
MOVIE MINI REVIEW : critique de Equalizer
Après LA CHUTE DE LA MAISON BLANCHE (la review ici), sa purgeasse interplanétaire délirante de patriotisme rance, Antoine Fuqua (le roi du laxatif hollywoodien, OK c’est je sors) s’attaque à une icône télé 80’s. Le vigilante urbain THE EQUALIZER. Ce héros clandestin, espèce d’AGENCE TOUS RIQUES à lui tout seul, redressait les torts comme personne en aidant la veuve et l’orphelin à se débarrasser de tout plein de vilains méchants tout pas beaux. Avec Fuqua aux commandes de l’adaptation et l’insubmersible Denzel Washignton en machine à rendre la justice expéditive l’attente nanarde est à son paroxysme! Va-t’on avoir droit à un délire répugnant à la JACK REACHER (la review là) ou alors à un concentré de nanarditude à canon scié digne des glorieuses années de la Cannon Group (coucou la franchise facho-dingo UN JUSTICIER DANS LA VILLE)?
Hé bien… Immense surprise… Ni l’un ni l’autre!
OK on a droit à la sempiternelle machine à trucider du mafieux russe tatoué de partout mais Fuqua prend les nanardophiles de cours! En déifiant, jusqu’à la folie, le Denzel (qui n’en demandait pas tant ce petit mégalomane), Fuqua propulse EQUALIZER dans un ailleurs étrange et passionnant. Dans cet évangile déviant, implacable et froid comme la mort (on se croirait en enfer) Fuqua fait de Denzel un dieu de la mort invincible, désincarné, irréel, omniscient et terrifiant. L’equalizer est un fantôme, un mort-vivant au passé mystérieux en mission purificatrice. Et aussi étonnant, voire incroyable que cela puisse paraître, Fuqua parvient, avec une mise en scène maniérée (coucou Tony Scott) toute en ellipses et en hors-champs à échapper à la débilité psychotronique. Résultat EQUALIZER surprend. Constamment. À des années lumières du navet redouté (ou espéré). EQUALIZER (actioner sépulcral basique et interchangeable faut pas trop s’exciter non plus) transcende l’apologie du surhomme et du sur moi (une putain de plaie hollywoodienne) pour magnifier un invraisemblable dieu exterminateur zen. Quelle surprise…
En salles depuis le 1er octobre
2014. USA. Réalisé par Antoine Fuqua. Avec Denzel Washington, Marton Csokas, Chloë Grace Moretz…
Ah ah, le docteur me surprend encore. Il a aimé le film ! Bon, faut pas s’exciter non plus, hein ? Parce qu’on a toujours dans cet actionner honnête une bonne dose de russophobie ricaine classique et une justification de l’auto-défense made in NRA absolument dégueulasse. Bon, si on en est conscient, pas de souci mais bon… à ce sujet, le quintuple exécution du club russe dans la 1er partie est singulièrement glacante. Ce qui me fait dire que le Fuqua est bien plus subtil qu’il n’y paraît.
on est d’accord! 😉
cette froideur permanente et tétanisante sauve EQUALIZER du navet…
je m’y attendais pas du tout de la part de Fuqua!
J’avais vu la bande-annonce et je m’étais fait la réflexion.
Ça faisait hyper glacial, très inhumain. Je me demandais si c’était juste pour donner envie ou si tout le film était comme cela.
Dans ce cas, ça me donne bien envie (les méchants russes et le couplet NRA, j’arriverai à survivre).
Je sais pas si on peut dire que tout le film est comme ça (je crois que c’est moins présent dans la 2e partie du film). Mais t’arrives à cette première scène de baston que tout le monde attend avec impatience (on est dans un actionner quand même et on est bien sûr comme des petits fous sadiques à bouffer notre pop corn) et paf, tu te prends le carnage dans la tronche avec un Denzel qui semble avoir débranché le cerveau et qui trucide les russes dans un état second assez malsain. C’est pas du meurtre sensible/revanchard/colérique à la « Man on Fire », c’est vraiment de l’abattage méthodique dronesque. Très curieux. Je dirais même intéressant.
mais grave! Je ne m’attendais absolument pas à cette froideur…
Plus que de la froideur, j’ai trouvé un coté calculateur, orchestré, organisé à tout ça. Que ce soit Washington qui consulte sa montre en permanence et chronomètre tout, qui prévoit tout et anticipe toutes les possibilités. Et la mise en scène de Fuqua est au diapason : très maniéré, très « technique », tout l’inverse d’un truc brut tourné caméra à l’épaule (style Greengrass).
J’ai bien aimé. 🙂
LE rôle majeur de la carrière de Denzel restera celui de « MAN ON FIRE » du regretté Tony Scott.
Fallait pas l’emmerder.
« une justification de l’auto-défense made in NRA absolument dégueulasse. »
Ce bon vieux Charlton n’apprécierait guère cette remarque…
« le couplet NRA, j’arriverai à survivre »
Ce bon vieux Charlton apprécierait cette remarque!! mdr…
Denzel donne dans le « direct to video » cher à Steven Seagal…
Très déçu sur ce coup-là.