
Mini Music Review : Sophie Ellis-Bextor, Wanderlust (Modulor)
Wanderlust est le cinquième album de la Britannique Sophie Ellis-Bextor en près de 15 ans de carrière. On la connaît plus pour être la voix cristalline et un tantinet mélancolique de plusieurs scies FM, qu’elles soient pop ou dance, mais dont on a entendu parler de moins en moins par ici. De fait, la formule de ses albums commençait à saoûler jusqu’à l’intéressée, qui a décidé de changer de direction à 180 degrés après son Make A Scene, sorti en 2011 sans répercussions ni hits notables. Solution? Collaborer avec plus de DJ en vues (un peu), comme Bob Sinclar. Surtout? Aller s’offrir les services de l’émérite auteur-compositeur-interprète-producteur Ed Harcourt pour un album qui délaisse les BPM et met l’accent sur le songwriting. C’est ainsi que Wanderlust naquit la semaine dernière, enregistré et sorti en indépendant.
L’impression que ce nouvel album laisse, c’est qu’on y perd un peu au change. Avant de cartonner avec le doublé « Groovejet »/ »Murder On the Dance Floor », la jeune Sophie avait un groupe indie-rock nommé theaudience . On aurait pu croire que ce virage aurait réveillé ses ardeurs de rockeuse (aussi limitées soient-elles, on ne lui demande pas non plus d’être Courtney Love ou Beth Ditto). Las : Wanderlust ressemble plus à une polie balade champêtre un dimanche après-midi. Ed Harcourt déploie tout son talent d’arrangeur, mais il manque un élément crucial à l’album : l’énergie.
Si Ellis-Bextor se sent régénérée par tant de délicatesse (sur le premier single « Young Blood »), le côté précieux et sans débordements de l’album gâche un peu le plaisir. Les premiers titres sont ainsi gâchés par des mélodies passe-partout (« Until The Stars Collide »), et la grandiloquence souhaitée de l’introduction « Birth Of An Empire » tombe un peu à plat, elle qui tente tant de chatoyer l’ouïe. Beaucoup de titres de l’album sont à cette image, construits comme des fables (« The Deer and The Wolf ») mais vite oubliés. Le réveil sonne un peu pour Ellis-Bextor et Harcourt en fin d’écoute, avec le rythme folk et la voix de Bextor au-dessus de polyphonies urgentes d’un choeur de mauvais augure sur « Cry To The Beat Of The Band ». Et la balade finale nous rappelle qu’après tout, Bextor en a dans le coffre. Mais aussi épuré et magnétique que soit « When The Storm Has Blown Over » c’est un rattrapage par le col un peu tardif.
Wanderlust est donc un parc d’attractions à visiter avec un Pass Famille, mais loin d’être inoubliable. On espère que de nouvelles attractions plus trépidantes ouvriront vite, car l’imaginarium d’Ellis-Bextor n’est pas dénué d’intérêt ni d’élégance.
Play It : 13 Little Dolls, Cry To The Beat Of The Band
Skip It : The Deer and The Wolf, The Wrong Side Of The Sun
« …qui a décidé de changer de direction à 180 degrés… »
Vous voulez dire qu’elle à fait demi tour donc elle refait la même musique qu’avant ? :p
Oui, c’est du pop-rock comme theaudience, sauf que c’est plus tranquille et léthargique. J’essaie d’expliquer que c’est pas totalement une mue artistique.
j’ai découvert cet album il y a peu , j’aime beaucoup.