle le touche. Broforce reprend ce principe-là, tout en pixel-art, avec à la clé destructions de décors et gameplay très nerveux. Mais ce qui fait la réputation de Broforce et son plaisir immédiat, c’est de pouvoir diriger les plus grandes figures du cinéma d’action. Evidemment, les développeurs n’ont pas les droits, et se contentent de renommer les personnages en leur affublant le nom “Bro”, histoire de ne pas voir débarquer chez eux des avocats suceurs d’argent. L’idée est géniale puisqu’à moins d’avoir dormi dans une grotte ces trente dernières années, on devinera aisément que Brobocop fait référence à Robocop. Et l’attribution du terme “Bro” permet de renforcer les liens de ces frères d’armes, t’as vu.
Toujours en béta avec accès en early-access depuis quelques mois déjà, le jeu est déjà très fourni en contenu, avec une campagne longue de plusieurs dizaines de niveaux, des modes de jeux en pagailles en multi et des nouveaux mondes ajoutés au fur et à mesure des mises à jour. A l’heure où j’écris ces lignes, le studio vient d’ajouter un éditeur de niveaux, un nouveau monde au style Europe de l’Est et deux nouveaux personnages, Mad Max et la Mariée de Kill Bill. Chaque personnage dispose de deux attaques: son attaque de base et son attaque spéciale, tous différents suivant le personnage utilisé, certains étant moins efficaces que d’autres. Par exemple, le Judge Dredd possède un tir laser contrôlable à distance tandis que Terminator pourra utiliser sa Gatling avec une puissance incroyable et se transformer en robot afin de compenser le recul de l’arme. Ellen Ripley dispose d’un tir laser très efficace, tandis que Blade ira au corps à corps avec son épée afin de lacérer ses adversaires dans la joie et la bonne humeur. Indiana Jones par contre, fera un peu pitié avec son lasso qui étourdit les ennemis mais pourra néanmoins dégager le chemin à coups de fusil à pompe. Oui, on prend quelques libertés quand le héros en question n’arrive pas à faire le poids avec les autres.
Le jeu compte environ 25 personnages, tous inspirés de films connus, et on aura même droit à plusieurs héros d’un seul acteur, histoire de rappeler de beaux souvenirs aux amateurs de bon cinéma des années 80. Ainsi, Schwarzy disposera de son alter-ego robotique pour le Terminator, mais aussi de sa version Commando ou de sa version Conan le Barbare, tandis que Chuck Norris aura droit à son Walker Texas Ranger et James Braddock, et Vandamme pour TimeCop ou Universal Soldier. Autant de références qui feront sourire les trentenaires. A plusieurs, le jeu devient sacrément explosif, d’autant plus que les niveaux regorgent de recoins pour tout faire exploser. Le décor devient aussi chaotique que dans un jeu Worms, et l’action pourra même être trop bordélique pour bien distinguer qui est qui dans ce brouhaha de destruction sanglante. Surtout qu’un seul écran (en jeu local, en tout cas) signifie que les joueurs qui n’avancent pas à la même vitesse pourront se retrouver hors écran. Le jeu vous force à changer de personnage à chaque mort ou à chaque libération d’otages (qui vous octroie une vie supplémentaire), ce qui pourrait paraître pénible lorsque l’on veut garder un personnage, mais n’est pas si gênant que ça et fait partie intégrante du gameplay, afin de forcer le joueur à jongler entre les capacités des personnages et les tester tous. Ça rythme bien plus le jeu et le rend bien plus varié.
La campagne est plutôt riche, permet de débloquer au fur et à mesure les personnages (il suffit de sauver un nombre suffisant d’otages) et se permet même quelques petits boss sympathiques bien que le jeu, globalement, n’est pas si difficile quand on observe bien la structure des niveaux. La fin du stage signifie la montée dans un hélicoptère, et laissera même les autres joueurs sur le carreau puisqu’un seul héros pourra monter dedans, histoire de pousser la fourberie à coopérer jusqu’à la fin puis se mettre sur la tronche pour être le premier à se sauver afin d’échapper à la destruction totale du niveau. Mais si vous préférez combattre les uns contre les autres, le mode arène est là pour ça.
Pour les non-convaincus, les développeurs ont proposé, à l’occasion de la sortie d’Expendables 3, une version light du jeu mettant en scène les héros du film, Expendabros (http://store.steampowered.com/app/312990/) , avec l’accord de l’équipe du troisième volet. Même si Expendables est la franchise d’action qui crache sur la tronche des fans du cinoche d’action des années 80 (mis à part peut-être le premier), cela donne l’occasion de jouer avec les personnages gratuitement et de tester le gameplay particulier du jeu complet. Le jeu est toujours en béta mais disponible sur Steam.
Prototype encore disponible sur leur site http://www.freelives.net/
Florian Falcucci
Ça m’a l’air bien sympathique dommage pour le style 8bits , je sature!!
C’est vrai qu’il y en a à la pelle en ce moment, les devs s’en servent pour rendre hommage et je ne doute pas de leurs bonnes intentions^^
Rendre hommage ? Le jeu vidéo est mort ? 😉
Non, évidemment que non^^
Pas au jeu vidéo en général, mais rendre hommage au style visuel 16 bits/8 bits
J’étais persuadé que les jeux avec un « style 8 Bits » avais réussit à se détacher du rendu des titres de l’époque en s’imposant comme un vraie partie pris esthétique.
