
DOCTOR WHO « 7×04 – The Power of Three »
‘‘You were the first. The first face this face saw. And you’re seared onto my hearts, Amelia Pond’’ – Le Docteur
Une invasion qui ne ressemble à aucune autre – et qui pourrait bien ne pas en être vraiment une – nous donne l’occasion de découvrir plus en détail la vie quotidienne d’Amy, devenue journaliste spécialisée dans les voyages, et de Rory, infirmier dans un hôpital de Londres. Mais aussi de nous intéresser au choix qu’il faudrait probablement qu’ils fassent entre leurs deux vies
Des millions de cubes noirs apparaissent soudainement partout sur la surface de la Terre. Pour comprendre leur origine et leur fonction, le Docteur doit s’inviter chez les Pond et s’intégrer à leur vie sur Terre – alors que ce sont eux qui, d’habitude, doivent s’intégrer à la sienne dans le temps et l’espace. Pendant des mois, les cubes ne font absolument rien. Quand ils s’activent soudainement, le Docteur collabore avec UNIT pour tenter de remonter à la source et de les empêcher d’éliminer toute l’Humanité..
Doubles vie
Les allers-retours du Docteur, qui vit de nombreuses aventures en solitaire entre deux visites à Amy et Rory, ont eu des conséquences pour lui qui ne devrait pas voyager seul, comme on l’a vu dans l’épisode précédent. Mais ils ont aussi eu un impact sur Amy et Rory : tandis que les visites du Docteur s’espacent, ils ont eu la possibilité de s’installer dans une véritable vie. Une vie… normale, mais réussie, qui a aussi ses attraits. Et, dès le début de l’épisode, Rory, qui a toujours été la pièce embarquée, le compagnon de la comparse, exprime à voix haute l’évidence. Il va forcément falloir faire un choix
Amy et Rory s’engagent de plus en plus dans leur vie de tous les jours. Lui accepte un emploi d’infirmier à plein temps, tandis qu’Amy donne son accord pour devenir demoiselle d’honneur au mariage d’une amie, prévu plusieurs mois plus tard.
Mais le choix que leur laisse le Docteur – ou celui qu’il voudrait leur laisser – de mettre fin à leur relation et à leurs aventures communes quand eux le décideront ne peut pas être un véritable choix. Comment renoncer à cette vie ? Il y a toujours une bonne raison d’y retourner. Et Amy et Rory, poussés par le père de ce dernier, ne tardent pas à en trouver une nouvelle pour embarquer à nouveau à bord du Tardis, et s’offrir de nouveaux shots d’aventure et d’adrénaline
Aussi cruel que cela avait parfois pu sembler, la manière dont le Docteur a, par le passé, abandonné brusquement ses compagnons, comme la pauvre Sarah Jane, est la meilleure chose qu’il peut faire. C’est le moyen de leur rendre leur vie, de leur permettre de réintégrer pleinement le vrai monde, leur vraie vie. Cela ne marche pas toujours – Sarah Jane a du retomber sur le Docteur par hasard des années et des années plus tard pour enfin faire son deuil et accepter de vivre sa vie – mais c’est toujours mieux que la situation impossible dans laquelle il a placé Amy et Rory. Que cette incarnation du Docteur ne semble plus capable de cette cruauté qui n’en est pas une est un problème, pas seulement pour lui mais aussi pour les autres.
La série ne cesse de laisser entendre qu’un avenir sombre pourrait bien attendre Amy et Rory – de façon plus subtile que Russell T Davies qui promettait régulièrement des morts de compagnons qu’il n’était pas capable d’écrire – par exemple lorsque le Docteur admet à Brian Williams qu’un petit nombre de prédécesseurs d’Amy et Rory sont morts. Nous n’avons plus qu’une semaine à attendre pour découvrir le sort que Steven Moffat leur a réservé.
