
Une Imitation d’Exception (critique de The Imitation Game)
En route pour les Oscars, The Imitation Game ressemble, vu de loin, à un de ces films classiques créés pour rafler les statuettes. Il est donc légitime de s’interroger sur la pertinence de cet énième biopic historique, de se demander si on ne va pas nous servir la même soupe encore et encore. Mais qu’en est-il réellement ? Gagnera-t-il un ou plusieurs prix ? Le sujet (plutôt pointu) est-il bien traité ? L’effet Cumberbatch est-il efficace ? Keira Knightley pas trop énervante ? Gardons espoir…
Synopsis :
Durant la Seconde Guerre mondiale, Alan Turing, brillant mathématicien-cryptologue, est engagé par le gouvernement britannique pour percer le secret de la célèbre machine de cryptage allemande Enigma, considérée comme inviolable. Alan, solitaire, va devoir s’entourer d’une équipe et coopérer pour craquer le code et stopper la guerre.
Le réalisateur norvégien (Morten Tyldum) et le scénariste (Graham Moore) sont inconnus au bataillon, aucune possible attente à ce niveau là donc. Adapté du livre d’Andrew Hodges, Alan Turing ou l’énigme de l’intelligence, The Imitation Game a pour premier avantage d’avoir un sujet que l’on peut aisément qualifier de passionnant. Invention de la première machine « intelligente », le sujet du film commence par nous intriguer, par nous accrocher puis par nous emmener aux cotés de son protagoniste dans une mission qui en devient vitale. Passé l‘effet biopic, le film ne concerne plus la vie d’un seul homme mais celui d’un pays entier, tant dans sa lutte contre l’ennemi que dans son combat contre lui même. Le parfait dosage de ses thématiques (homosexualité rejetée par un gouvernement, rapports humains, naissance de l’ordinateur, comportements en temps de guerre, etc.) fait de ce film un petit bijou d’intelligence. On est au delà du genre cinématographique vu et revu ces dix dernières années et on assiste là à la révélation d’une Histoire trop longtemps cachée.
La deuxième qualité de ce film, c’est son scénario. La narration à trois strates temporelles donne une aspérité originale à l’histoire d’Alan Turing et à son travail. On se ballade dans la vie de ce génie, comprenant au fur et à mesure ses difficultés, ses blessures et son combat. Les dialogues sont extrêmement bien écrits, on notera la brillante introduction en voix off, pleine de sous-texte et d’émotions, ainsi que cette magnifique réplique : « Sometimes it is the people who no one imagines anything of who do the things that no one can imagine. »
Les personnages sont justes, leurs interactions émouvantes et malgré un grand classicisme dans le traitement, on ne s’ennuie pas une seconde.
The Imitation Game tire sa force de son casting et tout particulièrement de la présence de Benedict Cumberbatch dans le rôle d’Alan Turing. Manifestement grand acteur de sa génération, l’homme brille de justesse, émeut et nous fait frissonner. C’est une claque, violente, marquée que nous balance l’acteur en pleine face. Soulignons également le travail des talentueux Matthew Goode (vu dans Stoker et A Single Man) et Mark Strong (Kick-Ass et prochainement Kingsman) ainsi que la présence de Keira Knightley, étonnement supportable et juste.
La mise en scène est formelle mais efficace. Les plans sont malins, la lumière plutôt jolie et les cadres travaillés. La musique d’Alexandre Desplat fonctionne (pour une fois le bonhomme a essayé de ne pas faire un copier-coller de ses autres BO) et le montage est intelligent. Le traitement de la folie mathématique obsessionnelle n’est pas sans rappeler l’excellent Un Homme d’Exception (A Beautiful Mind de Ron Howard) et fascine comme son prédécesseur.
Malgré un classicisme dans sa présentation, The Imitation Game pose de nombreuses questions et incite à une réflexion intemporelle sur l’humanité. La révélation de ce morceau caché de l’histoire nous instruit, nous divertit et nous invite à réfléchir, à remettre en perspective.
Le contrat est honoré.
Reste à savoir si Benedict aura son oscar ou si Michael Keaton le lui soufflera ! Une chose est sûre, ils le méritent tous les deux.
Imitation game – Bande annonce VOST par Ecranlarge
Un film de Morten Tyldum, avec Benedict Cumberbatch, Keira Knightley, Mark Strong, Matthew Goode, …
Cumberbatch… insupportable cet acteur, vraiment.
Keira : grossi un peu sérieux, tu fais peur à voir.
Je veux bien que chacun ait le droit de dire ce qu’il veut… mais peut-être de s’abstenir de déblatérer des conneries aussi..
Si un article critique est une déblatération de conneries pour vous, peut-être qu’il serait judicieux de s’abstenir de vous aventurer sur ce genre de site.
Ou alors de poster un commentaire plus constructif la prochaine fois.
Moi j’ai compris que Martien réagissait au commentaire de Sylvrock … mais je peux me tromper!
Be seeing you,
Mentine
Oh okay, it makes sense.
Ce film est un bon prétendant aux Oscars… Lisse, propre, bien joué, bien filmé, sans aucun génie ni prise de risque.
J’espérais bien plus d’une histoire et d’un homme aussi passionnants…
un peu deçu par le film….mais bon je le classerais quand meme dans les bons films….sauvé grace aux dialogues….un film à revoir ….ne pas se contenté de le voir une fois….
donc pour moi………cela reste tout de meme un bon film interessant bien joué avec je le redis de tres dialogues…