
Life is Strange épisode 2 – Out of Time
Retardé (du coup il porte bien son nom) en raison de la diffusion d’une copie pirate, Out of Time, le second épisode de Life is Strange, se sera fait attendre. J’étais vraiment impatient de poursuivre les aventures de Max suite à un fantastique premier épisode (dont je dis tout le bien ici) et de pouvoir répondre à la question que se posaient tous ceux tombés sous son charme : « DontNod a-t-il réussi à faire une suite à la hauteur ? ».
Et la réponse est oui !!!
Donc voilà, c’est bon, vous pouvez maintenant arrêter la lecture de l’article et vous jeter sur le jeu. Vous reviendrez quand vous aurez fini pour qu’on compare nos notes ^^
Bon jeu et à bientôt fidèle lecteur et néanmoins ami !
Bon, mais quand même…
Encore là ? Bon alors discutons un peu. Car pourquoi est-il si bien cet épisode 2 ?
D’abord parce que c’est la même chose, mais en différent ! En effet, alors que Chrysalis tissait sa vaste toile, nous installait dans son univers, dessinait ses multiples intrigues et esquissait ses personnages, Out of Time va quitter le plan large pour zoomer sur quelques personnes et quelques évènements, tout en conservant l’ambiance magnifique, tant graphique que musicale, du premier épisode.
Le jeu nous replonge d’ailleurs dans cette ambiance ciné et musique indé subtile et très bien mise en scène dès ses premiers instants : le réveil sonne, Max émerge du sommeil, et la musique démarre tandis que la caméra alterne zooms sur le chaos des affaires de la jeune fille et plans larges floutés sur sa chambre. Une fois le titre du jeu apparu, on est libre à tout instant de passer à la suite en faisant se lever Max pour commencer à jouer. Mais la musique est agréable et entraînante, les plans sont bien filmés, on est au cinéma. On est bien, pourquoi se presser ?
Et ces premiers instants de jeu sont à l’image de cet épisode : il prend son temps. Mettant de côté, le temps d’un épisode, l’urgence qu’avait installée le final de Chrysalis, Out of Time va, tout en faisant doucement avancer l’intrigue principale, se concentrer sur quelques éléments, et en particulier sur les amitiés de Max avec Chloé et Kate.
Et là encore, l’histoire reste très bien écrite. Rien n’est jamais grossier ou abrupt, les personnages et leurs relations, auparavant esquissés, se dessinent ici avec plus de précision et avec toujours autant de justesse.
Ces personnage sont aussi l’occasion pour DontNod de traiter de sujets très sérieux pour un jeu vidéo. A travers Chloé sont abordés les thèmes de la révolte, du deuil, de la famille recomposée, du féminisme ou même du port d’arme. Mais le plus beau travail est fait avec le personnage de Kate, dont DontNod se sert pour parler du harcèlement, de la souffrance qu’il cause, de l’incapacité à en parler, et de l’issue parfois dramatique à laquelle certains adolescents ont recours pour y échapper. Et nous plongeant interactivement au cœur de l’histoire difficile d’une jeune fille harcelée, Life is Strange parvient à nous sensibiliser (si besoin) et à nous toucher davantage que ne le feraient 100 articles de presse.
L’autre force de Life is Strange est, tel le Diable, dans les détails. De la liste de films de Warren aux petites phrases de Max arrosant ses plantes en leur précisant que « c’est plein d’électrolytes » (le premier qui trouve gagne euh, ben rien), le jeu est bourré de références qui assoient la justesse du personnage de Max, 100% geekette. Ces détails sont omniprésents, dans les dialogues, les musiques, les personnages, leur vocabulaire, les références à la photo, tous témoignant du soin apporté à la finition du jeu. C’est une des raisons pour laquelle il est aussi facile d’adorer l’univers de Life is Strange.
Pour autant, tout n’est pas non plus parfait dans cet épisode qui pêche ainsi par quelques petites faiblesses de gameplay, surtout au niveau de ses énigmes. Le fameux moment de « la recherche des cinq bouteilles », qui a été beaucoup critiqué sur le Net, en est un bon exemple puisqu’il n’apporte absolument rien à cet épisode, à part de réussir à le faire durer 10 minutes de plus… Mais à bien y réfléchir, si moi aussi il m’a un peu surpris – voire même déçu – sur le moment, ce mini-jeu n’a rien non plus d’atroce. Il est en fait à l’image de nombreux mini-jeux/énigmes habituels dans les jeux d’aventure. Finalement, sa faiblesse ne nous apparaît aussi vivement qu’en raison de son contraste avec un jeu qui, autrement, frise la perfection narrative.
Ainsi, cet épisode 2 continue de nous dévoiler l’histoire à la fois pastel et sombre de Max et d’Arcadia Bay, nous révélant par petites touches et moult métaphores, que d’horribles choses semblent tapies derrière la beauté et la lumière, et qu’elles se préparent à resurgir.
Pour moi, le verdict reste donc inchangé après ce second épisode ! Life is Strange est magnifique et l’attente sera longue jusqu’à Chaos Theory, la troisième partie prévue pour le 5 mai.
Life is Strange: Episode 2 (Out of Time)
Développeur: Dontnod Entertainment
Editeur: Square-Enix
Classification: 16 ans ou plus
Prix épisode : 5 euros
Pack complet (5 épisodes): 20 euros
Je partage à fond ton opinion! Ce deuxième épisode concrétise vraiment tout le potentiel du premier et la fin m’a vraiment surpris par sa structure et la façon d’utiliser son gameplay: alors que le reste du jeu laisse les joueurs avoir le choix de revenir en arrière après un choix crucial, c’est au moment où on en aura le plus besoin que ce pouvoir disparaît et fait revenir le joueur dans le monde abrupt et sans concession de la réalité. Ça donne une séquence avec un max de pression et un vrai propos. Du super taf!
C’est clair. D’ailleurs Square Enix m’a confirmé que la fuite du code de l’épisode 2 n’avait pas affecté le succès du jeu grâce à une bonne réaction tant de la presse que des joueurs. That’s a good news !