Russell T Davies avait quelques scénaristes de confiance à qui il savait qu’il pouvait confier un épisode sans qu’il n’ait plus ensuite besoin de s’en occuper – Steven Moffat comptait parmi ceux-là, et Davies lui demandait même de ne pas lui « spoiler » ses épisodes, pour qu’il en découvre les surprises à la lecture. Mais l’ancien showrunner faisait aussi assez souvent appel à de jeunes scénaristes débutants ou presque, qui lui livraient des premières versions qu’il retravaillait ensuite abondamment (par exemple James Moran ou encore Helen Raynor).
Steven Moffat, pour sa part, préfère s’en tenir aux scénaristes établis à la voix affirmée, et qui peuvent lui livrer des scripts prêts à tourner. C’est particulièrement évident cette saison : la deuxième partie à venir début 2013 contiendra deux épisodes de Mark Gatiss, et il semblerait qu’un autre scénariste signe aussi deux histoires. Cette première partie faisait une large place à Chris Chibnall, dont « The Power of Three » est le deuxième épisode après « Dinosaurs on a Spaceship », sans compter la websérie « Pond Life » qu’il a aussi écrite et qui préfigurait largement cet épisode. Une approche qui permet à ces scénaristes de créer leur propre mini-Univers à l’intérieur de la saison, comme c’est le cas avec le personnage de Brian Williams.
« The Power of Three », par son ancrage dans un quotidien réaliste et certains gimmicks d’écriture, comme les extraits de JT qui permettent de saisir le caractère global de l’intrigue, rappelle l’ère Davies de la série. Mais c’est un épisode difficile à juger, parce qu’il oblige à en venir à la question du verre à moitié vide ou à moitié plein, et parce que ses défauts réels font qu’il pourra fonctionner, ou non, selon que l’on est attaché, ou pas, aux personnages actuels.
Ce segment a pour lui l’originalité de son concept, des prémisses très différentes d’un épisode habituel de Doctor Who qui portent une première partie tout à la fois drôle, fraîche et intrigante. Chibnall met bien en valeur les personnages d’Amy et de Rory, et les réalités de leur quotidien. Malheureusement, la résolution de l’intrigue est loin d’être à la hauteur. L’identité et les objectifs du créateur des Cubes ne sont pas formidables, mais c’était un aspect assez accessoire. En revanche, que le Docteur règle la situation et ressuscite un tiers de la population mondiale en agitant son tournevis sonique, sans que personne ne semblent souffrir de séquelles malgré plusieurs minutes d’arrêt cardiaque, dépasse de vraiment très, très loin les limites de la crédibilité, même pour Doctor Who.
Le dernier tiers de l’épisode multiplie ce type de bizarreries scénaristiques et les questions sans réponses (pourquoi les Shakri ont enlevé certains Humains ? Qui étaient les infirmiers à bouche de cube et que sont-ils devenus ? Personne n’a remarqué la petite fille restée des mois aux urgences de l’hôpital ? On aurait peut-être pu nous montrer Amy et Rory emmener les Humains enlevés hors du vaisseau, plutôt que de nous laisser nous demander s’ils ont explosé avec lui ?). Difficile, quand même de faire semblant de ne pas avoir remarqué.
Le bilan : quelqu’un qui aime suffisamment Amy et Rory pourra ne retenir que les deux premiers tiers de l’épisode, passer outre les problèmes et garder le souvenir d’un très bon moment passé devant la majeure partie de « The Power of Three » – cela a été mon cas. Mais c’est vraiment dommage parce qu’il ne me semble pas que ces trous du scénario étaient si difficiles à combler. Et si cela avait été le cas, « The Power of Three » aurait pu s’imposer comme l’un des meilleurs épisodes de ces dernières années.
