
Pause sur Gotham (/1×07)
L’espoir. Pour les habitants de Gotham, c’est devenu une notion abstraite. Presque une illusion. Pour le téléspectateur, le sentiment est similaire. Et tous deux semblent animer de frustration. De vivre ou voir une ville/série avec un si fort potentiel sombrer vers un résultat si décevant.
Il y a des séries qui portent le nom de leur personnage principal comme Luther ou House. Un choix qui n’est pas innocent tant ces figures tutélaires aspirent littéralement le monde de la série. Par association d’idées, on pourrait penser que le protagoniste principal de Gotham est la ville elle-même. S’il est une cité capable d’une telle personnification, c’est bien elle. Mais l’univers de Gotham est implexe et protéiforme à cause d’une mythologie lourde. Et la série de se débattre entre assumer son premier rôle et se dissoudre dans un schéma plus vaste où sa présence est un élément parmi d’autres.
Gotham est corrumpue. La série comme la ville. Déchirée entre deux natures (la mythologie liée au « Batverse » et le récit mafieux), le show doit disposer avec des composants insolubles. Et cette bataille, tout comme celle de la ville contre la gangrène criminelle, si elle n’est pas perdue d’avance, semble bien mal engagée. Lancée sur une mer étendue aux récifs nombreux et écorchés, il manque un capitaine à la barre, capable de naviguer. Pour schématiser : Bruno Heller n’est pas Batman. Sans ce dernier, la ville a toutes les peines du monde à sortir la tête de l’eau, le résultat est identique pour la série.
Gotham est duelle. La richesse excessive contre l’extrême pauvreté ; les valeurs d’une poignée de policiers intègres contre la mafia ; le polar hard boiled contre l’avènement super-héroïque ; une exigence artistique contre des besoins mercantiles ; Gotham Central contre Detective Comics ; Jim Gordon et Harvey Bullock ; Oswald Cobblepot et Carmine Falcone… Avec ou contre, la série fonctionne par paires successives. Mais au lieu de complémentarité, il faudrait parler de désunion. Ce n’est plus diviser pour mieux régner mais pour mieux s’éparpiller.
Série nulle, balle au centre. Quand Gotham cherche l’ubiquité ou être Janus, elle se perd dans un ensemble brouillon. Si l’on dégrossit chaque épisode pour ne conserver que la substantifique moelle, se découvre une nouvelle facette : la relecture façon comics du récit mafieux, autrement dit, imaginez le Pingouin chez les Sopranos. L’alcidé ambitieux aurait dû être le visage principal de la série (c’est presque le cas mais davantage par la force que par l’idée), le récit, son avènement : la prise de Gotham. Faire de Cobblepot le soleil autour duquel gravite les autres planètes. Remiser les figures principales de Batman au placard, n’en conserver que l’essentiel. Gordon et Bullock en personnages secondaires, Montoya monte en grade, mélanger les comics Gotham Central avec davantage de mythologique du chiroptère masqué et le résultat devient bien plus équilibré. Visitez Gotham par la mafia plutôt que les monsters of the week ou easter eggs, c’est rendre toute la complexité d’une ville malade sans la charge du mythe super-héroïque.
Vendre Gotham sans Batman, est ce économiquement viable ? A priori, non. Mais quand DC/Warner choisissent de séparer son univers télévisuel et cinématographique, quand les oeuvres s’éparpillent sur différentes chaînes (Fox pour Gotham, CW pour Arrow et The Flash qui partagent un univers commun), la réponse devient moins évidente. La solution la plus simple (vendre Gotham avec Batman) n’est pas toujours la meilleure.
entièrement d’accord!!
Même constat , la série devient intéressante sur la storyline du pingouin ,le reste n’ est que secondaire , et surtout minimiser au maximum le rôle de Gordon dont on veut en faire un héro. Faire tomber Gotham , montrer l’impuissance de Gordon , c’est ce que j’attends de la série
Pas d’accord.
Certes il y a des défauts (le cabotinage de Fish Mooney, insupportable), mais on est face à quelque chose de beaucoup plus agréable à l’oeil (cadres, couleurs, utilisation de la lumière, une gotham assez baroque) que la scorie du nom de Arrow.
La narration avance, des acteurs moyens (gordon) tirés par de très bons (bullock), suffisamment de détails issus du batverse pour plaire au fan que je suis.
Mon bilan est positif.
Mouuiiiiii!
Bien sûr, Arrow est beaucoup moins jolie à regarder que Gotham. Mais 1/ ce n’est pas *du tout* le même budget et 2/ Arrow est bien meilleure là où ça compte, dans les histoires qu’elle raconte.
(Quoi qu’en comparant les 7 premiers Arrow aux 7 premiers Gotham, ce n’est pas très folichon, d’un côté comme de l’autre)
La grosse différence entre les séries , ça reste la presençe d’Arrow. Difficile de comparer une série avec et sans super héros .
Concernant Gotham, je trouve pas la ville excessivement gothique ou noire, c’est juste quelques images qui repassent 3-4 fois , je sens pas la crasse ni la corruption dans la ville en dehors des diffirentes histoires contées . Le Gotham de Batman begins , était largement plus sombre.
J’aime bien fish mooney, je la trouve intéressante , haute en couleur ce qui est un peu normal étant donné que les méchants du batverse sont en général assez exçessif dans leurs comportements.d’une çetaine maniere avec le pingouin , elle mène la danse et donne les direçtions a la série.
Par contre faudrait arrêter les rencontres entre Bruce Wayne et Gordon , ça tombe dans le pathos , limite gordon pourrait se faire arrêter par les brigades de protection des mineurs si ça continue 🙂