
On a lu… Earth-X d’Alex Ross, Jim Krueger et John Paul Leon
C’est bientôt Noël et comme chaque année les éditeurs sortent leurs grosses cartouches en vue d’être emballées et mises sous le sapin. C’est devenu une tradition dorénavant, Panini profite de cette période pour éditer des omnibus, ces énormes pavés présentant l’intégralité d’une grande saga ou un célèbre run. Au programme cette automne, Avengers – The Crossing, un crossovers datant de 1995 qu’on oubliera poliment et Earth X fresque aux dimensions cosmiques servit par Alex Ross, Jim Krueger et John Paul Leon.
Mini-série de douze épisodes auquel s’ajoute notamment un épisode 0 et un épisode épilogue, Earth-X se classe dans cette catégorie de récit qui puisse ses fondations dans la vaste faune et flore de l’univers Marvel tout en offrant une aventure pouvant être lu par n’importe qui. Fresque décrivant un futur apocalyptique, Earth-X nous raconte l’histoire de nos héros (Captain America, Iron Man, Spider-man, Red Richard notamment) dont la plupart sont bien vieillissant et d’une Terre qui a vu l’ensemble de sa population doté de super pouvoirs. Pendant ce temps à Vera Cruz…..enfin sur la Lune, le Gardien (entité cosmique qui observe la Terre sans jamais intervenir) fait de X-51 alias Machine-Man son successeur. A eux deux, ils vont être les témoins d’une grande bataille qui va déterminer la survie de la planète.
De par l’un de ses auteurs et la similarité de quelques éléments, on pourrait rapidement rapprocher Earth-X de la grande saga Kingdom Come édité par DC Comics en 1996. Ce serait toutefois aller bien vite en besogne car bien qu’on ne puisse nier des points communs (à commencer par une même narration basée sur l’observation de deux narrateurs quasi-omniscient et la présence de l’artiste Alex Ross), Earth-X n’est clairement pas un fac-similé du récit du scénariste Mark Waid.
S’il fallait trouver les racines de cette histoire apocalyptique, on serait tenté d’aller chercher dans le travail que Jack Kirby a effectué en créant l’univers Marvel tel que nous le connaissons. Une œuvre en particulier raisonne à notre esprit à la lecture d’Earth-X.
Revenu chez Marvel après avoir crée le Fourth World chez DC Comics, Jack Kirby va créer The Eternals dans lequel il donne naissance aux Célestes. Ces géants cosmiques, véritables jardiniers de planètes et explorateurs de l’univers, sont au centre de l’intrigue d’Earth-X.
Tout comme l’est d’ailleurs Machine-Man alias Aaron Stack alias X-51 alias le nouveau Gardien depuis que l’ancien l’a enlevé et lui a demandé d’être ses yeux pour observer la Terre. Ce kidnapping via l’utilisation d’un célèbre monolithe se révèle être une formidable note d’intention de la part d’un trio d’auteurs qui souhaitent faire de leur récit une grande fresque cosmique tout en rendant hommage au père/dieu de cet univers. On rappela d’ailleurs que Jack Kirby créa le personnage de Machine-Man dans les pages de son adaptation de 2001, L’odyssée de l’espace.
Earth-X nous raconte donc l’histoire d’une Terre à bout de souffle des années après que toute la population eu acquit des super-pouvoirs suite à un événement dont nous découvrirons la nature exacte en cours de lecture. Certains de nos héros sont morts et d’autres sont usés ou tente de combattre des ennemis bien plus puissant qu’eux tel Captain America dont les valeurs paraissent encore plus anachroniques dans une Amérique envahie par l’armée d’un jeune Crâne Rouge.
Malgré sa grande ambition, des scènes d’anthologie monumentale (les barouds d’honneurs d’Iron Man et Flèche noire) et un certain discours sur l’âge d’or des héros confronté à une âge moderne beaucoup plus sombre (avec un traitement assez acerbe de certaines figures très populaires tel que Wolverine) on reprochera tout de même à Earth-X une narration très lourde qui plombe fréquemment la lecture. Certes l’idée des long textes ponctuant chaque épisodes et une belle manière de prolonger cette univers mais on ne peut s’empêcher d’y voir un doublon avec l’histoire dessinée. Ce d’autant plus que ces textes sont très peu aérés et autant l’avouer ce fut parfois un vrai calvaire que de les lire. Autre point qui fait mal mais dont on ne peut blâmer les auteurs : le prix.