Le ravalement de façade la semaine :
Cette semaine, le stagiaire graphiste de six ans et demi qui s’occupe du générique de Doctor Who a tenté le filtre rose fluo. C’est toujours moche. Et le logo s’est paré des cubes de l’histoire :
Le retour de UNIT
UNIT, agence internationale chargée de la gestion des crises extraterrestres depuis les années 70, fait son retour dans la série – elle était déjà réapparue à plusieurs reprises pendant l’ère RTD, de « The Christmas Invasion » à « Planet of the Dead ». Elle est désormais dirigée par Kate Stewart, la fille du Brigadier Alistair Gordon Lethbridge-Stewart, personnage régulier durant plusieurs années dans la série classique, et qui était réapparu dans un épisode de « The Sarah Jane Adventures » en 2008. L’acteur qui l’incarnait, Nicholas Courtney, est décédé en 2011 et la mort du personnage avait été annoncée dans l’épisode « The Wedding of River Song ».
Pop Culture
Plusieurs références à la pop-culture contemporaine britannique dans cet épisode, avec notamment le présentateur de The Apprentice dans l’émission que le Docteur, Amy et Rory regardent à la télé.
DOCTOR WHO, épisode 7×03 (BBC)
The Power of Three
Scénario : Chris Chibnall ; réalisation : Douglas Mackinnon.
Avec : Matt Smith (The Doctor), Karen Gillan (Amy Pond), Arthur Darvill (Rory Williams), Mark Williams (Brian Williams), Jemma Redgrave (Kate Stewart), Steven Berkoff (Shakri).
Je suis d’accord l’épisode en lui même est vraiment réussit, drôle, c’est juste la fin que j’ai trouvé un peu trop facile le docteur trouve trop facilement la solution, un petit coup de tournevis sonic et c’est bon tout rentre dans l’ordre j’aurais aimé que le docteur cogite un peu plus sur le problème mais vu qu’on c’est que le docteur est brillant sa passe quand même et aussi les aliens qui on voulu tué les humains en fin de compte on ne sais pas grand chose sur eux c’est un peu dommage mais bon peu être que dans la 2e partie de la saison 7 nous allons les revoir et plus en savoir sur eux ce serais vraiment bien.
Ha ha.
C’est vraiment très exactement ce que j’ai pensé.
Que c’était génial d’en savoir un peu plus sur les Ponds, et de les voir, et de profiter d’eux, tellement ils ont été sous-employés ces dernières semaines.
Que c’était super de revoir le docteur fou fou (quand il veut il peut venir s’ennuyer chez moi, je prépare les pinceaux et l’aspirateur).
Mais que franchement, ces infirmiers à tête de cube, la petite fille bizarre, la réanimation des morts en un simple coup de tournevis sonique, seriously ??? WTF ??? Soit sous-employés et dans ce cas cela aurait mérité un double épisode, et le docteur qui se gratte la tête pour résoudre le problème, tout ça, soit totalement inutiles. Ce n’est pourtant pas trop le genre de la série d’introduire des données inutiles… Ou alors nous reverrons les Shakri plus tard ?
Mais malgré tout, quel plaisir de revoir -enfin- les Ponds, pour de vrai. Mercy m’avait laissé un drôle d’arrière-goût de déception.
Et d’ici la semaine prochaine… >_<
J’ai adoré les idées mais je n’ai pas été emballée…
D’abord, j’adore le questionnement principal de l’intrigue. Le statut privilégié d’Amy et Rory, compagnons du docteur mais couple dans leur vie « terrestre » leur permet d’adresser à haute voix la question d’une vie avec ou sans le Docteur. D’un choix, conscient, exprimé, discuté. De l’attrait de construire leur vie en arrêtant de courir. De ce qui les pousse à courir les aventures avec lui. Des autres choix qui s’offrent à eux.
Ensuite, imaginer un monde où le Docteur reste un peu est aussi une très bonne idée. Tenter de mettre le Docteur dans un rythme de vie différent, pour nous un rythme normal avec ses pauses, ses moments de routine… Super bonne idée. Mais pas si facile à mettre en image.
