
Le Vol des cigognes (critique du 2 x 90 minutes)
Tiré du roman de Jean-Christophe Grangé, co-adapté par l’auteur lui-même avec Jan Kounen derrière la caméra, Le Vol des Cigognes aurait pu être un des événements télé de ce début d’année. Mais comme ni le scénariste ni le réalisateur ne se sont intéressés à ce qu’est une production pour le petit écran, c’est raté.
L’histoire (synopsis Canalplus.fr) :
Un ornithologue suisse est retrouvé mort d’une crise cardiaque… dans un nid de cigognes. Malgré cette disparition, Jonathan, l’étudiant qu’il avait engagé, décide d’assumer seul la mission prévue : suivre la migration des cigognes jusqu’en Afrique, afin de découvrir pourquoi nombre d’entre elles ont disparu durant la saison précédente.
Au cours de son voyage parmi les Tsiganes de Bulgarie, dans les kibboutz d’Israël et jusqu’aux confins de la jungle d’Afrique Centrale, Jonathan est bientôt confronté aux souvenirs terrifiants de son propre passé – ses mains portent des cicatrices de brûlures depuis un mystérieux accident. Sur le chemin de ces cigognes égarées et d’un trafic de diamants, Jonathan a rendez-vous avec sa destinée…
Le défi était de taille. Et au moment d’adapter Le Vol des Cigognes, roman publié en 1994, les producteurs derrière le projet (EuropaCorp, avec Canal + et TF1 International) ont fait les choses consciencieusement. En se tournant d’abord vers l’homme à l’origine de l’histoire (Grangé, co-scénariste avec Denis McGrath) et en choisissant un réalisateur capable de combiner les caractéristiques du thriller et la dimension métaphysique du projet (Kounen), ils semblaient mettre pas mal de chances de réussite de leur côté.
Sur le papier, certains diront même qu’il y avait de quoi être très confiant. Dans les faits, c’est nettement moins excitant. Décliné en deux téléfilms de 90 minutes, ce Vol des cigognes percute de plein fouet à une cheminée alsacienne appelée « pièges ». Et bien comme il faut.
Soucieux de rendre la complexité d’une histoire riche et particulièrement touffue, le projet se pose comme l’adaptation appliquée d’une mécanique de précision (celle qui a fait le succès du roman). Le souci ? C’est précisément ce parti-pris qui siphonne la dimension humaine de l’histoire.
Certes, la mise en images de Kounen est -comme on pouvait s’y attendre- inventive. Certes aussi, les passages oniriques sont bien mis en scène. Mais si le réalisateur prend plaisir à filmer, il oublie trop souvent de raconter. D’impliquer le téléspectateur en soignant les enjeux et les dilemmes.
Si la structure même du récit ne facilite pas forcément le développement d’interactions entre les protagonistes (l’action se déroule effectivement en plusieurs points), elle ne le rend pas non plus impossible. Il aurait juste fallu soigner tout particulièrement ce qui permettait de qualifier les échanges et les personnalités. Or, ici, on est trop coincé dans la dimension thriller. On veut à tout prix donner au compte-gouttes les informations au téléspectateur, pour mieux le surprendre à la fin. Sauf qu’au bout du chemin, tout cela tourne à vide. Par manque d’émotion.
Le plus gros problème, c’est que l’on a l’impression que les porteurs de ce projet méconnaissent complètement les spécificités d’une diffusion pour la télévision. Pourquoi ? Parce qu’on est en fait confronté à un film de trois heures diffusés sur deux jours (ce que Kounen reconnaît le premier). Pas à deux téléfilms de 90 minutes dans lesquels développement des personnages et progression de l’histoire fonctionnent de façon probante sur chacune des parties.
Résultat des courses : certains passages paraissent très, très, très longs et d’autres trop courts pour générer une véritable charge émotionnelle. L’exemple phare, c’est la scène finale de la première partie. Elle devrait faire office de cliffhanger mais ressemble plus à un « coup de bol » (genre « Ah ben ça tombe bien, on doit s’arrêter ») qu’à un véritable moment charnière. Un moment qui… donnerait envie de voir la suite.
On nourrira donc un joli paquet de regrets devant ce projet. Parce qu’il y a de bonnes idées dans ce Vol des Cigognes. Notamment une réelle envie d’interroger les notions d’identité, de perception et d’inconscient. Mais pour tout dire, cette histoire ressemble à la chambre d’une ado de 16 ans qui se prépare avant une grosse soirée : il y a plein de choses dans tous les coins, avec des trucs bien et d’autres pas bien, mais c’est surtout le bordel.
LE VOL DES CIGOGNES
(2 x 90 minutes, Canal +)
Réalisé par Jan Kounen
Avec Harry Treadaway (Jonathan Anselme), Clemens Schick (Hervé Dumaz), Perdita Weeks (Sarah Gabbor), Danny Keogh (Max Bohm) et Rutger Hauer (Kees Sonderman).
Diffusion lundi 21 et 28 janvier à 20h45.
C’était mou, la faute à un manque de rythme flagrant et du coup c’était chiant.
Avec des scènes totalement dispensables (scène de cul par exemple).
J’ai lu le roman, mais je ne m’en rappelle pas trop donc niveau adaptation je ne dirai rien, mais là…à part le postulat « je suis les cigognes »…y’a pas grand chose (ça s’accélère un peu à la fin)…
Une petite déception.
Quelle daube !
J’ai l’impression qu’il faut avoir fumé un pétard vivre le film !
Sans queue, ni tête ! Jeu d’acteurs proche zéro.
CANAL +? TES CR2ATIONS FAOUTENT LE CAMP §
Entièrement d’accord. En refermant le bouquin de grange j’étais bluffé et le suis dis :whaou quel scénario de film. Ensuite j’ai vu la bande annonce et j’étais tout excité. Je pensais : super d’avoir choisi un format long qui bénéficiera a ne pas abîmer la complexité de l’intrigue.
Au final qu’elle déception, qu’elle foutoir et qu’elle trahison. Il a fait la même chose a grange qu’à blueberry. Damned!
L’expérience ennuyeuse des délires chamaniques filmés (la drogue pour revivre ses souvenirs) fait perdre beaucoup de temps pendant lequel l’histoire n’avance pas. Il en oublie de relier l’ong aux diamants et aux cigognes car a aucun moment le scénario déboucle les pièces.
Dommage, vraiment dommage
film nul, pas de dialogue, des longueurs interminables et on se perd dans ce film. D’accord avec tous les commentaires précédents.
Excellente critique de mes predecesseurs, des longueures inutiles, une histoires charcutée dont on a remplacée l’intrigues et le machiavelisme par un bad trip interminable, et au final deux énormes regrets;
-Yan Kounen désingueur d’histoires (arrète le LSD PITIEEEEEE)
– Grangé, énorme écrivain, auteurs des polars et thrillers les mieux ficelés du genre, une reference Française voir mondiale, et on est toujours si deçu par les adaptations filmés de ses histoires…
Au final je reste un fan de Grangé dont j’admire le sérieux et l’aplication, sans parler de l’inspiration. Quand à Kounen, j’ai finit de le vomir; je n’en peux plus!