
En attendant… la saison 8 de Doctor Who
La saison 7 de Doctor Who n’aura pas laissé dans les mémoires un souvenir impérissable. A froid, je me souviens de dinosaures dans un vaisseau spatial, d’une feuille d’arbre, du Tardis dans les nuages et du départ de Matt Smith. Et même si ce départ a été réussi, il n’en reste pas moins que ses dernières aventures n’ont pas été des plus mémorables.
Parfois forte en émotions, parfois divertissante, mais globalement faible, cette saison a déçu certains. Ce samedi 23 août, la série va donc faire peau neuve avec un nouveau Docteur en la personne de Peter Capaldi. Mais qu’attendre de cette nouvelle saison ?
Un Docteur radicalement différent
Si l’on ne sait que peu de choses sur cette saison à venir, l’une s’est particulièrement fait entendre : le Docteur interprété par Capaldi sera bien différent de celui de Matt Smith (et des deux autres précédents par la même occasion). On le dit plus acerbe, impatient, sérieux… En sommes, quand Steven Moffat parle de son nouveau Docteur, il en donne l’image de quelqu’un de nettement moins « foufou » qu’avant, un personnage plus sombre et effrayant.
C’est d’ailleurs ce que l’on devrait voir découler de sa relation avec Clara (Jenna Coleman), car cette nouvelle version sera pour elle aussi une toute nouvelle expérience, à la fois palpitante et effrayante. Autant quand Rose est passé du neuvième au dixième Docteur le changement n’a pas été trop dur à accepter, autant Clara devrait faire face à une version du Docteur si différente qu’elle ne le reconnaîtra pas et aura plus de mal à s’y faire. Ou du moins, c’est ce que l’on espère car il serait intéressant de voir ce nouveau Docteur à travers ses yeux et explorer le conflit qu’éprouve Clara vis à vis de cette nouveauté.
Un redressement de trajectoire
A mon humble avis, la meilleure saison de Steven Moffat est à ce jour la saison 6. Du point de vue de la narration, cette saison était solide et partait moins dans tous les sens que la saison 7 l’a ensuite fait, avec ses hauts et ses bas et son inconsistance narrative. Avec la saison 7, c’est presque comme si l’on avait eu affaire à une série que le showrunner écrivait pour son propre divertissement. Au final, les épisodes en sont devenus friables, et plus le temps passe, plus on les oublie.
Ce que l’on attend de cette nouvelle saison c’est donc non seulement un nouveau Docteur qui se démarque de ses prédécesseurs, mais aussi un nouveau Moffat qui remet le cap vers du bon vieux Doctor Who, au lieu de juste se faire plaisir à lui-même. Alors pour cette saison 8, il faut nous redonner des enjeux, remettre la série sur de bons rails pour que non seulement son nouveau meneur trouve sa place auprès du public, mais aussi pour que son showrunner ne parte pas à la dérive.
« A mon humble avis, la meilleure saison de Steven Moffat est à ce jour la saison 6. Du point de vue de la narration, cette saison était solide et partait moins dans tous les sens que la saison 7 l’a ensuite fait, avec ses hauts et ses bas et son inconsistance narrative. » Mon dieu, qu’est ce qu’il faut pas entendre, et pire, lire. Si la saison 7 a pu se révéler faible pour certains a coups de dinos ds l’espace et de petite fille qui chantait son amour du Docteur, elle avait au moins le mérite de se recentrer sur les relations du Docteur avc ses compagnons (le Docteur qui doit dire adieu a Amy et Rory ou encore Clara qui tente de gagner sa place ds le Tardis ds le très bon Cold war), la où la saison 6 a complètement sacagé le mythe River Song et a livré une conclusion si consternante quelle en torpillait toutes les ambitions narratives lancées dans l’épisode inaugural. Il serait temps de remettre les choses a leur mesures. Mais en même temps, Doctor who est une série tellement extrême, capable de nous faire avaler mille couleuvres, qu’on est difficile de faire la part des choses. Hâte de voir justement ce que va apporter Capaldi a l’édifice… et de quelle couleur seront les chroniques post Sullivan du Daily Mars sur la série. A bon entendeur et a demain soir pr le verdict final!