J’aurai voulu :
qu’ils prennent leur temps…
En fait j’aurai voulu que ce soit un double épisode. Pour qu’on est vraiment le temps de voir le docteur dans un contexte quotidien. Qui a priorité pour l’utilisation de la salle de bain le matin et le docteur qui se lave les dents en souriant à ses compagnons. C’est idiot mais quitte à montrer que la part humaine du docteur s’exprime mieux quand il est en contact avec ses compagnons autant en jouer carrément.
Quid du Docteur quand rien ne l’appelle pour un sauvetage in extremis ? Comment s’inscrit-il dans la dynamique du couple ? Est ce qu’Amy et Rory auraient ou non l’envie de le traiter un peu comme un enfant à qui il faut apprendre la patience, eux qui ne pourront plus en avoir ?
Est ce que Rory et le Docteur font quelque chose ensemble (pour accentuer un peu le lien qui les unis en dehors de leur attachement respectif à Amy) ?
Allez si vite pour nous montrer qu’exceptionnellement cette aventure est lente et s’étend dans le temps m’a paru paradoxale.
Cette partie m’a plu mais m’a laissée sur ma faim.
Sur le reste, je ne rajoute rien à ce que Sullivan a déjà dit. La frustration est encore plus grande avec cette histoire de cube, qui aurait pu être intéressante. Le début m’a d’ailleurs beaucoup plu, mais la résolution parait tellement bâclée que ça gâche complètement le plaisir.
J’ai commenté trop tard, Aliabeckett a déjà tout écrit !
Comme vous, encore frustrée par cet épisode, même si le début et les thèmes m’ont vraiment plu. J’ai aussi aimé que la présence du père de Rory ne soit pas qu’un accident. De manière générale, je suis frustrée par ce début de saison 7 qui semble ne jamais vraiment s’installer. Ces épisodes ne sont que le prélude au départ des Ponds et au lieu de faire monter l’attente et l’émotion, cela me fait plus l’effet d’une narration décousue et donc moins impliquante.
Après, il est certain que l’on est particulièrement exigeants et il ne faut pas non plus jeter ces épisodes à la poubelle, je passe à chaque fois un bon moment en compagnie de ces personnages que j’aime tant. Et peut-être que ma perception est biaisée par mon rattrapage des 4 premières saisons et le visionnage simultané d’une saison 4 magistrale (non, non, je n’ai pas peur d’écrire un tel mot).
Sinon, ceux qui reprochent à Moffat d’avoir renié un trait sur l’ère RTD peuvent être ravis : la construction est une référence sans aucune ambiguité, comme tu l’as montré Sullivan.
Et puis, en tant qu’ancienne fan de Charmed (sachez que je n’ai absolument honte de rien), j’ai apprécié que le titre de cet épisode lui rende hommage 😉
vu hier soir,
je dois l’avouer j’ai apprécié cet épisode ; je me suis régalé, j’y ai retrouvé tout ce qui me fait plaisir. Une intrigue, un doctor déjanté, des Ponds mis en valeurs , une séquence vérité Dr/Amy, un final que l’on espérait, bref un petit bonheur.
Ôtez moi l’idée qu’un stagiaire a mélangé les épisodes de cette saison, car pour moi c’est réellement cet épisode qui aurait du initier cette saison 7.
Cependant je suis dubitatif sur le titre « Power of the three », cet phrase qui laisse supposer que à l’instar du « club des cinq » ,tout fonctionne parfaitement lorsque le Doctor et les ponds sont réunis, et suggère qu’il ne peut en être autrement. Les Ponds ont leur vie et le Dr est un peu cet « Oncle d’amerique » qui revient sans cesse avec de nouvelles histoires ou aventures a mener. le final est un peu a contre courant, c’est un peu nous faire croire qu’on repart sur une saison 6, un peu d’espoir donné avant un tragédie (ou pas ) attendue.