Nous ne sommes pas partisans d’un rapport primaire entre le nombre de pages et le prix mais il apparaît tout de même que 66 euros est une somme bien trop élevée pour à peine 500 pages. On a connu des Omnibus bien plus rempli pour le même prix et on peut se demander si la sortie d’Earth-X dans cette collection est vraiment pertinente d’autant plus que d’autres oeuvres aurait pu avoir les honneurs de cette collection. Avec la sortie au cinéma d’Iron Man 3 et Thor 2, nulle doutes que beaucoup de lecteur auraient apprécié d’avoir l’omnibus Iron Man de Michelinie et Layton ou le Thor de Simonson dans leur bibliothèque.
La grande réussite d’Earth-X est de proposer une grande aventure à un néophytes tout en régalant le vieux lecteur qui y trouvera là une théorie assez incroyable et enthousiasmante quand à la nature même des super-héros sur la Terre. Ross et ses camarades se base sur nos super-slips d’amour pour dresser une intéressante histoire de l’évolution en reliant tout le bestiaire de l’univers Marvel. On remarquera d’ailleurs que certaines des idées qui parcourent Earth-X sont aujourd’hui exploitées par d’autres au sein de la continuité classique. On pense notamment à Jonathan Hickman (qui nous hallucine tous les mois avec ses séries Avengers et New Avengers) et Rick Remender dont les références aux Célestes parcourent son oeuvre depuis Uncanny X-Force.
Tiens va falloir qu’on vous en recause de cette série. Panini c’est quand que tu l’édite en librairie ?
Earth-X (Omnibus, Panini, Marvel) comprends les épisodes Earth X #0 à #12, Intro, Appendix; Earth X X, Earth X Epilogue et Earth X ½.
Ecrit par Alex Ross et Jim Krueger
Dessiné par John Paul Leon
Prix : 66 euros
Earth-X une œuvre accessible aux néophytes ? Ah, nous n’avons pas dû lire la même. Il y a tellement de personnages – dont un paquet tout bonnement inconnus du grand public – de ramifications, de références à des peuplades extra-terrestres et des événements passés, etc… qu’il serait difficile, voire même désagréable, de s’engager dedans sans de solides bases.
Le lien avec Kingdom Come est par ailleurs tout sauf fortuit : suite à son travail sur cette mini-série, il a été demandé à Alex Ross – peut-être par le magazine Wizard, je ne suis pas sûr – d’imaginer le même travail de vieillissement de personnages, mais cette fois sur ceux de l’univers Marvel Comics. De là à Earth-X, il n’y avait finalement qu’un pas. Ce qui est d’ailleurs un peu décevant, c’est que ce comics nous appâte avec les superbes couvertures de l’artiste, alors qu’à l’intérieur, c’est John Paul Leon qui est aux commandes, et son trait n’a hélas! pas la superbe de celui de Ross… Mais il n’empêche, heureusement, qu’il s’agit d’une de mes sagas Marvel Comics favorites, tant elle cumule les trouvailles et les bonnes idées ; j’ai un faible pour Thor, transformé en femme par Odin (sur les conseils avisés de Loki) pour lui apprendre l’humilité.
Néanmoins, je vois vraiment Earth-X comme un cadeau fait aux lecteurs ayant déjà roulé leur bosse. Cela peut sembler présomptueux, mais elle n’est pas du tout accessible, et demande de connaitre à la fois les Gardiens, les Éternels, les Inhumains, Machine Man, les Célestes, etc…
Et : oui, le prix est trop élevé. On préférera donc une édition souple VO.
Bonjour,
34 ans de comics derrière moi…
et autant le dire, la lecture autant que le parcours du graphisme de earth x se sont avérés un véritable calvaire.
laid et pompeux, earth x ne nous aide pas à nous évader, il nous englue dans un récit crasse.
Nos personnages favoris sont des vieillards schizophrènes, la terre…un enfer.
Mon chemin de croix pour 2013.
mon dieu quel horreur cet omnibus ! mais que fait panini, pourquoi ne pas nous sortir des omnibus de qualité aux lieux de fonds tiroirs ? quand l’on pense a tout les omnibus de qualité qui existe en v.o (les 2 volumes des x-men par jim lee par exemple) panini nous sort des choses franchement dispensable… j’en suis rendu aux points de penser a m’acheter des omnibus en anglais ( et pourtant mon niveau d’anglais est très moyen)