Je ne saurais dire laquelle des cinquième ou sixième saison est la meilleure de Steven Moffat, mais ma préférence personnelle va aussi à la sixième — mon goût pour les arcs feuilletonnants prononcés faisant pencher la balance, de même qu’une meilleure gestion de l’émotion, trop confinée au tout premier et au 3-4 derniers épisodes de la saison 5. La conclusion de l’arc était certes un peu anti-climatique, mais c’était plus une question de la manière dont c’était amené qu’autre chose. En elle-même, la solution était maligne, c’est juste dommage d’avoir introduit des mensonges éhontés à la narration pour tenter de la camoufler. En tout état de cause, tout cela était au moins cohérent, parce que revu rétrospectivement après les « résolutions » ahurissantes d’improvisation et de logique défaillante tant du dernier épisode de la saison 7 que de l’épisode final de Matt Smith, The Wedding of River Song apparaîtrait presque pour un chef d’oeuvre de maîtrise scénaristique.
Comme annoncé à Noël, je ne ferais pas de critique épisode par épisode cette année. D’une part, je commence à arriver à court de choses à dire, et d’autre part, la catastrophique saison 7 m’a échaudé, n’ayant fait que renforcer mon sentiment de tourner en rond, les graves défauts étant toujours les mêmes.
Mais Marine assurera une critique du season premiere et je me suis engagé auprès des collègues du Daily Mars pour un bilan de fin de saison. Rendez-vous dans 12 semaines, donc.
En espérant que ce renouveau serve à Steven Moffat à se relancer vraiment. Certains signes sont positifs (le fait qu’il soit crédité comme co-auteur de plusieurs épisodes, qui signifie qu’il s’est enfin mis à faire des réécritures des scripts des autres), d’autres m’inquiètent un peu (un Docteur froid avec Clara toujours transparente et absolument dénuée de personnalité, mon Dieu mais avec qui est-on censé être en empathie?) et je sais par ailleurs que certains choix narratifs qui m’insupportent sont toujours présents (spoilers!)
Wait and see. J’ai quand même hâte à ce soir, même si je n’ai jamais été aussi peu excité par un lancement de saison depuis que je suis la série.
« Certains signes sont positifs (le fait qu’il soit crédité comme co-auteur de plusieurs épisodes, qui signifie qu’il s’est enfin mis à faire des réécritures des scripts des autres) »
Ou bien ça a juste était officialisé au générique et il faisait déjà des ré-écritures dans ses autres saisons.
Mon dieu, que je suis d’accord avec cette chronique pourtant.
En ce qui concerne la fameuse septième saison, et pour ma part je trouve que Steven Moffat s’est très bien dépatouillé des contraintes liées au cinquantenaire de la série.
Il lui a fallu ajouter un aspect « blockbuster » à chaque épisode, voulu par la production, s’adapter au mode de diffusion, préparer les enjeux de l’anniversaire, faire un bilan de la série, etc… Ce n’est pas une surprise si le thème de la mémoire était central (abordé via le Docteur qui « disparaît » ou bien sa nouvelle compagne, voire même le Docteur oublié qui lui même oubliera ses actes). Il a fallu gérer le départ de compagnons désormais ancrés dans la mythologie même de la série. C’était la saison de tous les obstacles.
Je crois donc qu’il est un peu facile de lancer la saison 7 aux oubliettes et d’occulter ses fabuleuses prouesses. Outre un Steven Moffat qui se « calme » et adopte des intrigues relativement linéaires (Asylum of the Daleks, The Snowmen et The Bells of St John en tête), on a découvert deux incroyables épisodes de Neil Cross, mais aussi deux autres centrés sur les Ponds avant leurs adieux (ceux de Chibnall). Même Gatiss nous a gratifié d’un centième épisode vraiment réussi.
Je préfère moi aussi la saison 6, plus audacieuse, mais la septième saison n’est pas la purge annoncée, loin de là.