Mais depuis que j’ai entendu les arguments de Fibre Tigre , le créateur de « Out There », j’ai changé d’avis. Pour lui, imiter le rendu 8 bits de l’époque et tout simplement de la paresse intellectuelle. Avant, les studios indé n’avais pas le choix mais maintenant les moteurs comme Unreal et CryENGINE sont de plus en plus accessible. On voit même des petits studios qui avaient l’habitude de tout miser sur le fond, commencé à faire des jeux très beau mais un peu vide.
Dailleur, Out There avec ses dessin fait à la main, et un bon exemple de vraie réflexion sur l’esthétique. Ça serait top que le Dailymars fasse un billet dessus, car ça colle vraiment à votre univers.
Intéressante comme remarque, j’ai lu les propos de FibreTigre dont tu parles, qui sont super intéressants. Après Out There ce n’est pas forcément les mêmes problématiques, vu qu’artistiquement, l’ambition n’est pas la même.
Effectivement, ça peut être une solution de facilité, mais en même temps, ça permet de se concentrer sur le game design et proposer quelque chose de fort. Il faut que ça soit justifié, et sur Broforce encore ça va.
Sur un jeu comme Gods will be Watching par exemple, c’est moins justifiable puisque le pixel ne sert qu’à donner un charme style « LucasArts », alors que le visuel d’un Papers Please participe à l’aspect austère et glacial du jeu très bien rendu
Par avance , je m’excuse pour le coté Troll du post mais c’est sincère et non dirigé vers ton article.
Le pixel art paresse intellectuelle, piège à geek…?? personnellement même si je comprend l’hommage fait à cet génération, j’oserais dire qu’il faut désormais passer à autre chose.
Hormis , le coté rétro(c’est trop … aurait pu dire téléphone), l’ensemble des jeux qui sortent en pixel art n’apporte rien d’autres que du souvenirs périmés de scrolling horizontal/vertical avec explosion de pixels pour Nostalgeek en puissance. Ce sont les jeux que nous avons déjà plus ou moins testé au travers des CD joystick sur nos DX33 de l’époque et désinstallés aussi vite. On ne peux même pas parler dans la majorité des cas de jeux originaux qui apportent un brin d’innovation en terme de gameplay, rare sont ceux (sauf le jeu ou l’on saute dans un donjon au rythme de la musique, rahhh j’ai plus de ram dispo pour me souvenir du nom) qui ont su réellement jouer avec l’hommage et le fun.
Des jeux que l’on construit en WYSIWYG avec des maps editors;et qu’on ose vendre une 15 euros avec le label Geek inside. Je préfère largement lancer MAMe (gratuit) avec un 1941, Double dragon, ghost’n’goblins,pour mémoire.
Pas de souci, tous les avis sont bons à prendre^^
En fait, quand j’achète un jeu indé, personnellement, ce n’est pas parce que il est en pixel rétro, à vrai dire je m’en contrefous. C’est surtout que le jeu est fun et compréhensible. Il se trouve (et les cinq jeux que j’ai présentés le prouve) que les jeux qui fonctionnent le mieux sont ceux avec ce style graphique.
On pourrait peut-être dire que c’est de la paresse intellectuelle, mais ça peut être aussi un choix artistique pour privilégier le fond plutôt que la forme. Quand je vois sur le prochain Assassin’s Creed qu’ils passent 5000 heures à modéliser Notre Dame et qu’ils s’en vantent, alors qu’à coté le game design a besoin d’un sérieux coup de polish et qu’ils préfèrent se concentrer sur le visuel, c’est bien dommage. Du coup, pour compenser, ils sont obligés de mettre des quêtes super répétitives pour gonfler la durée de vie (voir Watch Dogs)
Peut-être est-ce simplement une façon d’éviter d’avoir des jeux qui demandent trop de temps graphiquement et de se concentrer sur le jeu pur. En tout cas c’est comme ça que je le ressens, et si les jeux continuent d’être aussi bon mais qu’ils ont besoin d’avoir un côté 16-bits pour pas avoir deux ans de dev en plus, ben je suis preneur^^
tout a fait d’accord sur le fait que le graphisme ne doit pas prendre le pas sur le gameplay ou fun du jeu; les exemples sont trop nombreux de jeux totalement creux et répétitifs avec un design hyper-réaliste (les deux jeux que tu cites font partie de mon TOP 5 des pires daubes en terme de gameplay)
personnellement je considère les jeux indés comme des micro jeux sur lesquels on va passer 20 minutes, puis passer à autres choses, notamment du au fait que sur Tablettes on trouve des jeux du même acabit avec un graphisme plus soignés et surtout un prix inférieur (voir gratuit)
Aah, le débat des jeux tablettes! Ceux-là, ça fait partie d’une autre gamme encore, assez différent des jeux indés PC ou consoles (même si certains sont adaptés sur IOS).
Dungeon of the Endless par exemple, j’y ai déja passé une quinzaine d’heures, avec des sessions d’une heure en général, et seulement sur la bêta. La version finale arrive dans deux jours et j’y passerais plus de temps.
Les jeux tablettes pour moi c’est du pur scoring, le truc que tu fais dans le métro, mais sans jamais t’y plonger complètement. Les jeux indés sont quand même plus réfléchi, surtout quand des studios font des trucs plus poussés, comme Banner Saga ou Soldats Inconnus. Un jeu comme Strider sorti cette année reste un jeu indé, avec un côté métroid-vania mais qui se révèle franchement plaisant.
Et oui, Assassin je reconnais que c’est pas la meilleure licence, mais j’ai quand même fait tous les épisodes parce que en terme d’univers ça reste un des trucs les plus dépaysants quand on voit le reste des jeux^^ Alors que je sais que le gameplay est pas extraordinaire!